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| | Les enfants des neiges [Naruto] | |
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Auteur | Message |
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nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Les enfants des neiges [Naruto] Lun 31 Déc - 14:39 | |
| Les enfants des neiges
Arc enfants des neiges :
1.0 Le nécro-village
Un village parmi tant d’autres. Un petit village oppressé parmi tant d’autres recueillait en son sein la pauvreté, la famine. Yuki No Kuni… Le village caché des neiges ou des flocons. Comme la plupart de ces villes de même instance, la guerre et ses conséquences se faisaient que plus ressentir chez eux que chez les cinq grands pays. Et cette troisième guerre ninja s’éternisait au grand damne de la population. Heureusement que le dirigeant, un Kage plus craint qu’aimé, avait su montrer les crocs à ses voisins, et faire les bons traités. Il dirigeait Yuki d’une main de fer. Son tempérament guerrier ne le présentait pas pour autant comme un sauveur. Une minorité commençait à s’agacer. Mais ils ne pouvaient rien y faire, ni même demander une audience auprès de leur Eminence. Ce redoutable ninja vivait au cœur de la ville dans une enceinte sécurisée et barricadée par ses hommes. En dehors de ce fort aux nombreux malaxeurs de chakra, la vie des citadins n’était pas rose. Les réquisitions des uns et les attaques des autres en avaient démunis plus d’un. Le pays n’était plus le même. Les gens n’étaient plus les mêmes. Ils étaient plus froids, distants. L’ambiance devenait aussi glaciale que lors des mois d’hiver dans ce pays. Plus on s’écartait du centre de Yuki, plus les quartiers étaient malfamés, insalubres, et respiraient la misère. Un port à l’Est et ses entrepôts étaient un nid de délinquance et de crapules formant des bandes violentes. Les ninjas peinaient à faire régner l’ordre dans toutes les zones sensibles. L’hiver avait commencé et les sans abris et les orphelins dans les rues allait le sentir passer. Qui sait combien de victimes de ce système allaient reposer dans la neige éternellement…
Des gamins s’étaient en effet retrouvés sans famille, sans chez soi. Leurs parents avaient été victimes de la guerre ou alors les avaient abandonnés ne pouvant subvenir aux besoins de tout le monde. Il arrivait qu’à la fin de l’automne, Yuki grouillait de gosses frêles et sales. L’hiver ferait une sélection naturelle et cruelle. Dans le quartier Sud, une petite mamie portant son lot de pain et de riz pour la semaine, s’attristait de dessous son foulard qui couvrait ses cheveux grisonnants. L’œil blafard sur les bordures de ruelle, elle ne pouvait que s’épouvanter du décor. Ne pas pouvoir offrir une miche de pain à ces jeunes mendiants lui arrachait le cœur. Elle les regardait errer ça et là, sans but réel, les bras ballants à cause d’un manque de force évident. Ceux qui se sentaient défaillir, se meurtrissaient la peau juvénile de leurs cuisses sur des morceaux de trottoirs verglacés. Puis, au fond d’un cul-de-sac, elle entraperçut un autre bambin, un garçon de six ans pas plus, prostré contre une barrière de planches pourries. Il était assis, les genoux refermés sur ses bras, et collés à son front. Des mèches bleues grises trempaient ces articulations cagneuses. Il faisait par contre partie des jeunes qui venaient de se jeter dans cette vie de débauche. Sa tenue vestimentaire moins rongée en témoignait. Rares étaient ceux de son âge qui arrivaient à se débrouiller dans pareil merdier. Il était incapable de contrôler ses tremblements. Cette image était plus que ce que la vieille femme pouvait en supporter, voir ce pauvre petit grelotter et mourir à petit feu était une vision atroce. Elle se rebiffa, ses rides s’étant accrues, et claudiqua jusqu’à retrouver sa maisonnette. Tout comme cette dame d’un certain âge, les villageois ne faisaient qu’encaisser sans rien dire. Un jour peut-être, la guerre aura fini de les harceler…
Le petit recroquevillé dans ses membres continuait à trembler. Le fait de se tenir dans l’ombre omniprésente d’une allée avait de quoi intensifier la sensation de froid. Ses lèvres étaient gercées, et ses doigts présentaient des engelures. Les mêmes symptômes le déformaient aux orteils, malgré les sandales dont il était chaussé. Il ne pouvait empêcher sa figure se rougir au sommet de ses pommettes et ce, même s’il tentait de le réchauffer au creux de son corps en position fœtale. Il respirait lentement. Etrangement, le gosse ne tremblait pas vraiment de froid, il ne le ressentait pas, ou du moins il en faisait abstraction. C’était plutôt des gémissements provenant d’une crise nerveuse. Il s’était volontairement isolé dans un coin reculé et assombri, ne voulant pas encore se confronter aux personnes du dehors. Ses troubles et ses peurs le hantaient. Ses larmes ne tarissaient pas. Il ne comprenait pas… Que faisait-il ici, sans parent ni personne le réclamant ? Pourquoi était-il dans un état aussi déplorable, délaissé dans une ville où ses habitants n’étaient que des pierres tombales qui se trainaient ? Une même bande de film défilait à n’en plus finir. Plus rien n’avait de sens. Il était perdu sans aucune attache sûre. Il était prêt à ce qu’une trainée de convulsions le prenne de cours. Mais il trouva une seule pensée dans son for intérieur… en fait c’était plutôt un sentiment, mais il valait mieux qu’il s’en contente si cela pouvait lui valoir de rester conscient. Aussi saugrenu que cela puisse paraitre, ce n’était pas de la tendresse ou une chaleur lointaine. Il se saisit de cette dernière échappatoire, cette corde de survie. Ce qui lui donna un semblant de courage pour envisager l’avenir, était une haine qui le bouffait. Il n’avait que cette solution, nourrir sa haine, même si celle-ci n’avait aucun fondement. Il aurait voulu se rabattre sur autre chose, de plus positif et réconfortant. Mais rien d’autre ne lui venait, alors il prit sur lui-même. « Non, je ne peux pas… pourquoi… pourquoi je les déteste ? Que m’ont-ils fait ? Je n’y comprends rien… Que m’arrive-t-il ? Suis-je un monstre ? Je veux des réponses… Pourquoi ne sont-elles pas dans ma tête ? » Ce néant le détruisait, et il vint à ce qu’il le préoccupait, l’essence de son être. « Qui suis-je ? » Mais il se reprit. A ces moments d’égarements, il ne pouvait que revenir sur sa haine, il s’en sustentait. Il pouvait ainsi se sentir plus fort, plus vivant. Il les détestait… Il détestait les ninjas de Yuki, le Yukikage, et dans une plus large mesure tout ce qui faisait le shinobi. Finalement, un timide rayon solaire qui s’était perdu, imbiba son cou d’une tiédeur. Il sortit de sa torpeur et leva sa caboche amochée. Il avait oublié que des poubelles étaient plaquées contre le mur à sa droite, et que des piles de cartons ouverts tapissaient une parcelle de neige. Ce devait être sa couche provisoire… si seulement elle pouvait l’être ! Ce qu’il vivait était un cauchemar à durée illimitée. Il était temps d’arrêter de pleurnicher, sa vie pouvait avoir un sens grâce à cette prise floutée de son esprit tâtonnant. Il ne devait plus sombrer, mais survivre, faire front à une réalité, une horrible réalité qu’il n’aura de cesse que de chercher à la braver. La neige avait retenu ses flocons, le temps de son introspection. Une fois revenu à lui, elle délivra une poignée de ses cristaux d’eau sur cet innocent et les alentours. Une vague de froid se profilait, chacun devra s’y préparer, peut-être même à aller jusqu’à s’entretuer.
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| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Sam 5 Jan - 15:52 | |
| 1.1 La loi du plus fort
Ce jeune amnésique ne voulait plus se laisser mourir. Par un instinct combattif, il se campa sur ses jambes parcourues de fourmillements. Reprendre du poil de la bête avait dû prendre une sempiternelle minute pour que ses membres puissent s’enhardir de leur motricité. Il se massa l’épaule tout en réfléchissant sur ce qu’il allait entreprendre. Partir de zéro comme ça, de ses propres moyens lui instillait quelques doutes. Il constata bien vite que sa réflexion était altérée par un creux à l’estomac. Son ventre allait guider ses pas pour la journée, si ce n’est pour toute la saison. Pour en arriver jusque là, il fallait d’abord qu’il sache comment se nourrir. Première option qui s’offrit à lui : les bennes gelées et dézinguées à portée de main. Il n’eut pas de honte à fouiller leur contenu, de toute façon presque tout le monde devait le faire. Pourquoi alors se sentir gêné ? Sa taille réduite ne lui permettant pas de brasser les ordures sans y fourrer son nez, il se hissa pour tomber pieds joints à l’intérieur d’une benne. Il touchait le fond, la chambre d’immondices avait été vidée il y a peu. Des fragments de ferraille, des chaines rouillées, un ressort tordu étaient les seuls détritus qu’il estima. Autant dire qu’il n’allait pas faire de festin là dedans. La benne voisine devait certainement recueillir le même bric-à-brac. Il n’allait donc pas prendre la peine de l’ouvrir. Il n’avait d’autre choix que d’explorer les environs. Il poussa du bout de ses sandales des débris de verre, et s’essouffla à descendre de la grosse poubelle. La journée n’avait pas encore décliné, il pouvait partir en quête de pitance, en demeurant cependant dans les quartiers Sud. Le nouveau contact de ses petons avec la neige qui tombait au ralenti, lui fit parcourir un frisson jusqu’au sommet du crâne. La précipitation hivernale commençait en douceur, ses perles aux contours artistiques voletaient comme de petites plumes duveteuses. Le garçonnet n’était pas du genre à se laissait désemparer comme tout enfant de sa tranche d’âge. Survivre était une seconde nature qu’il se découvrit. Il était aussi méfiant, plus qu’il ne le fallait. C’était une paranoïa qui devait être fondée, mais dont il ne trouva pas les raisons. Ah ! A chaque fois qu’il voulait parcourir ses souvenirs noircis, une affreuse douleur au milieu du front le mettait en garde. Peut-être que son passé lui reviendrait comme une bouffée d’oxygène quand il aurait repris des forces.
Pour progresser à une allure régulière, la couche de poudreuse était bien assez fine pour ne pas s’y enfoncer. Parfois à découvert sur des chemins, il trottinait avec une respiration saccadée ne voulant pas être vu. C’était plutôt assez bête de fuir des villageois qui pouvaient être des amis, mais c’était plutôt une crainte inconsidérée vis-à-vis de l’entourage qui le tenait à l’écart. Quelque chose enfouie en lui, lui certifiait que les adultes au moins, ne lui voulaient que du mal. Un gamin comme lui était une proie facile pour des ravisseurs. Alors sa première règle était que la prudence était mère de sureté. Il passa comme dans un commando, deux carrefours successifs. Des courants d’air les traversaient dans un hurlement de fantôme. Les voies étaient désertes, à la grande joie du sans abri. Dans un angle fermé de sa pupille, il dénicha ce qu’il pouvait appeler une caverne d’Ali Baba, au vu de sa situation précaire. Il fit marche arrière, et monta dans une benne bien plus entretenue que ces autres consœurs. En s’attelant un peu à la tache, il trouva son bonheur, de quoi raffermir le tube digestif : le coin d’un pain et sa croute avait été jeté, jugé trop ranci par un villageois. La mie avait quand même été bien rongée par la dentition du bonhomme. C’était un début, puis deux autres trouvailles vinrent égayer sa frimousse glacée aux cheveux crasseux qui naturellement avait un reflet bleu. La saleté lui collant, sa couleur capillaire restait sur un ton de gris terne. Il mangea dans la poubelle même, une boulette de riz séchée. Même si une huile avait dénaturé son goût, il la dévora. En guise de dessert, une tomate qui commençait à pourrir lui fournirait des vitamines. Il l’économisa pour plus tard, l’empoignant comme une bourse de pièces d’or. Il s’extrayait de cette enceinte nauséabonde, quand il anima sa surveillance. Il se maudit en pensant qu’il l’avait négligé un moment. C’est en se concentrant qu’il crut voir un observateur s’intéresser à sa petite personne. Ca avait été succinct, bref. Il se faisait peut-être des idées. Quoi qu’il puisse retirer de ses suppositions, il s’en inquiéta et courut jusqu’à se mettre derrière un mur de briques à une intersection. Son cœur sous l’exercice faisait le yoyo dans son torse. Aucun passant ne déboucha à sa suite, que ce soit en le prenant en chasse ou en se promenant dans la neige. Bon, il avait perdu son calme sans raison apparente. Il s’était adossé à l’arrière d’un bar où la fréquentation laissait à désirer. Par terre, il trouva une cagette de bouteilles vides qui avaient déjà servi à l’emploi. C’était du saké. Même si l’alcool de riz ne l’attirait pas plus que ça, il ne nia pas qu’il avait soif. Il en prit une qui était débouchée, et chercha comment la remplir. Il avait rangé sa tomate sur lui le temps qu’il se désaltère. Son cerveau tourna alors bon train. Son regard vide se posait vaguement sur la nappe scintillante de débris célestes. « Mais la neige… c’est de la pluie gelée ! » Il bourra donc de neige son récipient avec son doigt qui glissait aisément dans l’embouchure. Une fois qu’il avait recueilli ce qu’il pensa suffisant, il expira son air des poumons dans la bouteille. La chaleur de son souffle viendrait à bout de la cristallisation. Néanmoins, la fonte prendrait un temps fou à ce rythme et avec ce système de réchauffement. De dessous ses mèches qui s’affalaient sur son front, ses yeux noirs s’ouvraient en grand et les pupilles se promenaient aux quatre coins du blanc de l’œil, hésitantes. Ils ne clignaient pas. Demeurer statique au fil des minutes l’épouvantait. Il se souciait plus des chats de gouttière que de son eau. La neige s’était presque totalement liquéfiée, quand du mouvement accompagné du bruit apaisant de poudreuse écrasée se déclara dans le prolongement de la rue à sa droite. Son pouls s’accéléra tant qu’il n’était pas sûr de ce qu’il se tramait. Ses doigts affolés ratissèrent la surface gondolée et translucide de son ustensile quand il vit un rassemblement grossir. Rien de bien méchant, des enfants des rues s’étaient réunis certainement pour effectuer les emplettes pour l’hiver. Ils étaient comme lui, mais par contre plus organisés. Parmi la meute, l’un d’entre eux les menait à la baguette, et comme par hasard, c’était le plus grand, le plus costaud et le plus âgé qui se faisait respecter. Les plus petits prenaient en considération toutes ses directives à voix basses. Autre chose qui montrait une supériorité chez le garçon, c’était un large bâton d’appui qu’il tenait avec fermeté tel un sceptre. Autant dire que si l’un de ses soumis ne suivait pas les règles, il devait s’en servir pour le lyncher. L’enfant solitaire, bouteille en bouche, ne les lâchait pas des yeux une seconde. Cette insistance à ne vouloir rien laisser en dehors de portée de vue, lui fit oublier que la glace pilée avait laissé place à un liquide plus facile à avaler. Il en profita à étancher sa soif et à adoucir sa gorge enflée. Une lampée au goulot lui suffit, cet arrière goût d’alcool avait freiné son enthousiasme. A force de la vider et de la remplir, ce flacon perdrait de cet arôme qu’il trouvait assez désagréable. Il reporta rapidement son attention incisive sur la bande qui s’était agitée. Pour ne pas changer ses habitudes dans ce monde incertain et pourri, la pâleur du gringalet tira encore d’avantage sur un blanc vitreux et maladif. Une bonne douzaine de marmots empestant l’égout s’avançaient, le choisissant pour cible, tous envieux. Leur chef était aussi là, et lança la charge, le bout de bois brandit :
-Attrapez-le ! Ce fils de chien a une tomate ! Rapportez-la-moi !
Celui qui se retrouvait seul contre tous bondit en même temps que son cœur. Le gosse à la perche avait une dent du haut qui sortait de la lèvre supérieure, et affichait cette méchanceté gratuite dans son regard qui caractérisait tous ceux qui étaient empreints d’un pouvoir de persuasion sur leur entourage. La chasse à l’homme était inévitable, et il dût s’arracher les jambes et les genoux pour maintenir une avance sur ses poursuivants. Ils devaient monter les cuisses le plus possible afin de surmonter la neige éreintante. Il en devenait haletant, et n’allait pas tarder à s’écrouler. Un virage à angle droit serait certainement son dernier subterfuge avant de se faire écraser au sol. Il le prit sans se poser de questions, sa vie était en jeu pour de vrai cette fois-ci.
A peine, il échappa aux cris de rage et aux insultes qu’il se vit ouvrir la première porte sur le bas côté. En temps normal, jamais il n’aurait osé faire voler en éclats l’intimité d’un foyer, mais là, sa situation n’avait rien de normal. Entre des murs couverts de moisissure, le miséreux était mort de peur, et heureusement le résident légitime ne s’était pas montré. Il espérait qu’il prenne son temps pour que les bougres de l’extérieur le perdent de vue. Une lampe à huile brillait faiblement et il s’aperçut que le taudis qu’il avait sous les yeux n’avait pas grand-chose à envier à l’extérieur, à part le toit. Il plaqua l’oreille contre l’entrée et renifla de son nez bouché. Il avisa et jugea que le groupe acharné à le dépecer s’était fait la malle. Quand sa respiration se fit plus lente, il put s’appesantir sur cet environnement tout aussi mort. Il préféra même s’agglutiner à la plaque de cèdre qui tanguait sous son poids. Ses poumons faisaient encore ce même gonflement exagéré dans sa poitrine. Sous la lueur mi-teinte de la lampe de chevet, un lit portait une femme allongée. Il ne douta pas de son état. Elle était souffrante. Une respiration sifflante, une toux sèche et son visage incendié de fièvre faisaient peine à voir. Il s’imaginait déjà à sa place, et réfléchit à la chance qu’il avait, d’être dans une santé fébrile mais tenace. Il éprouva une pointe d’empathie quand tout à coup un homme bourru déboula de l’arrière du logement. Il venait de tirer un rideau pourpre pour s’assurer que ses intuitions n’étaient pas avérées. Il avait tort et s’en désola. Ne cherchant pas la moindre excuse ou argument expliquant la présence de ce galopin, il l’attrapa par son chemisier troué, et le mit dehors sans remord.
-Ca t’apprendra à pénétrer n’importe où sans que l’on t’y autorise ! Allez ! Dégage d’ici avant que je ne m’énerve, fit-il en se frottant les mains plus à cause du froid que pour l’envie de frapper.
Le gosse avait la joue pétrifiée contre les flocons collés. Ca le démangeait. Comme premier ressentiment, il était furieux. Se faire maltraiter de la sorte, le mettait hors de lui. Toutefois, au final, il s’en fichait. Que ce soit lui, ou ce villageois, ils étaient pareils, des victimes. Son épouse malade était une préoccupation que lui ne connaissait pas, un fardeau qu’il n’avait pas à porter. Il se releva chancelant et accepta la triste fatalité : chacun portait son lot de douleurs en ce bas monde. Les idées noires l’assaillant, il constata que sa bouteille d’eau ragoutante lui avait échappé dans sa chute et s’était éparpillée en une multitude de bouts de verre sur une brique. Sa beuverie s’arrêtait là.
Les doigts de pied frigorifiés, il se traina sur des mètres et des mètres et finit par reprendre son parcours de retour. Ses yeux étaient dans le vague, inattentifs à ce qu’il pouvait lui sauter dessus. Il n’était que plus touché par cette misère qui se répandait non seulement sur ceux qui avaient tout perdu mais aussi sur ceux qui avaient de quoi s’abriter. Ses os craquelaient avec la fraicheur tombante. Il reconnut alors son impasse chéri mais en y regardant de plus près, il se sentit tressaillir. Il n’était pas au bout de ses peines. Son squat avait trouvé preneur. Un vagabond s’était laissé tenter pour s’installer sur son divan cartonné. Nullement renfrogné, il jaugea qu’il valait mieux pour lui de déménager. Ce petit bout pas plus haut que trois pommes s’était résolu à encaisser sans se plaindre. De toute façon, il n’aimait pas la compagnie d’adultes, surtout ceux étant capables du pire imaginable. Pour l’instant il ne pouvait compter que sur lui et ses ressources. Son souci maintenant, était de se pourvoir d’un coin pour la nuit. La soirée était maitresse sur Yuki, et pour se consoler de sa dure journée, le garnement croqua dans son fruit ramolli tandis qu’il se frayait sa route. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mar 8 Jan - 19:38 | |
| 1.2 Ryusuke et Kamuhita
Une goutte entra en contact avec son front, sa fraicheur extrême vint à bout de sa léthargie. Il s’était fourré pour la nuit dans un tas de sac remplis de déchets verts et de foin. Il n’avait pas si mal dormi dans ces conditions. Pour définitivement émerger, il ouvrit grand la bouche sur les gouttelettes qui se jetaient de stalactites suspendues à des gouttières. Se voyant requinqué, il opéra de la même manière pour se nettoyer sa première couche de purin. En se dégageant de son matelas improvisé, il se tortura à fouiller ses souvenirs. « Comment j’ai fait pour me retrouver ici, déjà ? » Ses troubles de la mémoire l’agaçaient, il fallait pourtant qu’il s’y accommode. Il devait se remettre au boulot, au lieu de s’attarder sur des problèmes mineurs. Son ventre l’avait rappelé à l’ordre, il se préoccupa alors de son petit déjeuner. Il allait procéder différemment de la veille. Rentrer et sortir des bennes des quartiers Sud délabrés l’épuiseraient à la longue. Dans le pire des cas, il pourrait s’écorchait sur un objet tranchant ou trébucher sur un autre contondant. Il opina que ce n’était pas la meilleure solution pour lui et son gabarit de jeunot. « Je suis dans une ville plutôt bien peuplée… il doit bien y avoir des magasins, voir même un marché ! » Là-bas, il aurait de quoi entretenir son alimentation. Cependant, il ne pouvait pas se lancer dans une recherche comme ça, sans savoir où il mettait les pieds. Il serait capable de tourner en rond pendant des jours sans que ce soit fructueux. Cela le tracassait mais il devait s’informer auprès d’un citadin, seulement fallait-il choisir le bon. Les activités matinales s’enchainèrent pendant qu’il errait ça et là. De plus en plus de personnes bondaient les avenues. Il prit donc son courage à deux mains, et demanda son chemin à un monsieur d’une cinquantaine d’années vêtu d’un veston blanc et d’un pantalon noir, ample, occupé à réparer une devanture :
-B’jour m’sieur…
-Oui, qu’est-ce que tu veux ? Le remarqua l’homme aux paupières tirées.
-Vous sauriez où se trouve le marché ?
-Oui, petit. Il suffit que tu remontes cette allée et ça te sera indiqué. L’aire commerciale est en plein dans les quartiers Ouest. Tu ne pourras pas les rater.
-Merci, s’inclina-t-il timidement.
Ca y est, il était fixé sur sa destination et son itinéraire. Il pouvait être plus serein. Son vieil informateur avait été le rayon de soleil de la journée, car celle-ci s’annonçait grise et bien portante de ces précipitations glaciales. Il lui avait apporté du baume au cœur. Contrairement à ce qu’il prétendait depuis le début de son épreuve de survie, l’homme en général n’était pas forcément mauvais. Il entrevit une toute autre perspective bien plus avenante que pouvait lui réserver son futur. Ainsi, il traça son sillon dans la neige.
Grâce à sa volonté, il surmonta ce pénible temps lors de son trajet. Il espérait que la tombée des flocons se maintienne suffisamment longtemps pour qu’il puisse repérer les lieux. Il avait hâte que ça se termine, ce gel persistant l’engourdissait. Après avoir traversé la longue allée, il nicha ses mains contre son abdomen. Une demi-heure plus tard, il parvint à ses fins. Il déboucha sur une immense place, à peine décorée. Les bâtiments qui l’entouraient et qui se serraient entre eux, étaient majoritairement des boutiques, des épiceries. Deux ou trois restaurants retinrent son regard malicieux. Mais dans ces magasins fermés, difficile de voler des produits sans se faire attraper. Le marché qui s’ouvrait face à lui était bien plus propice à ce genre de larcin. Sur une grande esplanade, des étals s’amoncelaient dans un léger brouhaha. La dureté du régime et la période de guerre avaient dû vider le centre commercial. Ca n’allait pas vraiment l’aider à se faire discret entre les stands. Mais pour le coup, son visage d’innocent et sa taille réduite seraient des atouts. Ces stratagèmes venaient les uns après les autres, pendant qu’il vagabondait sous les toiles de tente. Il était bien plus à son aise quand la nourriture était à portée de main. Son tracas à présent était de se coucher dans une demeure qui serait sécurisante. Il avait commencé son investigation dans les rues adjacentes à la vaste place, mais aucune planque ne convenait. Avec son esprit de déduction hors norme pour cet avorton, il conclut que ce havre de produits amènerait d’autres enfants perdus. Il ne pourrait pas se faufiler à chaque bagarre dans laquelle il serait impliqué, et en loup solitaire qu’il est, il ramperait bientôt sur le verglas. Comme disait le proverbe : l’union fait la force. Mais avec qui il pourrait s’associer ?
Une rude semaine avait endeuillé un bon nombre de villageois. La vague de froid avait frappé bien plus fort, avec de brusques bourrasques régulières et intempestives. La neige ne frigorifiait plus, elle brûlait. Malgré ce rideau de pois blanc, un garçon s’en sortait courageusement. Son œil aiguisé et sa vivacité retrouvée, lui permis de commettre vol sur vol. Il passait inaperçu et osait des manigances très risquées. S’accroupir sous un étal et enfourner au fur et à mesure ses poches de victuailles, était sa préférée. Autrement pour les encas, il se munissait d’un fil de pêche avec un crochet en bout de ligne. Posté sur une tente, il tirait adroitement à lui des poignées d’amuse-gueules. Le sans famille était sur son terrain de chasse. Et pour l’instant il n’avait pas été pris à part par des voyous. Il se trouvait dans une bonne dynamique enfin… tant que les commerces lui fournissaient ce dont il avait besoin. Ce n’est que huit jours après qu’il se soit lancé dans une vie en lutte permanente, qu’il fit la rencontre idéale. Il venait de se rassasier en fin de matinée au nez et à la barbe d’un vendeur de légumes, quand une grossière voix vola au dessus des autres discussions et des marchandages. La personne était plutôt en colère à en croire le ton rempli d’invectives poisseuses. Ah ben tiens ! C’était un poissonnier, il trouvait que ceux-ci avaient la voix qui portait plus haut que les autres. Toutefois il ne braillait pas pour annoncer les prix ou une offre spéciale. Il bouillonnait à l’encontre d’un enfant clochard qui avait eu les yeux plus gros que le ventre. Le spectateur salua son toupet car il venait de dérober un thon énorme dont la mâchoire gigotait dans sa fuite. L’homme en tablier avait juste hurlé en guise d’avertissement. Mais là, s’en était trop, il s’était déjà fait chouré une brochette d’anchois. Il se rua en dehors de son stand sans surveillance. Il fulminait, cependant il eut un contre temps qui lui fit siffler les oreilles. Un autre bambin aux cheveux bleus défraichis s’était emparé d’une langouste. Il le narguait même, en lui tirant la langue. Encore plus furieux, le poissonnier se serait transformé en un boucher psychopathe s’il n’avait pas été pris de cours par la situation. Le garçon avait abandonné le crustacé et prit la fuite sans demander son reste. Le commerçant fit aussitôt volte-face mais le voleur au thon avait aussi disparu. C’est au détour d’une ruelle surplombée de rangées de fenêtres rayées, que le délinquant qui l’avait échappé belle, s’arrêta son gros poisson posé à terre. Il avait à peine suivi ce qui lui avait valu de s’en sortir à si bon compte. Une personne était venue à son secours. Soudain, il vit bel et bien une personne face lui. Elle devait avoir le même âge que lui, environ six ans. Il avait une intuition comme quoi c’était lui son bienfaiteur.
-C’est toi qui m’es venu en aide ?
Le jeune errant, à son tour toisa, son compagnon de mésaventure. Un petit maigrichon, jusque là ils se ressemblaient, mais il avait des yeux verts incroyables et sa coiffure faisait penser à la crête d’un coq, une crête ébène en panache.
-Oui, mais…
-Mon nom est Ryusuke, le devança-t-il à la limite du rire aux éclats. Je te remercie du fond du cœur, mon ami !
« Mon ami… » -Est-ce que ça te dirais que l’on s’allie, que l’on se sert les coudes ? Rougit le plus introverti.
-Oui, comme je ne suis pas très doué pour prendre mon pain…, rigola le brun avec une pointe d’embarras. Mais dis moi ton nom, ce serait cool !
-Je n’en ai pas… ou plutôt je ne m’en rappelle plus, s’assombrit-il.
-Non, c’est une blague ?! Bah, tant pis, je n’ai qu’à t’en donner un ! Kamuhita ça te va ?
Ce nom lui était venu par instinct et était si particulier qu’il se demanda quel était son origine. Bon, peu lui importait.
-C’est d’accord, je m’appellerai Kamuhita. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Jeu 24 Jan - 16:51 | |
| 1.3 Sous le courroux des éléments
Les deux vagabonds étaient ravis de pouvoir enfin partager leurs appréhensions avec quelqu’un à l’écoute et qui comprenne. Vivant dans le même bourbier frigorifiant, ils étaient tous les deux motivés pour la survie. Seuls, ils auraient pu se décourager, mais voyant l’autre se cramponner à la vie, leur entrain n’était que plus endiablée. Une tempête de neige était programmée pour le lendemain, un vent hurleur faisait l’éclaireur dans tout Yuki, rien de bien réconfortant pour ces deux larrons. Ils avaient passé le plus clair de leur temps à se nourrir convenablement en adoptant les stratagèmes et autres subterfuges malins du récemment baptisé Kamuhita. Ryusuke était impressionné par sa débrouillardise. Leur joie n’était que de façade, depuis leur rencontre fortuite qui datait désormais de quatre jours moribonds. Ce qui avait accaparé le garçon à la tignasse d’un bleu ciel effacé, lui avait littéralement échappé. Il devait absolument dégoter un lieu de repos, avant que les rafales de gel ne terminent leur travail d’éradication. Le pâlichon déposa son inquiétude sur les épaules plus fermes de Ryusuke.
-On a besoin d’un abri avant la tombée de la nuit ! -Mm… Je sais ! Nous allons nous installer dans mon ancien terrain de jeux, s’excita le brun.
A quoi pouvait bien ressembler cet endroit ? Cernant le personnage, Kamuhita admit qu’il avait quelques réticences à le suivre dans cette proposition. Si cela n’était pas convenable, ils auraient perdu des minutes considérables. Heureusement, cette aire était perdue dans le quartier commercial. Les pieds sautillant dans la neige fondue, ils feignirent de s’amuser sous l’impulsion joueuse du garçon aux yeux verts, pour enfin deviner l’endroit qu’ils devraient visiter avant de s’y projeter. C’était bien discret, au fin fond d’une ruelle où devait s’y déverser les égouts. La chaussée était glissante, Kamuhita en venait même à patiner sur des flaques glacées. Il souleva donc que comme la neige ne les avaient pas recouvertes, la cachette était un abri efficace face aux intempéries qui frappaient quotidiennement le village. Le plus petit de taille, l’appela pour qu’il ne le perde pas de vue. En effet, il avait retiré des barres d’une voie d’aération qui étaient préalablement fragilisées. Puis, il s’y introduisit comme pour s’élancer sur une rampe de toboggan. Il fut happé par l’obscurité. Nerveux, Kamuhita déglutit et prit un bol d’air. Il imita son ami, possédé par un élan de confiance. Il se réceptionna comme il fallait, à son grand étonnement.
-J’ai bien cru que tu n’allais pas venir ! Tu as été long ! -Désolé…
Il s’était excusé de manière expéditive, sans vraiment y mettre du cœur comme il se doutait que Ryusuke plaisantait. Pour ce qu’il avait discerné de son complice, il ne pouvait nier que c’était un plaisantin. Il riait même dans son malheur, ce qui était une qualité rare mais qui en revanche pouvait déranger. Ces impressions sur l’humain mis de côté, il s’appesantit sur leur potentiel repaire. C’était une cave abandonnée et pas très chaude, des outils étaient rangées dans des cartons, dont une échelle.
-Regarde ! Je m’en servais pour sortir ! Comme on est encore trop petit, elle nous sera d’une grande aide, appuya Ryusuke qui comptait bien mettre de son côté l’avis du plus indécis. Cela lui valut de se confondre avec un vendeur immobilier dans son attitude, en vantant les mérites du logement comme sa fonctionnalité par exemple.
La salle, même si elle n’était pas isolée du froid, était incroyablement spacieuse, de quoi entreposer des vivres pour qu’ils songent à dire stop à leurs membres sans cesse sollicités, au moins un jour sur deux. Ainsi, la survie prenait une forme plus organisée. Ils ne trouveraient peut-être pas mieux dans les environs. Les atouts que comportait le local lui suffisaient. Il l’adopta, et Ryusuke en fut soulagé.
Ils firent alors une dernière escarmouche contre les marchands, avant d’hiberner sous leur toit. Il avait au moins une petite réserve sous le bras, et ce fut une sage prévision, car la tempête tant redoutée, se déchaina. Les flocons n’étaient plus égaillés, gentils et doux, mais fonçaient dans une furie innommable. Le vent violent faisait tanguer les toitures en tôle. Les deux voûtés dans leur baraquement, en étaient presque amenés à prier. Des grondements sourds se déclaraient au dessus de leurs têtes juvéniles, ainsi que des craquements de charpentes. Les potes enfermés comme des rats dans un caniveau, s’étaient mis face à face, s’encourageant à ne pas devenir fous. « Tout se passera bien. » était ce qui attisait leur regard, se portant l’un et l’autre encore plus haut. Le chaos qui régnait à l’extérieur se manifestait par un véritable déluge hivernal. Au fil du temps, ils s’habituèrent à ce remue-ménage. Et ce fut Ryusuke qui voulut détendre l’atmosphère en premier en posant une ou deux devinettes foireuses. Cette tentative fit arracher un sourire sincère de la mine gelée de son locuteur. Le maigrelet en vint finalement à passer à une discussion plus sérieuse :
-Pourquoi m’as-tu donné ce prénom… Kamuhita ? -C’est parce que mon père s’appelait comme ça, bougonna-t-il perplexe, pourquoi ? Il ne te plait pas ? -Non, non, il est juste spécial… -Attend, je vais te montrer mon seul bien, gesticula le gosse à la crête provocatrice. Il prit un objet assez petit pour tenir dans sa poche décousue. Sans même une arrière pensée, il le tendit à son collègue de mésaventure : -Ca appartenait à mon père. Il est magnifique, pas vrai ?
Ryusuke lui montra une plaque de métal cloutée sur un morceau de tissus bleu. Gravé dans le métal gris, le symbole des ninjas de Yuki, des flocons désordonnés, en suspension. A cette vue, le traumatisé eut un regain de colère et de frayeur. Sans en comprendre les raisons qui le menaient à haïr cette caste de shinobis, il gifla la main du plus enjoué, faisant volé le bandeau frontal un peu plus loin. Ryusuke demeura coi… Cette réaction immédiate était la réaction instinctive d’un mal être frappant. Son ami avait bafoué le dernier souvenir de son géniteur. Mais il ne lui en tint pas rigueur, il devait y avoir des antécédents à cette haine qui le rongeait. S’il y a bien quelque chose où leur point de vue divergerait, ce serait sur comment considérer la force militaire du pays. Kamuhita considérait que le malheur qui les accablait, était de la faute des ninjas. Contrairement à lui, Ryusuke voyait en eux, la possibilité de se rétablir, de renaitre de leurs cendres et que ce qu’ils subissaient n’était que la fatalité de la guerre, pas de l’homme à proprement parlé. Celui qui passait au dessus des travers de son compagnon d’infortune, s’éloigna afin de récupérer son souvenir. Le contact physique virulent, avait refroidis l’ambiance, déjà qu’elle n’était pas terrible à cause de ce temps pourri. Après une journée catastrophique où ils crurent que leurs jambes allaient s’atrophier, un rayon ensoleillé perça au travers de la bouche d’aération. Le vent s’était tu. Ils se hâtèrent se rapprochant l’un et l’autre, l’entente au beau fixe, et leurs frimousses baignèrent dans la clarté bénéfique du jour. C’était l’accalmie. Un nouveau jour demanderait leur implication. Réchauffé par l’astre, étaient-ils bénis par lui ? Etait-ce aujourd’hui que leurs vies allaient prendre un tout autre destin ? | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 25 Jan - 18:33 | |
| 1.4 Sous le courroux du Yukikage
Ils mirent leur temps à profit, une fois qu’ils s’étaient dégagés de l’embouchure grâce à leur échelle. Ils ne virent pas de grande différence dans l’étroitesse oppressante de l’interstice entre deux bâtiments, là où se terrait leur nid douillet. C’est en redécouvrant la toile d’avenues qu’ils virent l’ampleur des dégâts. Un paquet de maisons aussi résistantes que des châteaux de cartes avaient été balayées. Des secours tardifs avaient été déployés, et les réaménagements étaient en cours, mais à quel coût ? Ce qui était évident, était que le grand nombre allait en faire les frais, et sans broncher. Un autre changement qui fit rouspéter Ryusuke fut l’amas de neige qui avait monté de plusieurs centimètres. Pour leur âge, ils en avaient jusqu’au bas du dos. Ils formèrent ainsi, un sillon derrière eux avant que les déblayeurs et leurs pelles engloutissent la poudreuse gênante.
Sur les lieux de leurs fournisseurs, ils surent à la seconde qui suivit que la récolte serait maigre pour aujourd’hui. Tous les stands étaient vides, désertés et la cargaison n’avait pas été mise en vente. Ils étaient bien tentés à pénétrer dans une épicerie ou un restaurant, mais leur couverture serait vite perçue par un nombre important de salariés. En plus, il ne pourrait que compter sur une seule issue en cas d’abandon du gibier. Non vraiment, ses bâtisses closes ne présentaient que des désavantages pour eux, c’est l’analyse qu’en retira le blême. Ils firent alors choux blanc à part quelques bricoles ramassées dans des poubelles. En comparaison avec leurs trouvailles du reste de la semaine, ils se disaient qu’ils seraient au bord de la rupture si la situation stagnait à ce point. L’après-midi touchant à sa fin, ils repartirent bredouilles.
A l’embranchement de quatre voies, ce duo téméraire s’était mis à discuter de tout et de rien. Une question brûlait les lèvres de celui à la coupe à l’iroquois, et ça concernait bien entendu les sentiments de Kamuhita vis-à-vis des ninjas de Yuki. Ne voyant pas le moment propice, il s’en abstint. Il ne voulait pas le piquer au vif. Néanmoins, ils purent s’entretenir sur la perception de leur avenir. Les deux villageois sans famille, tendaient à vouloir grimper les échelons d’une manière ou d’une autre. Ainsi, ils pourraient agir ensemble pour améliorer le système politique qui méritait d’être complètement revisité.
Tandis qu’ils ne faisaient que miroiter des projets inatteignables pour leur présent gabarit, un individu cruel cria un ordre, à un pâté de maisons.
-Attrape-le ! Ce sale mioche va le payer cher !
Ce genre de menace crachée en l’air était menue courante dans cette ville où violence rimait avec délinquance. Même si la peur de la vue du sang pouvait leur faire rebrousser chemin, leur curiosité s’était résignée à être plus conquérante. Comme l’incident se déroulait dans l’une de ses innombrables rues fermées et lugubres, ils se permirent de regarder le spectacle. Avait-il encore affaire à un règlement de compte entre gangs de démunis ? Et bien non, et ils auraient préféré ça que la vérité. Ils étaient témoins d’un lynchage dans une ruelle bouchée. Ce n’était pas n’importe qui, qui venait de mettre en marge un enfant. Deux shinobis de Yuki, reconnaissables à leur bandeau noué sur leur front, pointaient leurs kunais devant eux. Ils portaient les tenues de ninja de classe moyenne, un t-shirt à manche longue bleu ciel, par-dessus un gilet blanc et un pantalon dans les tons bleus. Leurs sourires montraient qu’ils ne se retiendraient et même prendraient du plaisir à trouer la peau fine du jeunot. Le polisson avait une belle bouille, une chevelure d’un noir épais avec en supplément une grosse mèche d’encre entre les deux yeux. Un marmot qui n’avait pas plus de cinq ans, des plus banals. Il tenait dans ses paumes abîmées, une belle pomme rouge qui ne demandait qu’à être convoitée. Son tube digestif qui avait crié famine, n’avait pas su résister, et le pauvre s’était mis à dos les individus les plus dangereux du village caché des neiges.
Cette scène allait vite devenir insoutenable, s’ils n’agissaient pas. Kamuhita n’était que plus conforté dans sa vision du monde shinobi, il en était dégoûté. Comment le prenait Ryusuke ? Il s’efforçait à contenir sa rage, la face rougie et poings fermés de frustration. « Comment peuvent-ils se faire appeler des ninjas ? Ils sont censés nous protéger ! C’est comme ça qu’était mon père, lui était un vrai ninja ! Eux sont en train de piétiner ce qui leur a été légué ! Mais où va ce monde ?! » Murmurait-il en pleurs. Le discret était déboussolé. C’était la première fois que son partenaire versait des larmes, lui aussi se mit en rogne, une colère monstre. La haine le consumait. Il sortit sans crainte de leur subterfuge, prenant le risque de se faire remarquer. Ryusuke avait eu la ferme intention de le retenir par le bras, lui évitant de commettre une bêtise. Toutefois, il ne ferma pas sa prise, il le lâcha. Son regard… ce regard était d’une lueur obscure. Les ténèbres s’incarnaient dans l’âme de son compagnon. Lui, n’avait aucun moyen de les extraire, et cela même s’il le désirait plus que tout.
Mus d’une envie d’en découdre qui leur était commune, ils se dépêchèrent à intervenir. Tête baissée, l’explosif Ryusuke se rua sur le ninja qui était le plus prêt à abattre son coutelas. Il le prit par surprise en lui donnant un coup de pied expéditif dans le tibia. Autant dire, qu’il ne put étouffer un cri de douleur. Quant à Kamuhita, il profita de l’ouverture afin de se mettre en opposition, devant le voleur au fruit, les bras ouverts. Le rescapé eut alors une profonde gratitude envers celui qui se dressait contre ces tueurs sanguinaires. C’était une manœuvre de dissuasion venant d’un gosse insensé… qui ne fonctionna pas, après que les agresseurs aient compris que ce n’étaient que des nains inoffensifs à côté d’eux.
-Tiens, t’as vu, il a attiré plus de gangrène.
-Ouais, on a de quoi se faire un petit carnage avant de prendre la relève, frémit-il sadiquement.
Les copains clochards n’avaient pas les armes pour impressionner, ils se mirent en position défensive autour du plus jeune. Ce dernier, bien plus chancelant, s’était presque mis à quatre pattes, en reniflant ses sanglots. Ils étaient à leur tour, pris au piège, obligé d’encaisser, de surmonter les douleurs. Les coups du métal mordant la chair n’étaient pas tombés. Les deux hommes prenaient un malin plaisir à les voir trembler avant de succomber. Kamuhita réfléchissait à une cadence de folie. « Une solution… je dois trouver une solution !! » Rien ne lui venait à l’esprit, ils étaient condamnés, dès que le plus avancé leva son kunai. « Non ! Je ne veux pas ! La souffrance, c’est horrible… je ne veux plus souffrir !! » Le brun qui n’avait gagné qu’un sursis grâce à l’intervention de ses ainés, se mit à hurler d’angoisse, refusant de voir l’arme blanche transpercer ses semblables.
-Non !!!!!! S’étrangla le garçon aux cheveux à la couleur des cieux, les pupilles n’ayant jamais été aussi enténébrées.
Le temps se figea un court instant, et malgré tout, les cinq protagonistes n’en perdirent pas une miette. Les deux bruns d’un an d’écart en garderaient un traumatisme, à vie. La cruauté du plus entreprenant avait été annihilée. Kamuhita en avait été l’acteur. Son bras était tendu en guise de protection. Mais au lieu de se défendre, l’index s’était rebellé. Il s’était allongé à une vitesse affolante, prenant en outre une teinte sombre, noircie. En plus d’avoir grandi, son doigt était pour le coup, doté d’une puissance de pénétration surnaturelle. Instinctivement, il se ficha dans la boite crânienne de l’ennemi le plus proche. Le résultat fut assez révélateur, le soldat passa à l’état de légume, la bouche insensible et coulante d’un filet de bave. Ses yeux se révulsèrent après s’être écarquillés plus que la normale. Le pourfendeur se surprit dans ce retournement de situation, et son regard se ralluma de nouveau. Dans un même essor, son index se résorba progressivement, au fur et à mesure qu’il reprenait conscience. Lui-même était horrifié, perturbé de ce qu’il avait engendré. Il en gémissait encore en toisant effaré, sa petite main égratignée. Le survivant à la tenue intimidante, affichait un visage de terreur. Il avait reculé et s’était empêtré les pieds dans la poudreuse. Beuglant des mots incompréhensifs, il lui supplia de le laisser s’enfuir. Il se releva et prit ses jambes à son cou, se fichant éperdument de son compatriote inerte. Kamuhita, demeurant dans sa phase hébétée, le lui permit. Les deux équipiers, sous le choc, se tournèrent l’un vers l’autre. Ce qui venait de s’enchainer à vive allure, les avaient rendus muets. L’un l’interrogeait comme pour lui demander d’où il sortait une telle capacité, et l’autre lui répondait qu’il n’en savait absolument rien. Tout ça dans un échange entre quatre prunelles. Le bout de chou se senti pousser des ailes. Il leur devait une fière chandelle. Même si cette vision atroce de cet immense doigt encorné l’épouvantait, il se savait en sécurité. Des yeux verts accueillants et des iris ombragés l’adoptèrent avec beaucoup d’estime.
Au centre de Yuki no Kuni, les résidences barricadées des ninjas prédominaient. L’accès était verrouillé aux villageois condamnés à la misère. Une rupture s’était créée à cause d’un mur d’enceinte, preuve que le dirigeant n’en avait que faire du peuple. Il le voyait comme un troupeau de moutons qui étaient là pour prendre le contrecoup des évènements à sa place. Le Yukikage était loin d’être le Berger qu’ils espéraient tant, aimant et bienveillant.
Dans son manoir, apparenté à un temple chinois, une pièce recroquevillée parmi ces immenses suites et couloirs, internait quelques personnes à peine éclairées de bougies environnantes. L’une d’elles, à l’orée d’une ombre envahissante, avait posé un genou à terre et avait baissé sa tête comme le protocole le stipulait. Elle énonçait oralement son rapport de shinobi en tant que tel puisqu’il en revêtait les couleurs. Celle qui le recevait en silence, était baignée dans les lueurs diffusées de ces bâtons de cire. Mais uniquement sa silhouette se distinguait. Elle était apparemment assise en tailleur sur un lit de coussins moelleux. Un rideau de perles encadrait son espace vital et empêchait quiconque de la dévisager. Le parolier n’était pas serein.
-Pourquoi voulais-tu me voir ? Glissa une voix éraillée et rugueuse et pourtant féminine.
-Maitresse Yukikage…Je dois vous révéler une effroyable nouvelle ! J’ai été présent face à un pouvoir qui m’a dépassé et qui a même emporté l’un de vos hommes.
-Qui ?! Qui a osé ?! Gronda-t-elle comme un coup de tonnerre.
-L’un de ces garnements trainant dans les ordures de votre village. Il est terrifiant alors qu’il ne semble pas avoir l’âge requis pour apprendre le ninjutsu, informa clairement et sans retenue le shunin.
-Je vois… C’est plutôt très intéressant ce que tu me rapportes. Tu me donneras plus d’éclaircissements sur ce don… Bien, je crois qu’il est temps d’accélérer les choses. Je veux que les effectifs soient doublés pour l’habituelle capture d’enfants ! S’adressa-t-elle à un jonin confirmé qui était planté contre un mur.
« L’un d’entre eux pourrait devenir prometteur. Je dois donc mettre toutes les chances de mon côté. » Se disait avec un sourire que l’on pouvait facilement deviner. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 1 Fév - 19:00 | |
| 1.5 Bousculades
Assez bien lotis dans le quartier Ouest, la coopération entre Kamuhita et Ryusuke n’était que plus huilée. En plus de cela, un nouveau bonhomme s’était joint à eux. Il avait été émerveillé par l’esprit de sacrifice qu’avaient démontré les deux autres gamins envers sa propre personne. Grandement admiratif, il ne les avait pas lâchés d’une semelle. L’enfant au jutsu improbable, avait été réticent à ce que ce mioche se mêle à eux. Encore plus jeune qu’eux, il deviendrait vite un poids, avec en plus une bouche supplémentaire à nourrir. Ryusuke n’était pas tout à fait d’accord, selon lui, en ces temps difficiles, il fallait se serrer les coudes. Acculé par les propos insistants de son collègue d’infortune, il accepta l’incorporation du délaissé pour compte. Il fallait désormais que sa cervelle se mette à tourner pour qu’il fasse part de nouveaux plans de survie, à trois cette fois-ci.
-Ce n’est pas parce qu’il est plus jeune que nous, qu’il va vivre comme un pacha. Il va lui aussi participer à la survie, à une moindre mesure.
Il n’y eut pas d’objections. Leur recrue relativement refermée sur elle-même avait pour prénom, Joshua, s’ils avaient bien réussis à écouter au travers de ses bégaiements. Il n’était pas étonnant que ce petit soit si introverti. Ce monde qui l’entourait l’avait complètement rebuté, jusqu’au point où il développa une forme d’autisme. La communication n’était pas des plus faciles, mais il se révélait docile envers ceux en qui il avait une confiance indéfectible. Il était obéissant à toutes les directives qui furent prises. Comme convenu, il mit aussi la main à la pâte. Dans le marché et les boutiques avoisinantes, ils parvinrent à faire trembler la corde sensible des gens. Joshua était parfait dans son rôle du malade mental, et les deux complices mendiaient avec conviction en se faisant passer pour leurs grands frères, ce qui n’était qu’à moitié faux. Cependant cette manière simpliste ne suffisait pas à remplir leur garde mangé. Les méthodes les plus subtiles étaient souvent préconisées. Ils optaient régulièrement pour l’implacable stratégie de la diversion collective, agissant ainsi à deux ou trois sur un même stand. Au final, ils réunirent même un peu plus que le nécessaire pour vivre correctement, dans leur cachette. L’attendrissant Joshua voyait Kamuhita comme son grand frère, son protecteur dans les moments de coups durs. Il le préférait donc au punk aux yeux brillants, puisque c’était lui qui avait repoussé le malheur qui l’avait assailli. Ainsi, il commençait à lui sortir des bouts de phrase mâchés. Le second à la touffe écervelée éprouva un pincement de jalousie, mais rien qui ne puisse envenimer la cohésion de leur groupe.
Trois mois de cet interminable labeur se perdirent et il fallait dire qu’ils s’étaient sorti haut la main de cette période de tempêtes de neige. Les temps ardus étaient derrière eux. Une fine pellicule de poudreuse persistait sur les chemins et les trottoirs. Yuki s’animait de plus bel, reprenant vie. Lors d’une journée prometteuse, Ryusuke et Kamuhita avaient effectué une autre série de leurs méfaits, et le gros lot de la semaine était un jambon parfumé. Ce fut le plus énergique, le plus costaud, qui le traina par une ficelle. Ils avaient laissé leur petit frère à leur repaire, il avait gagné un repos mérité sentant que ses muscles peu développés se courbaturaient. La pêche avait été excellente, plus tôt que d’habitude ils finirent leurs courses malhonnêtes et firent une promenade aux alentours.
Ils en vinrent à discuter de leurs familles, pour l’un, elle était très portée sur les traditions et pour l’autre, elle n’avait laissé aucune trace. Son regard vide et effacé ne cherchait même pas à trifouiller dans ses souvenirs. S’ils étaient quelque part, il reviendrait un jour ou l’autre. En l’occurrence, il devait vivre le moment présent. Ses yeux indiscernables étaient ailleurs, son esprit s’en allait en dehors de l’écoute des exclamations de son pote. C’est alors qu’il passa en revu, rues et ruelles, et quelque chose avait changé. Il se remémora le grabuge qu’ils avaient causé tout au long de l’après midi, et il en vint au même constat : il ne se rappelait plus avoir aperçu ne serait-ce que le bout du nez d’un enfant abandonné à leur sort ! En effet, il fallait fouiller pour en discerner un qui bataillait comme eux, alors qu’auparavant, la ville entière grouillait de jeunes vagabonds ! Alors c’est vrai, l’hiver en avait emporté un bon nombre avec lui, mais depuis, cette ingrate population aurait dû se répandre comme la mauvaise herbe ! Kamuhita pensait que ce n’était qu’un détail, mais plus il y réfléchissait, plus il trouvait cela étrange. Contrairement à lui, Ryusuke n’en était pas conscient, et continuait de rigoler comme tout garçon de son âge. Le cerveau se demandait s’il ne s’inquiétait pas à outrance. Se confronter à des individus plus sereins, lui avait révélé qu’il était parano sur les bords. De ce fait, il ne fit pas mention de ses déductions à son compère qui finalement remarqua qu’il n’avait fait que parler dans le vent.
Une dispute anodine monta de leurs gamineries, juste avant de tourner dans l’angle de leur voie étriquée. Néanmoins, ils furent rapidement mis en alerte. Il y avait du monde qui jacassait à l’intérieur. Sans trop se dévoiler dans une première approche, ils décelèrent un quatuor de shinobis issus du village. Le rappel du sadisme de leurs victimes d’il y a quelques temps, ressurgit. Un mauvais goût amer emplit leur bouche, l’incertitude reprenant le dessus. Leur peur s’élargit à les tétaniser quand ils comprirent ce qui les amenait là. Une fumée se dégageait de la bouche d’aération. Les ninjas à l’œil aiguisé, surent qu’une activité humaine s’agitait.
-Oh non, ce n’est pas vrai ! Joshua a allumé un feu certainement pour se réchauffer. Mais qu’est-ce qu’il a dans la tête ! S’insurgea Ryusuke désespéré.
-Si nous n’agissons pas, ils vont l’emmener avec eux.
-Comment ?! Et pourquoi ça ?
-Simple déduction… je t’expliquerai plus tard, si l’on s’en sort tous sains et saufs.
« Je me doutais bien que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire… » S’assombrit le meneur.
-Si comme à ton habitude, ton intuition tape dans le mille, nous devons le sortir de là, prit du courage le brun. Nous sommes ses grands frères alors faisons notre devoir !
Kamuhita aurait voulu ne pas se précipiter, mais la spontanéité à aider autrui de son voisin se manifesta avant même qu’il n’ait pu planifier une ruse. Une boule de neige dans la main, il la propulsa sur le cou d’un adulte en uniforme. Remonté par cette interruption, le type observa d’où venait le projectile. C’est là que Ryusuke se mit à les provoquer allant jusqu’à outrer la seule femme du quartet, car il n’eut aucune gêne à leur montrer son postérieur et à le frapper gentiment d’une de ses mains. Le tirage de langue était le petit supplément qui n’était pas vraiment nécessaire. Les ninjas fulminants se jetèrent sur les enfants.
-Hé, hé, c’est bon, ils vont le laisser tranquille ! Fit-il triomphant.
-Heu, bravo l’artiste, mais faut se barrer maintenant, grâce à ton idée de génie, le félicita ironiquement Kamuhita.
- Ah… ce n’est pas faux.
Le sprint était lancé, et à cette heure-ci, les grandes rues étaient bondées de monde. Cela allait à leur avantage puisque leur petitesse leur permettait de se faufiler un peu partout. Les deux bonhommes se suivaient, haletants, ne voyant autour d’eux aucun gilet blanc dans la foule. Où étaient-ils ? Bientôt, les villageois et autres visiteurs se disperseraient devant eux et la présence de ses soit disant gardiens de la paix demeurait indécelable. Ca y est, ils étaient à découverts, et le gamin à la tignasse grise à cause de la saleté, fronça les sourcils en redoutant le pire.
Ne faisant plus attention là où il mettait les pieds, il heurta le flanc d’un pauvre passant. Désorienté, il tourna la tête pour s’assurer que l’homme n’avait rien. Apparemment, ça avait l’air d’aller. Il était très grand pas loin des deux mètres, les cheveux courts et gris clair qui bouclaient comme des crochets en fouillis. Il portait un kimono vraiment ample. Son habit avait dû amortir leur bousculade. Pendant une fraction de seconde leurs visages se firent face, ils se comprenaient. C’était une drôle de sensation. Kamuhita montrait des excuses muettes, et lui, il lui sourit. C’était un sourire qui plongeait jusqu’aux oreilles et avait quelque chose de puérile, mesquin. De sous sa manche, sa main se découvrit, pâle et propre, et indiquait une direction… « Le ciel ? »
Au final, ils se perdirent de vue, et Ryusuke galopa près de lui en guise de remplaçant.
-Ben, qu’est-ce qui t’arrives ? T’as trop bu ! Se moqua-t-il malgré la situation qui leur soulevait le cœur.
« Le ciel… En hauteur peut-être ? »
Il jeta alors un coup d’œil vers le haut, et il fut détruit en apercevant une vingtaine de shinobis qui les poursuivaient sur les toits des maisons.
-Ce n’est pas possible ! Ryusuke ! Ils sont là depuis tout à l’heure, regarde, ils sont sur les toitures !
En plus de cela, ils avançaient à une vitesse ahurissante. Ils n’y pouvaient rien avec leurs jambes qui ressemblaient à des cotons tiges. Dépités, ils s’arrêtèrent. Sentant qu’ils se rendaient, l’escouade de ninjas les encercla unanimement. Que pouvaient-ils bien y faire ? Les soupçons de Kamuhita n’étaient que plus forts. « C’est eux qui kidnappent les jeunes sans abris. » Le gamin à la crête le rappela à l’ordre :
-Kamuhita… Si tu le sens le coup du doigt magique, je crois que c’est le moment ou jamais !
Cette remarque était plus désobligeante qu’autre chose. Il ne savait pas comment se servir de ce pouvoir. Il n’avait aucun contrôle, déjà parce qu’il n’avait aucune idée d’où il le tenait. Dos à dos, ils ne pouvaient qu’être passifs. Shinobis et kunoichis qui se succédaient, resserraient leur cercle oppressant. Sans même voir venir les coups, ils tombèrent, assommés dans la neige glaciale. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Lun 4 Fév - 16:12 | |
| 1.6 La tour des Lamentations
Des gémissements, des pleurs au loin… se faisant écho. Ils s’entrechoquèrent pour muer en un brouhaha assourdissant à en perdre la raison. L’obscurité accueillante se dissipa, la vision était d’abord brouillée, puis se régla progressivement. Des flammes froides apparurent, floutées. Elles venaient de torches accrochées à des murs, plus loin. Quant à lui, il porta son attention sur le lieu. Il était enfermé entre trois murs de pierres glacées et une série de barreaux, lui ouvrant le champ de vision sur les couloirs et d’autres cages. Une écuelle en terre cuite l’attendait sagement, avec un coin de pain et sa tasse d’eau agitée. Les évènements qui l’avaient précédé lui revinrent avec une douleur persistante au niveau de la nuque.
« Ah oui, nous nous sommes fait avoir… mais où suis-je ? » En effet, même si lui et son compagnon avaient visité Yuki sur pas mal de sites, une prison pour enfants ne lui disait franchement rien. C’était tout à fait normal, puisque ces pratiques étaient condamnables, et comme le Yukikage y était impliqué, mieux valait pour lui que la population ne soit pas au courant. Pour le garçon enfermé et encore en train de retrouver ses repères, il lui était difficile de positionner ce bâtiment et d’en évaluer les dimensions. En fait la geôle avait été érigée à l’extérieur du village au nord-ouest. C’était une tour cylindrique haute de cinq étages, aux plafonds surélevés. Les trois premiers étaient comme toute bonne prison. Elle réunissait les malfrats, voir malheureusement les gens qui avaient critiqué l’intransigeant gouvernement. Ensuite, au dessus, l’étage qui était secret, gardait dans un état pitoyable, des gamins sans foyers, ni nulle part où aller. Que pouvaient-ils bien préparer là dedans ?
C’est donc dans ce périmètre-ci que résidait, perdu, Kamuhita. Et pourquoi pas Ryusuke ! Il s’en était inquiété mais de derrière les barres métalliques, il n’avait la vue que sur la cellule d‘en face, où une fillette aussi mal fringué que lui, s’était assise, à demi consciente. Il se trouvait acculé, ses réflexions n’avaient plus lieu d’être. Les fondements qu’il s’était préparé ne convenaient plus. Il ne pouvait qu’attendre, voir comment le déroulement des évènements pouvait jouer en sa faveur. Prenant la relève les uns après les autres, les captifs demandaient clémence en larme, sans que personne ne daigne répondre. Kamuhita préféra se retirer en lui-même, pour se nourrir non seulement de ce pain répugnant mais de sa haine viscérale. « Patiente… Patiente… »
Deux jours s’enfuirent désespérément, l’enfant restait maitre de lui, de ses émotions. D’un regard malsain, courroucé, il arrivait à voir le passage de ninjas de Yuki qui étaient de surveillance. Il se perdait même à les compter, pour savoir combien il devrait en tuer. Au troisième jour donc, il reçut la quotidienne pitance qui ne faisait que le maintenir en vie. A chaque fois qu’il était servi sans même une annonce, des rats se dandinaient pour venir à bout de la croute de la miche. Après une lutte face aux rongeurs, il remplissait son fond d’estomac, négligeant les quelques traces de morsures sur ses mains. Tout n’était qu’un enfer cloisonné où rien ne pouvait leur être bénéfique. Même la notion de temps devenait de plus en plus abstraite.
Mais au bout du compte, son attente fut récompensée alors qu’il commençait à être en pleine désillusion. Une voix clair, intelligible et insensible, perça tout l’étage.
-Les enfants ! Mon nom est Denonai Raikoku. J’ai le pouvoir de vous faire sortir de cette prison, étant le responsable, fit-il sauveur donnant espoir à la majorité des séquestrés. Mais il y a une condition !
Là, le silence retomba net. Le directeur reprit sous le même ton qui devenait de plus en plus percutant.
-Si vous voulez être libre, vous devez accepter de rejoindre les rangs de Yuki. Je vais passer vous voir, pour avoir votre réponse.
Kamuhita ne s’était pas attendu à une telle demande, il avait plutôt imaginé ne pas avoir le choix, et être emmené, il ne sait où. Cela changeait la donne, et vu la proposition : devenir un ninja de Yuki ; il ne pouvait se résoudre à s’abandonner à l’encontre de ses principes. Il était à nouveau dans une impasse. D’ailleurs, quand le Grand Geôlier se montra à lui, sa réponse était catégorique. Ce shinobi n’était pas sapé de la même manière que ces semblables. Sa tenue se limitait en un manteau noir est ouvert, laissant sortir le même assortiment noir et moulant sur son torse et ses jambes. Il portait de longs cheveux ébène et son regard était aussi sombre que celui du jeune homme. Son bandeau tenait à sa ceinture, son appartenance au village n’était pas la première chose qui sautait aux yeux. Non, avant tout, il enfouissait une tristesse, du regret. Il avait un visage fin, presque blanc, mais ô combien rigide, tel un masque indéformable.
-Je refuse, déclara Kamuhita à son encontre, même s’il ne rejetait pas la personne mais plutôt ce qu’elle représentait.
L’inquisiteur ne s’appesantit pas sur lui, et s’intéressa à la jeunette d’en face qui eut la même détermination malgré les sanglots retenus. Beaucoup de personnes dans son cas avaient cultivé une déception, et avaient en horreur les hommes et femmes qui se cantonnaient au centre de la zone urbaine. Ainsi, les plus résistants ou les plus aigris avaient su repousser la proposition. Autrement, d’autres n’en pouvant plus, craquèrent et furent emmenés en dehors de l’étage. « C’est plus que douteux cette histoire. Si tous ceux ici présents avaient accepté, tout ce monde serait devenu ninja ? Nous devons être au moins une bonne centaine, si ce n’est plus ! C’est sûr, ils préparent autre chose après cette pseudo libération.» Son ressentiment s’accentua avec une dernière parole du maitre de ces catacombes.
-Bon, pour ceux qui n’ont pas saisi leur chance, je vais faire une exception. Je reviendrais en soirée pour voir si certains n’ont pas revu leur avis.
Ainsi, cette deuxième échéance renforçait ses préjugés. Pourquoi essayer de recruter encore d’avantage de gosses, surtout que la majorité n’avait certainement aucune facilité à malaxer le chakra ? Il devait maintenant observer et être à l’écoute de tout ce qui se passait, pour récolter le plus d’informations utiles. Il devait comprendre comment cette prison fonctionnait. Tout d’abord, son lieu de repos minable ne présentait pas un seul corps en décomposition. Ils devaient certainement vider les corps après la mort de détenus. Mais une seconde hypothèse se révélait plus plausible. Il vit passer devant sa cellule, deux ninjas qui soutenaient à peine, un brave garçon dont la chevelure tombait sur sa face. L’enfant trainait difficilement sur ses pattes, mais vivait toujours. Ils empruntèrent la même sortie que ceux qui étaient partis avec celui à la longue crinière noire. « On dirait qu’ils évacuent les plus faibles avant qu’ils ne puissent plus servir à grand-chose. Je doute que rester ici jusqu’à ce que je sois dans le même état, tourne à mon avantage. Ce doit être comme ça qu’ils procèdent ! Soit on accepte de bon gré, montrant une dévotion au Yukikage, soit ils finissent par nous emmener au moment où nous ne sommes plus assez frais pour nous défendre. » Seulement, un élément continuait à faire flancher le garnement aux déductions insoupçonnables : il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait l’attendre, s’il faisait fi d’accepter. Sera-t-il immédiatement un ninja pour le compte de ce village qu’il répugnait ? Ou, vu le nombre de prétendants, y avait-il une autre finalité à cette mascarade ? Ses certitudes n’en étaient plus, il lui fallut arracher une séquence d’une conversation entre gardiens, pour se décider enfin.
-C’est vraiment angoissant de travailler ici. Tu ne trouves pas que le Yukikage va trop loin dans les mesures prises pour faire une sélection ?
-Tu devrais moins te poser de questions. C’est une judicieuse solution pour endiguer la propagation de ses enfants dans les rues.
-Ouais, d’accord. Mais le test est plutôt rude ! Même moi, à leur âge et dans ces conditions, je n’aurai pas réussi à m’en dépêtrer. Si mes souvenirs sont bons, personne ne l’a réussi que je sache.
-Tais-toi ! C’est comme ça et puis c’est tout ! On ne va pas reparler de celui du cinquième étage !
Puis, ils continuèrent leur ronde, sans que Kamuhita ne puisse en apprendre plus. En tout cas, il en vint à une conclusion : il ne pouvait réchapper à ce test qui suivait sa captivité. Tous ceux qui étaient emprisonnés à cet étage allaient forcément le faire d’une manière ou d’une autre, et quelque soit l’état de santé. Alors, il pesa le pour et le contre durant le temps qu’il lui restait. Ce ne fut que trente minutes après, que le dénommé Denonai toujours aussi assombri sous ses airs de meneur d’hommes revint pour s’enquérir de la seconde réponse de chacun. Il fit le même manège à Kamuhita :
-Alors petit, vas-tu nous rejoindre ?
-J’accepte votre offre ! Lança-t-il au pied du mur, les yeux menaçants dissimulés sous ses mèches épaisses.
L’homme à la chevelure longue et lissée, fendit ses lèvres d’un sourire. Il n’était pas moqueur, ni machiavélique… mais épris de fierté.
Mais ?! N’aurai-je pas oublié de traiter d’un étage dans cette tour aux mille tourments ? Tout en haut de cette prison hautement sécurisée, le cinquième étage renfermé un mal en latence. Au lieu qu’il y ait une flopée de cellules, cette partie n’était qu’un seul et même cachot de forme circulaire. La lune s’était levée et diffusait une clarté fantomatique par une minuscule fenêtre inaccessible. Une masse humaine à même ce sol jonché de squelettes de rats, persistait à ne pas s’éblouir sous le rayon lunaire. C’était aussi peut-être dû au fait qu’il était enchainé à la paroi, ce qui entravait ses déplacements au niveau des chevilles. Ayant une approche sur le personnage plus précise, il s’agit une nouvelle fois encore d’un enfant de huit ans. Ses vêtements étaient tout aussi bien déchirés que n’importe quel interné. Il avait des cheveux châtains ébouriffés et sa peau était étrangement mate. Mais il y avait deux aspects qui pouvaient perturber son entourage. L’un était physique, sa bouche avait été cousue en plusieurs points de suture, laissant apparaitre des fils noirs lui raturant la bouche. Cela la rendait repoussante, épouvantable. Le deuxième aspect était que malgré sa situation précaire, il ne semblait pas mourir de faim ou accablé de fatigue. Contre toute attente… il jouait ?! Entre ses mains cadavériques, il confectionnait avec les moyens du bord une petite poupée de chiffon qui était apparemment à son effigie car elle arborait le même sourire sordide. Avec dextérité, il la cacha comme un joyau, dès qu’un ninja entrainé vint lui rendre visite :
-Hé ! Il est temps pour toi de te dégourdir les jambes, Rumibayu. Le test va commencer.
Sa tête vacilla en éreintant les gros tendons de son cou, son expression fit déglutir l’homme qui était venu le chercher. Il avait un sourire d’illuminé, non d’un psychopathe. | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Lun 11 Fév - 14:53 | |
| 1.7 La descente aux enfers
Ainsi, sans attendre, ceux qui s’étaient rendus face à l’insistance du recruteur furent guidés en dehors de l’étage par une sacrée garde rapprochée de ninjas peu commodes. Kamuhita était de ceux-là. Les détenus qui l’avaient imité, n’étaient pas du tout rassurés. Se déplaçant en file indienne, on aurait dit une procession macabre, une marche de la mort. Une sorte de petit hall les accueillit. Par des accès annexes, les enfants qui avaient tout de suite répondu positivement à la première proposition, furent mélangés au groupe minoritaire de Kamuhita. Tous avaient de quoi être inquiets, puisque les hommes à l’origine de leur détention n’étaient pas très bavards. Le brun ténébreux chargé de la direction montra à tous réunis une cabine, ou à première vue une cage d’ascenseur géante, faite en fer de forge rouillé. Il leur intima d’y entrer, la cinquantaine de gamins se retrouvaient écrasés comme des sardines. La porte se ferma dans un grincement assourdissant. N’importe où, où ils pouvaient poser leur regards sur le compartiment, ce qui les supportait était un métal roux, tirant vers le marron, qui était grillagé. De ce fait, ils étaient capables de passer leur vision curieuse au travers des filaments de cuivre.
-Accrochez-vous ! Ordonna un ninja qui avait laissé tomber son rôle qui était de calmer les discussions craintives. Aussitôt, ils furent secoués, et la cage massive bougea. Doucement, elle descendit faisant diffuser et disparaitre des faisceaux lumineux tout au long de son parcours. Les étages défilèrent, le raclement de grosses chaines prouvait que le fonctionnement de l’ascenseur était opérationnel. Le squelettique au teint blafard était comme tout jeunot de son âge, effrayé. Pour ne pas être submergé de terreur, il compta les étages. Il faisait ainsi abstraction des affolements et des pleurs de ses congénères. Un grincement significatif marquait chaque palier. De plus, de désagréables voix grasses et patibulaires s’élevaient à chaque passage d’un étage à un autre. Se concentrant sur des détails, Kamuhita n’était pas prêt à se morfondre ou à implorer l’indulgence de qui que ce soit appartenant à Yuki no Kuni. Il avait encore un calme olympien, mais pour combien de temps ? Se déchargeant en son for intérieur, il sentit au dernier moment une main l’agripper au bras. Un sursaut lui prit faisant bondir son petit cœur. Celui qui avait pris ses aises, était un individu qui s’était arraché pour venir le voir. Il avait été acculé d’injures, afin de prendre des nouvelles de lui. Ryusuke l’avait reconnu à quelques pas de là où il se tenait.
-Ah, Kamuhita ! Je suis content que l’on ait pu se retrouver !
-Ryusuke ! Tu n’as rien ?
-Non, tu crois quoi ? Je suis résistant, mon gars !
-C’est le principal… En fin de compte, je ne suis pas étonné que tu te sois enrôlé pour prendre ta chance de devenir un ninja des neiges !
-Ouais, dès le début, je ne pouvais refuser une telle offre. Une aubaine pour moi de pouvoir redorer le blason de ma famille. Et toi ? Tu as revu ton avis ? Si tu es là, c’est que tu n’es pas contre cette idée !
-Oh que si, je déteste les ninjas et je continuerai à les maudire jusqu’à mon dernier souffle.
-Ben, pourquoi t’as décidé de venir… Je ne comprends pas…
-Parce qu’il est impossible d’esquiver ce test, quel que soit notre choix. C’est eux qui ont le jeu en main. Pour l’instant, on ne peut que subir.
-D’accord… « J’y crois pas ! Même son explication est incompréhensible. Je ne vois pas du tout où il veut en venir. »
Ces retrouvailles de dernière minute leur donnèrent de l’assurance. Avoir un coéquipier pouvait être inestimable selon la nature de l’épreuve. Leur complicité leur permettrait de se soutenir et d’aider celui qui en aurait besoin. Des sourires se dessinèrent dans le noir. La luminosité avait brusquement baissé. Le garçon à la touffe grise et bleue, avait perdu son compte, forcément, avec l’intervention du déluré. En revanche, il en conclut facilement qu’ils avaient passé le niveau du sol, cet ascenseur se déplaçait maintenant dans une percée souterraine. Ce qui s’y trouvait, devait être encore mieux mis sous silence que le niveau 4, la prison aux enfants. Qu’est-ce qui pouvait être pire ?! A cette sombre déduction, Kamuhita reçut un contrecoup terrible, des spasmes le parcoururent. Son corps avait réagi instinctivement. Il savait inconsciemment que quelque chose de néfaste, d’horrible, se tramait. Cela lui valut cette crise. Heureusement, son compagnon était là et le retint de tomber. Malgré leurs opinions divergentes, ils ne se lâcheraient pas comme ça. Ryusuke pouvait être la force qui lui faisait défaut. Son moment de faiblesse fut passager, comme un léger malaise. Il se ressaisit donc sur ses jambes blêmies. Il ne put le remercier de son soutien car, la porte grillagée claqua à en réveiller les morts.
Ils n’étaient plus en mouvement au dessus du vide. Un flux de petits morceaux de chair avariée circula en dehors de la cage et se regroupa dans une pièce où la totalité des meubles avait été retirée. Ils étaient cernés par de gros murs en béton, et les deux issues étaient celle menant à l’ascenseur et une autre qui n’inspirait pas confiance à cause de ses lueurs ocre. Toute cette assemblée d’oubliés ne fut pas laissée au dépourvu. Le directeur monta sur une estrade, suffisamment haute pour que sa voix porte le plus loin possible. Denonai Raikoku allait faire un discours pour débuter l’épreuve. Il allait sans doute expliquer la nature de celle-ci. Kamuhita et son acolyte eurent les oreilles grandes ouvertes.
-Je veux d’abord commencer par vous remercier et vous féliciter d’avoir pris votre courage à deux mains pour servir notre Kage. Je vais en premier lieu vous annoncer la finalité pour celui ou ceux qui réussiront…, une pause s’imposa d’elle-même. Vous serez directement genins sous l’enseignement d’un ninja plus aguerris. Maintenant, je vais vous énoncer le principe de cet examen. Il est très simple, vous devez réussir à éliminer un seul et même ennemi. Je pense que c’est de votre ressort !
-On est bien une cinquantaine, à peu près, souffla Ryusuke à l’oreille de Kamuhita pour demander confirmation.
-A vu de nez, je dirai que oui.
-Mais on va l’exploser le pauvre ! A moins que l’on soit face au Yukikage, ce que je trouverai dégoûtant !
Le plus réfléchi ne répondit pas. C’était vrai que 50 contre un était quelque peu abusé, particulièrement s’il s’agissait d’un bagnard. Néanmoins quelque part, quelque chose lui disait, qu’il valait mieux pour eux qu’ils soient en surnombre. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait presque envisagé à se mettre dans le camp du solitaire. Il devait être assez puissant pour rivaliser avec une armée de blanc-bec. Pendant qu’ils s’étaient entretenus, Denonai avait fait part d’une autre information, comme quoi, on leur fournirait des armes pour venir à bout de leur future victime. Parfaitement synchronisés, deux ninjas apparurent avec de belles caisses remplies d’armes rudimentaires. Les kunais et les shurikens pouvaient être comparés à de vieux outils tellement l’affûtage et l’entretien avaient été négligés. Les shinobis déposèrent leurs fardeaux et les aspirants purent piocher dedans. Kamuhita et Ryusuke ne sachant pas bien se servir de ses outils de mort, se munirent d’un kunai chacun. Les shurikens leur seraient inutiles, ne s’étant jamais exercés au lancer. Mais ça pouvait aller, quand ils voyaient certains complètements maladroits. D’un commun accord, ils décidèrent de se mettre à l’arrière du groupe, ainsi ils jaugeraient de la force de leur opposant. Le grand tristement vêtu leur lança un dernier encouragement :
-Les enfants, je vous souhaite bonne chance, la pièce où aura lieu le combat est de l’autre côté de cette autre antre. Et, un conseil avant que je ne parte : si vous voulez vous en sortir, n’ayez pas de pitié envers lui, car lui, n’en aura pas pour vous.
Sur ces mots, il disparut dans un nuage de fumée, les garnements étaient encore étourdis, incertains de leur avenir.
Obligée à se contraindre au bon vouloir des shinobis de Yuki, cette foule de jeunes gens s’avança, au pas. Ils passèrent cette entrée aux lumière orangées et ternes. Le couloir formait un coude, et ils arrivèrent sans encombre apparent dans une salle gigantesque. C’était comme un hangar qui avait été arrangée en guise d’arène. En prenant du recul, cet endroit aurait fait une super planque et skatepark pour ados. De faiblardes ampoules au plafond donnaient cette teinte orange nauséeuse. Des chaines accrochées comme balanciers pendaient immobiles. Des inscriptions sur les murs refroidirent leurs ardeurs. C’était bien des kanjis. Pour ceux qui savaient lire comme nos deux héros, ils déchiffrèrent de ces tags, des supplications comme « Aidez-moi ! » « Au secours ! ». Le plus horrifiant était sans l’ombre d’un doute que tous ces messages avaient été écris avec un doigt et, l’encre ou la peinture ne pouvait être que du sang. Le moment fatidique approchant, Kamuhita observa tour à tour, ceux qui l’avoisinaient. Il reconnut alors clairement une autre personne, le jeune costaud à la dent proéminente qui avait dirigé toute une bande. Une fois que tout le monde était à l’intérieur, ils furent désarçonnés quand des grilles noires leur bloquèrent l’accès pour qu’ils ne puissent plus faire marche arrière. C’était insoutenable, beaucoup partaient en hyperventilation. Le temps était décompté, c’était… insoutenable ! Sans qu’ils ne puissent l’apercevoir, une baie vitrée teintée, à mi hauteur de l’arène cachait des spectateurs. Des sièges étaient disposés au bon vouloir du Yukikage sans vergogne. Ils étaient luxueux, rouge coquelicot. Donnant encore plus de caractère à la loge, la peau d’un grand tigre blanc tapissait le parquet. Des cocktails étaient à leur disposition. Seule cette dirigeante s’était permise de s’asseoir, de longs cheveux noirs lui descendaient au bas des reins, et ces yeux bleus marines et glacés fixaient la scène d’une étincelle farouche. Ses pans de vêtements camouflaient son corps, et le bas de son visage se terrait de sous le blanc immaculé d’un morceau de tissu. A sa droite et à sa gauche, deux hommes se tenaient droits comme des i. A gauche, on reconnaissait Denonai, et à sa droite, un autre ninja, un homme à la carrure de garde du corps. Il avait la peau noire, et avait le crâne rasé. Tous deux avaient revêtu des habits tout aussi sombres, et semblables. Ils ne divulguaient pas une seule émotion.
-Faites-le entrer, et que le spectacle commence ! Se réjouit la dame.
Répondant au doigt et à l’œil de la Kage, une série de herses se leva à l’autre bout de cet entrepôt désinfecté. Une ombre en surgit, et se plaça au milieu de la zone de combat, avec des pas insignifiants. En se montrant aux yeux de tous les intéressés et concernés, la plupart frémirent. Il devait faire face à un enfant, pas grand, au contraire, il avait la taille d’un gamin de cinq ans alors qu’il devait en avoir plus. Kamuhita remarqua immédiatement sa posture qui du premier coup d’œil n’avait rien de menaçant. Il ne semblait pas prêt à faucher des vies. Pourtant, il pouvait sentir ce néant qui se dégageait de cette personne. Il l’attirait dans son esprit comme s’il ne pouvait qu’engloutir tout ce qui l’entourait. Il reconnut en lui, une part de noirceur qu’il avait lui aussi entretenu. Ils étaient pareils…non, ce garçon était tombé encore plus bas ! Son sourire cousu de fou à lier grandit à tirer sur ses épingles aux lèvres. Contrairement à Kamuhita, il avait abandonné toute humanité. Les ténèbres le mutilaient.
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| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mar 12 Fév - 14:54 | |
| 1.8 Carnage
Ce corps défraichi qui faisait office d’adversaire ne s’apprêtait pas encore à se défendre. L’hésitation gagna toute la communauté. Denonai était déconcerté de voir qu’ils ne suivaient pas son dernier conseil pourtant vital, qui était de refouler sa pitié. Le garçonnet à la peau bronzée renchérit de son sourire ravageur, et porta à sa main décomposée une mignonne poupée de chiffon, celle qu’il avait fabriqué dans sa cellule. « Oh, il a eu le temps d’en faire une…Comme quoi il ne faut jamais baisser sa garde.» Se dit la femme confortablement installée. Elle commença même à perdre espoir sur cette énième sélection. En attendant que tout s’enchaine, Rumibayu berçait limite sa peluche. On aurait pu trouver cela adorable, mais vu le contexte et la personne, ça ne devenait que plus dérangeant. La poupée était câlinée, et les yeux de celui qui manquait affreusement d’affection devinrent agressifs. Quelques-uns sentant venir la menace, pointèrent leurs kunais devant eux. L’ennemi avait la respiration saccadée comme s’il retenait un cri hystérique. Et, d’un seul coup alors que la tension était à son comble, les luminaires grésillèrent jusqu’à plonger les gosses dans le chaos. L’étrange panne fut brève, un problème de circuit dû à l’humidité. Aussitôt éteints, aussitôt les ampoules se rallumèrent. C’est alors que l’effroi et l’angoisse parcoururent chaque participant comme une maladie contagieuse. Le garçon à la bouche scellée n’était plus seul à vouloir en découdre ! A côté de lui, un jeune homme plus âgé mesurant dans les un mètre soixante-dix, faisait que sa tête soit baissée pour ne laisser apparaitre qu’une touffe de cheveux châtains, plus clairs que le couturé. Le haut de son corps se releva, et son visage était tout aussi ignoble que son cadet, aves le même fil noir. Mais contrairement au plus jeune, son expression de visage était figé, ses pupilles demeuraient intactes. Eux tous pensaient donc avoir affaire à un mort.
L’adolescent qui s’était invité à la fête, s’élança dans une course effrénée. Il avait largement la vitesse de déplacement d’un ninja de moyenne classe. Il se rua sur la première ligne. Les coups fusèrent. Du plat de la main, il désarçonna les plus indécis. Dès que la première vague fut mise à terre, trois enfants, une fille et deux garçons le prirent sur trois angles différents. Les kunais allaient faire mouche quand cet inconnu muet prit la peine d’en prendre un, laissé par l’un de ceux qu’il avait déjà vaincu. Aucune crainte ne se lisait en lui, les blessures, la souffrance, lui étaient étrangères. Faisant danser son couteau, il para quasiment tous les tranchants qui lui étaient dédiés. Par contre, ces êtres âgés de peu de printemps ressortirent de l’affrontement, éventrés et balafrés. Il avait une entaille à la jambe gauche, mais ne semblait pas s’en soucier puisqu’elle ne versa pas une goutte de son sang. Il ne restait juste que quarante testés debout. Un petit groupe de six, s’était mis à l’écart pour prendre par surprise leur ennemi commun. Ils s’étaient chargés d’étoiles de jet. L’un d’eux les commandait, c’était le virulent dadais. Une étincelle d’intelligence l’avait traversé car il avait décidé que leur rafale aurait comme destinataire, le plus inoffensif, le gamin qui ne s’était pas encore sali les mains.
-Lancez-les ! Hurla le responsable de l’équipe longue distance.
Les shurikens tourbillonnèrent de manière désordonnée. Néanmoins, le hasard fit qu’une partie était sur la bonne trajectoire. Une esquive était réalisable, mais aussi effarant que cela puisse paraitre, le gamin trop souriant était émerveillé par la nuée. Il mit même son index entre ses lèvres, lui donnant un visage d’ahuri. Aussi expéditif dans ses assauts, le grand qui faisait un carnage avec un simple kunai, revint auprès de son invocateur. Il fit le bouclier en prenant de plein fouet les shurikens. Pas un seul cri de douleur ne lui échappa. Ses membres, et ses organes ne réagissaient même pas aux entailles, comme s’il n’était pas maitre de ses mouvements ni de ses émotions, ses sensations. Dès que l’attaque éloignée fut encaissée, il violenta sans retour possible cette meute isolée. Il était à présent tacheté d’hémoglobine. Cette cruauté désintéressée découragea tous les autres prétendants. Il était monstrueux, d’un tout autre niveau, d’un tout autre monde. Ils étaient désemparés face à cet individu qui était venu au secours de l’inactif. Ils ne percevaient qu’une seule vision de leur avenir, une mort horrible. Tout ces rejetés de la société baissèrent les bras. L’exécuteur voulant en finir, passa au stade supérieur. Un peu comme à la manière d’un chat, de longues griffes rétractiles poussèrent à la place des ongles sur une seule main. Ces allongements n’étaient ni plus ni moins, des lames de katana qui lui avait été greffé. Le carnage se poursuivit sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit. Les gosses se retrouvaient découpés, transpercés, couverts de lacérations. S’affaissant les uns sur les autres, ils coulaient dans l’agonie. Alors qu’ils étaient retranchés les uns après les autres, Kamuhita cherchait la faille après s’être sorti de sa torpeur. Au cours de ce massacre à sens unique, il décela un élément qui pouvait jouer en leur faveur… du moins s’il voyait juste. Il n’avait pas compris comment en l’espace d’une seconde, ce nouvel invité au combat s’était retrouvé ici même alors que toutes les issues avaient été closes. Déduction faite, il émit l’hypothèse qu’il provenait du plus jeune. Ce qui lui valida sa théorie, fut un fil, ou plutôt un câble vu son diamètre, d’une couleur extrêmement sombre. Il était relié à l’arrière du crâne de l’assassin aux griffes et partait à son autre extrémité au niveau du bras du plus gringalet. « C’est ça, le lien qui les unit ! C’est une sorte de marionnette démoniaque ! »
S’étant mis à l’abri à l’arrière, lui et Ryusuke eurent le temps de se consulter pour un plan audacieux. Leurs kunais leur serviraient bien pour se dépêtrer de ce mauvais pas. Kamuhita fit part à son collègue de sa trouvaille, et lui énonça la stratégie à adopter. Ils devraient agir séparément, l’un devrait divertir le moins commode, pendant que l’autre s’occuperait à sectionner le lien entre les deux. C’était une diversion et celui qui était au plus près de la mort serait celui qui jouerait le rôle de l’appât. Kamuhita allait se proposer, mais…
-Je vais l’attirer vers moi ! Tu auras beau me dire que c’est dangereux, je n’en démordrai pas ! Je suis bien plus teigneux que toi, et plus résistant. Alors fais ce que tu dois faire ! Si sacrifier ma vie fera en sorte que la tienne soit sauvée, je le ferai sans hésitation ! Se gonfla la poitrine Ryusuke.
Kamuhita se retint de le baffer. Il s’était refusé de voir son soutien dans ces moments de deuil, le voir se défausser. C’est pour cette raison que ses planifications ne pouvaient échouer. Toutefois, il était bien plus solide, en effet. Il lâcha donc le débat. C’est alors, qu’ils constatèrent que l’insensible finissait d’essuyer une lame sur la dernière chair tendre, excepté eux. Le temps n’était plus à tergiverser, Kamuhita prit du recul et le brun s’amusa à provoquer le zombi, comme il savait si bien le faire. Une lutte pour se défendre au kunai lui endolorit le poignet. Les katanas-ongles sifflaient et passaient le plus souvent à un cheveu de sa tête ou de sa gorge. En faisant marche arrière, il mettait ainsi plus de distance entre les deux garçons ternis. Le câble avait pris plus de longueur. C’est là que le stratège surgit et abattit son arme. Il pensait avoir réussi, mais le tranchant émoussé du canif et la solidité de cette ficelle de chakra n’y faisaient rien. « Mais merde, c’est pas possible ! » Il ne fallut pas plus longtemps pour que le frêle ennemi comprenne leur manège. N’ayant pas apprécié qu’ils aient pu se moquer de lui, il fit exécuter une parade meurtrière à son associé en bout de corde. Entaillé à la cuisse, le porteur de la crête aplatie trébucha. C’était fini… Ryusuke n’avait plus ce sourire, du moins ce n’était plus le même. Il ne dégageait pas de la jovialité, mais la reconnaissance et la satisfaction d’avoir servi à une noble cause, permettre à son ami de vivre un peu plus. Kamuhita assista à cette scène et ne voulait pas l’accepter. Aux tréfonds de lui-même, cette souffrance de perdre un être cher ne lui était que trop vive. Si cela venait à se répéter, il ne pourrait y survivre, avoir toute sa tête. Il fixa son bourreau d’une lueur indescriptible. Son regard en devint aussi malfaisant que celui de Rumibayu. Les cinq griffes n’en étaient pas pour autant stoppés. Le gosse défiguré rigolait intérieurement de le voir aussi remonté, et cela amplifia son envie de meurtre.
-NOOON !!
Les mèches grises battant de transpiration accompagnèrent le hurlement de Kamuhita, pour une dernière tentative aveuglée.
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| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 22 Fév - 12:13 | |
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1.9 Admis d’office !
Le cours du temps frémit, ralentit. Tout était allé si vite… Ryusuke allait faire les frais de son impétuosité. Le corps froid et déchiqueté du tueur sanguinaire dominait le garçon qui n’arrivait plus à tenir sur ses jambes. Les doigts en ouperet s’écartèrent afin de le trouer à plusieurs endroits. La main fonça et s’immobilisa à un centimètre du menacé. Ryusuke s’était cru fini. Toutefois, son coéquipier fut celui qui lui permit du répit.
Son ami forcené avait franchi ses limites, il était allé au-delà que ce que son esprit conscient pouvait supporter. Des ténèbres inaltérées l’avaient envahi sans qu’il ne puisse les manipuler. Un pouvoir avait grandi instantanément, et se matérialisa par ce même index pointé sur l’odieux bambin aux points de suture. Le petit membre s’allongea avec une rapidité effarante. Même les ninjas confirmés qui y assistaient n’y avaient vu que du feu. Alors autant vous dire que Rumibayu n’eut le temps ni de contrer, ni de l’éviter. Ces phalanges crispées d’un noir cendre, s’étaient introduites en plein au milieu du front du bronzé. Seule réaction, le repoussant s’arrêta de sourire bêtement et fur pris d’une paralysie. C’est ainsi que Ryusuke eut la vie en sursis. Une bataille intestine se déroulait entre Rumibayu et Kamuhita, leurs détresses respectives s’entrechoquaient comme deux mouflons en rut. Mais l’instabilité se sentait au fond de la pupille du cadavre ambulant. Par le biais de ce doigt, il sentit qu’un fragment de ce chaos le harcelant sans cesse, avait été aspiré. Une part de ce poison le quitta. Il devrait lui en être redevable, mais non ! Comme il vivait dans cette obscurité, il perdait un repère, une partie de son identité. Il se demandait même comment cet enfant banal était capable d’une telle prouesse. Rumibayu avait été rarement dans cet état de confusion. Il avait… peur ? Malgré toute cette incompréhension, il ne flancha pas. Un bras de fer mental les percuta une poignée de secondes. Il n’en suffit pas d’avantage…
Kamuhita ressurgit de sa phase de transe, et limite létale. Une forte poigne lui étreignit son avant bras, celui au bout duquel il s’était mis en connexion avec le statufié. Il manqua de tomber dans les pommes d’épuisement au moment où il distingua un black robuste qui le maintenait debout. -Calme-toi, c’est fini, se voulut-il compatissant sans pour autant que cela marche.
Kamuhita reporta son attention sur son concurrent. Par une quelconque aberration, le déchainé qu’il avait retenu se retrouvait petit à petit, recouvert de givre, pour finir dans un bloc de glace. L’homme d’âge mur et pâle qui dirigeait la tour des Lamentations touchait du plat de sa paume le cousu. Juste avant de perdre connaissance, l’intelligent vagabond se soucia de son pote et de son bourreau. Ses griffes étaient hors d’état de nuire. Le noir de peau aux sentiments indiscernables l’avait menotté d’entraves de pierre aux poignets. Puis, il s’était occupé du jeune prodige. Après cette intervention de dernier recours, celui qui faisait jeu égal avec Rumibayu rétablit son index dans ses dimensions normales. Aucune cavité n’était à déplorer sur la carcasse vivante, comme si n’avait fait que traverser sans causer de lésions la boîte crânienne. Pendant que Kamuhita se perdit dans les bras de l’utilisateur de doton, les deux jonins partagèrent quelques mots de sympathie :
-Ben, dis-moi ? Tu es allé jusqu’à utiliser ta cryogénisation. Tu aurais pu t’en dispenser, fit le rasé en bougeant le moins possible les lèvres.
-Contre lui, Black, je préfère être prudent et ne lui laisser pas une parcelle de son anatomie en mouvement, se justifia Denonai.
Ryusuke avait assisté à leur intervention de toute beauté. Il en était admiratif, reniant du même coup leur probable complicité au sujet des abominations qu’ils avaient subies. Tandis que Black portait son incroyable acolyte, le grand à la chevelure élancée se chargea de lui. Le directeur de la prison prit son rôle à cœur dès que d’autres shinobis pénétrèrent dans le hangar :
-Je veux que Rumibayu soit remis en captivité, comme d’habitude. J’arrêterai mon jutsu quand il ne pourra plus nuire à personne. Ensuite, nettoyez-moi ce bazar ! Je n’en peux plus de cette odeur putride. Elle est insupportable !
Les taches étant réparties, ils partirent le blessé et l’inconscient à dos. Ils les confièrent bien sûr à l’infirmerie dans le centre ninja de Yuki. Il était vraiment temps pour Ryusuke de recevoir des soins. Sa blessure n’était pas dangereuse en elle-même, mais sa perte de sang avait été abondante. Ce qui était certain, c’était que nos deux combattants en herbe se souviendraient longtemps de cette journée. Elle serait gravée dans leur mémoire comme une marque au fer incandescent. Oui c’était obligé qu’ils en gardent des séquelles, mais avant tout, elle les forgerait pour la suite.
L’intraitable kunoichi qui n’avait pas raté une miette de l’altercation n’était que plus enchantée. Cette redoutable épreuve pour les yeux avait enfin servi à quelque chose. Elle posa gracieusement ses doigts sur le pourtour de sa coupe d’alcool. La Yukikage profita de ces moments de solitude pour sonder toute la succession des évènements et finit par conclure sur ses impressions :
« Hé bien ! Ce que l’on m’a rapporté était véridique. Ce pouvoir… Si j’avais su qu’il l’aurait laissé en vie… Enfin ! Ce n’est pas une si mauvaise chose en soi. Ses capacités me seront d’une grande utilité, à condition qu’il soit bien embrigadé. Apparemment, il ne sait pas encore se maitriser. Je dois avouer que je n’y croyais vraiment pas. Ce kekai nécessite une finesse et une rigueur exemplaires pour le développer. Et ce bonhomme s’en sert de manière aussi innée ! J’ai vraiment bien fait de faire intervenir Black et Denonai. Il ne me reste plus qu’à aller me présenter. »
Leur horrifiant séjour où ils avaient fréquenté les plus mal lotis du pays était derrière eux. Ils eurent un nouvel air dans leurs poumons meurtris, maintenant qu’ils se promenaient, à ciel ouvert, dans ce cercle fermé des ninjas de Yuki. Kamuhita ne fut pas contre ce soulagement, même s’il voyait des ennemis partout. Le fait est que tous les passants portaient ce bandeau maudit, lui alourdissait son cœur et lui faisait bouillir ses entrailles. Aussitôt après qu’ils eurent reçu des soins, ils furent conduits au pied levé, à l’intérieur de ce gigantesque palace où se délectait la femme tyrannique. Tandis que Kamuhita était presque outré de la richesse qu’elle amassait, Ryusuke en prenait plein les yeux, et prétextait qu’un chef de village digne de ce nom ne pouvait vivre dans un taudis. Quand bien même la différence de confort était flagrante.
Ils furent conviés à se tenir devant un rideau de perles qui encadrait un espace richement décoré et fourni en coussins et autres douceurs. Sans nul doute envisageable, cette femme de grande renommée se prélassait sans gêne alors que son peuple criait famine. Des bougies et des hommes se chevauchaient le long des murs. Le shinobi de couleur qui avait emmené Kamuhita reprendre des forces, était au plus près de sa supérieure. D’un air hautain et dédaigneux, elle s’adressa aux petits avec tout l’intérêt qu’elle leur portait :
-J’ai été grandement ébahie par votre prestation lors de votre test. Vous avez gardé la tête froide, et surtout vous avez su échafauder un plan pour venir à bout d’un ennemi bien plus puissant que vous. Je ne soulignerai pas votre esprit d’équipe authentique. Vous êtes pourtant bien jeunes, et si talentueux ! J’aimerai connaitre vos noms.
-Je m’appelle Ryusuke, du clan Gomenaren.
-Oh, tu es donc le fils de Kamuhita ! J’aimais beaucoup ton père, un guerrier fort et vaillant, avec des principes. Dommage qu’il ne soit plus de ce monde, pour nous soutenir en cet état de crise.
-Je vous remercie, je ferai tout ce qui est en monpouvoir pour me montrer digne de lui. Mais, dites-moi, vous êtes qui au juste ? Fit-il tout à fait sérieux. Kamuhita l’avait compris sans qu’elle n’ait à se présenter, il s’en tapa le front, honteux envers son compagnon long à la détente. -Je suis le Yukikage, dit-elle froidement.
-Oui, mais vous devez bien avoir un nom !
-Tu n’as pas à le savoir, tout le monde m’appellepar mon titre, fit-elle embarrassée par cette demande. Cela étant dit, tu ne m’as toujours pas donné ton nom, toi ! Changea-t-elle de sujet.
-Il s’appelle…, commença le brun aux yeux verts.
-Je n’ai pas de nom, trancha Kamuhita.
-Tiens, comme c’est intéressant… « Alors comme ça, il n’a plus de souvenirs,c’est encore mieux que ce que je n’espérai ! » Enfin, pour toi, c’est regrettable… Que dirais-tu si je t’en donnais un ?
-Allez-y, ce sera toujours mieux que celui que m’a proposé mon ami, se permit-il avec un sourire moqueur. Son nom lui importait peu au final, ce n’était pas ça qui le freinait. Par contre, son passé disparu le déroutait toujours autant. Il voulait des réponses, et qui sait, peut-être que les ninjas d’ici lui en apporteraient. Il voulait que cette haine qui le rongeait ait du sens. Il n’avait pas trente-six solutions, il fallait faire profil bas, le temps de s’informer. Ryusuke lui tira la langue, boudeur, en se rendant bien compte qu’il n’avait attaché que peu d’importance à son premier prénom. -Tu répondras du nom d’Ensei, shinobi des neiges. Ryusuke, Ensei, vous allez apprendre le ninjutsu ainsi que tous les rudiments du ninja sous l’instruction d’un sensei, posa-t-elle à plat. Denonai ! Tu peux venir !
Ils n’en revenaient pas ! L’imperturbable geôlier suprême qui fit froisser son manteau noir en arrivant, allait être leur maitre ! Ryusuke pétillait de joie. Quant à son camarade, il était dubitatif, et intensifia son inspection sur la face glaciale, tempéré du tortionnaire. Comme lorsqu’il moisissait en prison, il décela une faille en cet individu. Il était marqué d’une déception, d’une tristesse qui lui pesait affreusement. A cœur et esprit défaillants, cœur et esprit manipulables. Cet homme avait le don d’intriguer son élève, le défi serait de briser cette coquille d’huître. Il s’en réjouit à l’avance de derrière ses façons d’enfant blasé. -A partir d’aujourd’hui, vous êtes des genins du village caché de Yuki ! Déclara la maitresse des lieux.
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| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 1 Mar - 13:51 | |
| Arc shinobis des neiges :
2.0 Aiguilles au c**
Etant à présent admis dans l’enceinte de Yuki, ils obtinrent leurs bandeaux à l’effigie du village. Ensei en frémit mais s’y résigna, la main l’empoignant avec réticence. Qu’est-ce qu’il ne devait pas faire pour arriver à ses fins ! Pour son collègue à la crête, ce fut presque le même cinéma. Lui, avait insisté pour porter la plaque ninja de son père, Kamuhita Gomenaren. Il en fut ainsi, mettant leur redoutable chef au bord de la crise de nerfs. Elle ne pouvait supporter les gamins, et encore plus s’ils étaient surexcités, impossible à recadrer.
Les ayant assez vu, elle confia à Black la tache de les emmener à leur nouveau foyer, deux dortoirs côte à côte dans un pavillon. Fuyant enfin l’aura meurtrière de la femme enragée, ils profitèrent de la route pour se ressourcer. La soirée arrivait avec un coucher de soleil. Il faisait frais mais pour eux, ce n’était pas grand chose. Devant, le shinobi de couleur les surveillait du coin de l’œil. Ils montèrent alors à l’étage et indiqua les pièces qui leur étaient attribuées. Il ouvrit celle du plus sage, et lui remit sa clé. Il fit de même avec le brun qui n’en pouvait plus de rester dans le flou concernant sa chambrette. Pour celle de Ryusuke, ils furent abasourdis de prendre sur le fait un ninja confirmé qui s’était assoupi sur le lit. Même l’imperturbable rasé n’en revenait pas.
- Hé ! Mais qu’est-ce qu’il fait dans ma chambre, celui-là ! Péta un câble Ryusuke.
L’homme ouvrit à peine un œil pour observer tous ceux qui l’entouraient, puis comme si de rien était, se remit la couette sur les épaules en se tournant de l’autre côté pour ne pas être embêté.
- Mais il se moque de nous ! Grogna frustré le garçon aux pupilles éclatantes.
- Mokuya, cette chambre a un nouveau locataire. Je te prierai de bien vouloir te coucher ailleurs. Dans ta chambre par exemple, s’égosilla le noir.
- Pff, je n’ai qu’à le tuer, bourdonna-t-il sous la couverture.
- Comment ?!
- Non, rien, retourna sa veste le somnolant.
Obligé de suivre les instructions, il se dégagea du matelas, et sortit d’une manière nonchalante, désabusée, à moitié dans le cirage. Physiquement, outre le fait qu’il portait les habits de Yuki, il avait les bras nus, musclés et une peau mate. Son visage était creusé, laissant transparaitre de lui, les pommettes de son crâne. Il était coiffé avec une couette regroupant toute la capillarité de sa tête. Sa tignasse grise et frisée devenait une coiffure en brosse des plus volumineuses. Les mains dans les poches et sifflotant, il alla parcourir le reste du pavillon. Il ne devait pas considérer ses paroles lourdes et blessantes, avec tout le sérieux que cela supposait. Il disparut. - Décidément, en voilà un que je ne peux pas blairer ! Déclara ouvertement Ryusuke en sautant sur son lit. Ahh !! C’est quoi ces machins ! Qu’est-ce que ça fait sous la couette !
Il s’empressa de se lever et soulever les draps, pour mettre à jour ce qui était à l’origine de son vacarme. Des aiguilles, ou le terme exact, des senbons, tombèrent dans un tintement métallique. Ces fins objets avaient piqué le derrière du jeunot assez fort pour qu’il se le masse encore. Black en était dépité :
- Ah là, là, ce Mokuya est toujours aussi éparpillé. Il a dû les faire tomber de ses poches. Je vais les lui remettre.
- Vous dites ça, mais je suis sûr qu’il l’a fait exprès ! Hurla geignard, le genin piqué au vif.
- Il est temps pour moi de vous quitter. Vous avez quartier libre, je tiens tout de même à vous conseiller d’éviter les ennuis, d’accord ? Regarda-t-il froidement l’explosif.
- C’est compris, siffla-t-il.
Dès que cet individu balèze prit congés, ils planifièrent leur nuit de folie. En tout cas, c’était ce que prévoyait Ryusuke.
- Yahoo !!! On va enfin vivre comme il faut ! On doit fêter ça !
- Ouais, mais d’abord, je te conseille de faire comme moi… prendre une douche, se pinça le nez l’intriguant enfant âgé de sept ans.
- T’as pas tort… et après ? On fait quoi ?
- Je veux en savoir plus sur la Yukikage. Elle ne m’inspire pas confiance.
- A moi non plus. Tu veux que l’on se renseigne grâce à d’autres ninjas ?
- Oui, on va faire comme ça.
- Ouais… Donc je peux toujours courir pour notre moment festif, baissa-t-il moralement.
Sans s’attarder, ils pénétrèrent chacun dans leurs dortoirs, et découvrirent le bien-être dans un bain moussant. Ryusuke en tant que gros gamin puérile, s’amusait à multiplier les bulles en soufflant avec sa bouche. Pour Ensei, il était presque en train de s’arracher les cheveux pour que le shampoing montre de l’efficacité. Peu à peu, le bleu ciel naturel de sa couleur reprit de la vigueur. Que ce soit l’un ou l’autre, se décrasser leurs peaux écorchées avait certainement dénaturé leurs baignoires. Une fois au sec, ils passèrent en revue leur garde-robe. Dans le placard il n’y avait que l’ensemble du parfait ninja des flocons. Ryusuke s’était empressé d’en enfiler un, tandis qu’Ensei en souriait nerveusement avant de s’en recouvrir. Les bandeaux qui les identifiaient comme provenant du Yuki furent posés sur leur front. La pêche à l’info s’apprêtait à démarrer quand ils sortirent de leurs chambres synchros.
- Alors, par où on commence ? Oh, et cette tenue te va comme un gant ! Déblatéra le plus désespérant.
-Pff… | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Lun 22 Juil - 13:59 | |
| 2.1 Sucreries piégées
Leur investigation ne serait pas évidente à entreprendre. Ils voulaient s’informer un peu plus sur la Kage en place, et le demander à autrui allait être délicat. Puisque la Yukikage était aussi pudique sur ce qui la définissait, les informations la concernant devaient être filtrées même au sein de sa légion. Ils prirent donc de leur temps pour choisir les bonnes personnes qui pourraient les aiguiller, en général des ninjas pas trop sur leurs gardes, des couples qui profitaient pour sortir par exemple. Néanmoins, pas un représentant du village interrogé n’a pu leur donner quoi que ce soit de tangible, juste des « La Yukikage est incroyable ! » « La Yukikage est magnifique ! » « La Yukikage est mon modèle ! » Cette admiration rendait malade l’aigri. Par contre, Ryusuke se sentait plus en confiance. Si une armée de shinobis surentraînés croyaient en leur meneur, pourquoi pas lui laisser une chance de le convaincre ? Après, il connaissait une part d’ombre de cette femme avec cette prison de malheur, donc c’était inenvisageable d’avoir une confiance aveugle envers elle, même pour le plus grand des abrutis. En se concentrant sur ce que renfermait cette enceinte sécurisée, ils virent qu’il y faisait bon vivre. En tout cas, c’était déjà mieux qu’à l’extérieur. Tout était à la disposition de cette police d’état, des boutiques, des restaurants, des stands à grillades, un petit parc. Et bien sûr, de nombreux logements étaient éparpillés pour le besoin de l’ordre des ninjas.
Constatant que leurs recherches n’étaient pas fructueuses, le brun qui voulait à tout prix en profitait jeta son dévolu sur un magasin de farces et attrapes. « Hé ben, il y a même ce genre de boutique inutile. » S’exaspéra celui à la coupe ciel. Les deux promus avaient reçu dans leurs chambres une somme d’argent en récompense, ou en pot-de-vin. Ça dépendait de comment il fallait voir les choses. Au vu de l’empressement du jeune à la crête, il allait certainement se montrer dépensier. Ensei le suivit dans son délire, et aussi parce qu’il avait ancré en lui, une pointe de curiosité. Une fois entrés, une clochette sonna. De nombreux gadgets à rigolade remplissaient des étagères qu’ils voyaient haut comme des buildings. Ryusuke hésitait entre un coussin péteur et des boules puantes. Il ne savait plus où donner de la tête, et prit un coussin et deux billes malodorantes.
- Tu as intérêt à ne pas me mettre ça dans ma chambre, l’avertit son pote et voisin de dortoir.
- Non, ce n’est pas pour toi. Je les réserve pour quelqu’un d’autre, fit-il le sourire demandant vengeance.
Dès que ses choix aient été faits, il posa les produits face à vendeuse, une mamie bien portante, les rides gonflées. Elle s’était serré un chignon dans ses cheveux gris. Elle fumait une longue pipe sans faire attention à la santé de la jeunesse.
- Ca fera 20 yens ! Gueula-t-elle.
Ryusuke en eut sa coiffure qui vrilla sous l’haleine fétide de la vieille. Pour crier aussi fort, elle devait être sourde comme un pot. Après avoir payé, il prit aussitôt ses broutilles. Puis, la dame âgé se fit plus aimable :
- Si vous voulez, vous pouvez vous servir un bonbon, mes petiots !! Enchérit-elle d’un postillon.
Elle leur présenta un gobelet fourni de sucettes à la couleur d’un vert très clair. Ryusuke ne prit même pas la peine de réfléchir, et se dire qu’il était dans le paradis de la farce qu’il en avait déjà une dans la bouche. L’effet de la blague fut immédiat. Il se mit à cracher des flammes, la gorge en feu.
- AH ! AH, AH ! Cela faisait longtemps que personne n’était tombé dans le piège de la sucette au wasabi ! Explosa-t-elle de rire.
- Madame, pouvez-vous nous donner un renseignement ? Profita Ensei de l’ambiance chaleureuse, pendant que son collègue toussait en se tenant le cou.
- Oui, tout ce que tu voudras, après cette bonne tranche de rigolade, je ne peux rien vous refuser !
- Nous souhaiterions en apprendre plus sur la Yukikage.
Tout à coup, elle devint bien plus sérieuse, tenant sa pipe à bout de bras. Il pensait qu’elle se mettrait en colère, élevant la voix plus que de raison, mais elle accepta :
- Venez vous mettre à l’abri des oreilles indiscrètes, leur ordonna-t-elle avec contre toute attente, une voix plus posée.
Elle tira le rideau pour que tous les trois accèdent à l’arrière boutique. Une simple pièce carré les clôturait, et devait faire office de chambre. Un bandeau de ninja de Yuki était la seule décoration sur les planches au lieu d’un tableau de paysage ou d’un portrait. Ensei n’aurait jamais pensé que cette mamie rabougrie avait été une kunoichi des neiges. C’était donc vrai ! Absolument tout le monde dans ce périmètre restreint se devaient d’avoir servi sous ce symbole, le village. Les commerces et tout ce qui s’y rattachait, devaient être pris en charge par des retraités. C’est alors qu’elle s’assit en tailleur et convia les enfants de l’imiter. Sa pipe et ses bouffés de tabac agrémentèrent la pièce d’une fumée étouffante. Ne faisant même plus attention qu’elle ne braillait plus et parler calmement, elle leur fit découvrir ce qu’elle savait sur cette dure à cuir. - Cette demoiselle a toujours voulu que son nom reste caché. Ne me le demandez pas, je n’en ai aucune idée. Il y a juste des rumeurs par-ci par-là qui trainent. Mais le plus vraisemblable serait qu’elle endosse le rôle de ninja jusqu’à ce que même les membres de son village ignorent son identité. Elle se cache dans l’ombre, exactement la signification du mot ‘Kage’. Maintenant, comme j’ai vécu bien longtemps, je sais que ça ne se voit pas mes enfants, et bien j’en connais un rayon sur les ninjas de Yuki plus jeunes que moi…
Le brun aurait voulu rectifier le tir, en lui affirmant qu’elle avait une peau toute fripée, mais Ensei l’en dissuada d’un coup de coude. Il avait à cœur de ne pas la contrarier tant qu’elle n’avait pas tout déballé. Toutefois, ils avaient hâte de partir car la fumée s’accumulant dans le taudis, leur piquait les yeux et le nez à en verser des larmes.
-… Cette femme est une véritable guerrière. Elle faisait trembler quiconque sur un champ de bataille. Tout au long de cette troisième guerre ninja, elle n’a fait que grandir en renommée jusqu’à en être vénérée. La gloire lui monta à la tête, et elle s’est alors dressée contre le Yukikage précédent, le Nidaime, il y a maintenant trois ans. Disons qu’un incident fâcheux a envenimé la situation. C’est donc dans un combat acharné, qu’elle vainquit le Nidaime. Cependant, elle reçut une blessure surprenante à la gorge, et ses cordes vocales en furent abîmées. C’est pour ça qu’elle a une voix aussi grave. S’étant proclamée Yukikage, elle voulut se trouver un mari pour que son titre se perpétue dans sa lignée. Le problème étant que même si elle était belle de forme, sa voix de gorille faisait fuir tous les prétendants. Vous comprenez désormais pourquoi elle est si renfrognée, car elle est condamnée à finir vieille fille.
- C’est une blague cette histoire ?! Lui demanda le moins facile à berner qui était pourtant interloqué.
- Ah ça, vous savez mes poulets, que souvent la vérité est déformée, retint-elle un rire.
Ils la remercièrent hâtivement et se bousculèrent pour déguerpir de ce sauna irritant. Une fois dehors sous la neige, ils se frottèrent leurs yeux larmoyants. La mamie se moqua d’eux à pleins poumons, retrouvant ainsi sa voix criarde. Puis elle ferma boutique, remarquant que la nuit venait les ensevelir.
-Elle est folle cette vieille bique ! Elle voulait nous tuer ! Se plaignit celui aux yeux verts.
- Tu dois avoir raison, elle ne nous a rien donné sur la Kage d’intéressant, surtout que la moitié doit être un tissu de mensonges. Ah, quelle horreur, mes yeux !
-Et encore, c’est gentil ce que tu as eu ! Moi, elle m’a mis la gorge au supplice ! J'ai eu la totale ! Alors, qu’est-ce que l’on fait ? On rentre ?
- Non, tant que je ne serai pas satisfait, on continue. La nuit est faite pour découvrir des secrets. Ce qui est caché peut être révélé dans l’obscurité, c’est bien l’une des seules choses que j’ai appris dans nos moments de survie.
- Ouais, ben moi, ce que j’ai appris de mon père, c’est que la nuit est faite pour les mauvaises rencontres, fit-il rebuté. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mar 23 Juil - 19:13 | |
| 2.2 L’ANBU de la Cinquième Branche
Malgré les réticences du plus énergique, ils persévérèrent. La collecte d’infos était loin d’être aboutie aux yeux du plus réfléchi. Ils se faufilèrent entre les poteaux de fil à haute tension, et recherchèrent un lieu propice à leur enquête. Les couches tôt éteignaient les uns après les autres leurs luminaires, et ce n’était pas ce qui attisait l’esprit d’Ensei. Il était plus à lorgner les bâtiments qui s’animaient durant la soirée enneigée. Rapidement, les genins qui avaient trouvé faveur aux yeux de la Yukikage tombèrent sur un bar accueillant. Ryusuke n’en était pas très enchanté.
- Allez, fais un effort. Ecoute, après ça, on va se coucher. Ça te va ?
- On fait comme ça, bailla-t-il, apparemment ses batteries devaient être déchargées.
Ils s’y introduisirent sans se faire remarquer, deux jeunes genins ne devraient pas veiller si tard. L’atmosphère était conviviale, sans prise de tête avec en fond une musique entraînante au piano-bar. Ils se mirent à une table isolée afin de profiter de ces réjouissances. Les ninjas devaient ainsi se délester de leur tension et problèmes récurrents. D’autre part, Ensei en déduisit qu’ils se sentaient fautifs de la condition décadente à l’orée de leur jardin secret. Ils noyaient ainsi leurs péchés pour mieux dormir par la suite. Les idées embrumées par la somnolence, le gamin trouvait quelques difficultés à discerner qui ferait un bon informateur. Ceux d’un piètre grade ne devaient pas être au courant de manigances, ou des jutsus propres à la dirigeante. Quant à son binôme, il reprenait du poil de la bête grâce aux agitations festives. Tout joyeux, il frappait dans ses mains pour accompagner les chansons. Puis, soudain, le moins enjoué vint à retenir une discussion entre shinobis lui caressant l’ouïe. - C’est vraiment une bonne nouvelle, ça ! Et tu es sûr, que le pont Kanabi a été détruit ?
- Oui d’après nos espions, l’équipe de l’éclair jaune de Konoha a tenu en échec, les ninjas d’Iwa.
- Et tu me dis qu’un nouveau héros est né ?!
- Oui, Kakashi Hatake, le ninja copieur. Grâce à eux, la guerre va enfin se terminer !
- Pour les grands pays, oui. Mais pour nous, c’est moins sûr. Nous serons toujours en proie aux conflits internes, et aux traités avec les uns et les autres. On est un peu comme dans une boucle infinie.
Le garçon à l’écoute était bien de cet avis. Il était pessimiste sur tout ce qui touchait l’organisation du monde shinobi. Ce qu’il observait à Yuki se répercutait à l’échelle mondiale : les plus forts en apparence s’asseyaient sur les plus faibles jusqu’à les écraser si cela servait leurs intérêts. Comme cela allait être difficile de faire chavirer cette tendance ! La solution lui échappait, il n’avait pas l’expérience pour comprendre le fonctionnement de la politique. D’un seul coup, il fut sorti de son casse-tête. La joie éphémère retomba pour que la tension englobe la salle entablée. Une personne y était à l’origine, et comme par hasard, c’était Ryusuke… Il venait de se lever en trombe et provoqua un individu au fond de la taverne, accoudé au comptoir.
- Hé toi ! Oui c’est à toi que je parle Moku… machin ! Tu vas payer pour mes fesses !
Le concerné se tourna à peine ne jugeant pas nécessaire d’en faire plus :
- T’es un marrant, toi. Allez, vas te coucher ! Tu n’as rien à faire ici, à cette heure tardive, le nain ! Forcément, la remontrance insultante fit fulminer le Gomenaren. Ensei pensait même que l’effet du wasabi refaisait surface.
- Kamuhita…
- Oui ? Répondit le blafard, ne s’attendant pas à ce qu’il l’insère à la confrontation.
- On se le fait ?
- A nous deux ?! Je ne pense pas que ce soit sage… Mais comme tu sembles vouloir en découdre, je ne peux pas rester les bras croisés. Je vais t’aider puisque tu m’as supporté toute la soirée. Tu nous mets dans une sacrée galère quand même, soupira-t-il en se levant.
Le petit brun sourit sincèrement, il savait qu’il pouvait faire confiance à son pote. Ce qu’ils avaient vécu, resserrait leurs liens. Epaulé de son acolyte désabusé, il passa à l’offensive avec un hurlement de rage. La réaction sauvage laissa de marbre le jonin qui leur montrait son dos. Il buvait tranquillement son verre de montre débordant de saké. Contre toute attente, Ryusuke avait un vilain tour à lui jouer. Il empoigna les billes qu’il venait d’acheter, et les envoya sur le shinobi aux bras nus. Un déplacement ample sur le côté démontra toute la prestance du ninja aux deux grades au dessus. Les boules éclatèrent cependant sur le comptoir. Une insupportable odeur se répandit, faisant tourner l’estomac de Mokuya, dont le teint mate tourna au verdâtre.
- Ah, ah ! Je t’ai eu ! Lança victorieux le perturbateur.
Cette revanche puante fit oublier à Ryusuke tous les désagréments de la soirée. En revanche, se faire rouler dans la farine n’était pas dans les habitudes de Mokuya. Ensei avait peur de la riposte. Leur adversaire se contenait pour ne pas fracasser bouteilles et verres. Une veine ressortit de son front alors qu’il grinçait des dents. Ils allaient sentir passer la raclée, et pourtant Ryusuke continuait à se marrer.
- Tous à couvert ! Mokuya sort de ses gonds ! Vociféra un shunin qui semblait bien connaitre les manières assez rustres du ninja des flocons.
Avertis, les manipulateurs de chakra prirent leurs jambes à leurs cous, ou se protégèrent sous les tables. Tout ce qui était à portée de main leur servit pour se défendre. Le problème était que là, nos deux garçons ne savaient pas ce qu’ils encourraient. Mokuya s’était redressé et se mit à fouiller dans ses poches, à l’aide de ses deux mains. Puis, sentant enfin le moment propice, il les ressortit et jeta avec vivacité une flopée de senbons en l’air. Dès qu’il ouvrit ses mains, cette centaine d’aiguilles tout du moins, se figèrent, suspendues dans le vide. Du chakra émana de ses paumes. Ryusuke ne faisait plus le malin, et voyant que ça sentait le roussi, il plongea vers un tabouret. Il se tourna vers son coéquipier, qui bizarrement ne bougeait pas d’un battement de cils. La gravité de la situation devint insoutenable pour les compagnons intrus. Les aiguilles frétillaient sous l’impulsion de l’aura crépitée du jonin. « Je ne comprends rien à ce qu’il m’arrive. Pourquoi je ne peux plus bouger ? Je ne suis pourtant pas tétanisé de peur ? » Perdu dans une incompréhension la plus totale, Ensei n’eut pas la chance d’esquiver tous ces traits piquants qui fusèrent. Il en ferma les yeux. Mais par un curieux miracle, il s’en sortit indemne. De son côté, Ryusuke avait dû en essuyer une trentaine sans trop de mal, la plupart avait été stoppée par son tabouret qui ressemblait maintenant à un hérisson. Il le laissa en plan. Craignant le pire pour son ami figé, il prit les devants et sprinta sur l’assaillant, même s’il risquait d’être grièvement blessé.
- Je ne vais pas te laisser faire, pourriture !
Le reste des piques demeurèrent en lévitation. Mokuya ne jugea pas nécessaire de le transpercer en fermant tous les angles. Il prenait ce combat pour un divertissement comique. Le poing de l’impétueux allait droit dans sa figure. Mokuya plaisantait même à fermer les yeux et à éviter les coups avec ce handicap. « Sale mioche… Tu n’as même pas appris à te servir de ton chakra. Comment veux-tu me toucher, alors que moi, je m’en sers pour te sentir arriver. » C’est alors que Mokuya passa à la vitesse supérieure. Il le fit reculer avec un coup de genou dans le ventre, et s’apprêta à faire voler ses outils de torture pour calmer le brun une bonne fois pour toute. Ensei était sur le point de se maudire de son manque de motricité, que l’entrée du pub s’ouvrit dans un coup de vent à en faire grelotter l’assistance. Une bourrasque de neige contra la totalité des senbons, désarmant complètement l’homme à la couette surdimensionnée et touffue. Il fit simplement une moue de désapprobation en pistant le nouveau venu.
- Tu me saoules Denonai. Tu ne vois pas que je m’amuse !
- Si, mais c’est avec mes élèves avec qui tu joues.
- Oups, aurai-je fait une boulette ? Plaisanta-t-il en mettant sa main sur la bouche. - Je suis sérieux. Si tu les embête encore une fois, tu auras affaire à moi, fit-il déterminé.
- Tu n’as qu’à leur acheter une muselière. Je n’y peux rien s’ils cherchent les embrouilles, se défendit le métissé en partant du bistrot. C’est bien ma vaine aujourd’hui, tout à l’heure, c’était Black, maintenant c’est toi. Qu’est-ce que vous avez tous à me les briser ! Allez, je me casse, ça craint ici !
Le dangereux shinobi les quitta avec son attitude détaché, les mains retrouvant la chaleur de ses poches de pantalon. Denonai vint ensuite voir s’ils avaient reçu quelques ecchymoses, et à son grand soulagement ils n’avaient que des éraflures bénignes. Il se mit ensuite en face d’Ensei et le toucha brièvement avec deux doigts.
- Kai !
Le pâlichon reprit alors le contrôle de ses mouvements. Sans vouloir s’arrêter là-dessus, leur maitre leur expliqua qu’Ensei avait été sous l’effet d’une illusion de Mokuya. Cette initiative avait eu pour but, plus de mettre à l’écart Ensei que de vouloir lui faire du mal. L’absence d’aiguilles ninja sur son corps en était la preuve flagrante. Encore plus froid qu’à l’accoutumé, le shinobi à la tenue qui le différenciait des autres, leur ordonna sèchement de le suivre dehors. Même dans la prison, il paraissait plus accueillant. Ils sentaient la punition arriver. Les gosses écervelés obéirent, penauds. Denonai leur adressa la parole de manière intelligible tandis que la pluie cristallisée se faisait toute petite :
- Avez-vous compris, maintenant ?! Vous avez conscience du niveau qui vous sépare à un ninja de cette envergure ?! Vous n’avez même pas le niveau requis pour être genin, alors imprimez dans vos cervelles de moineaux, que vous n’arriverez qu’à vous faire tuer à ce rythme ! J’espère que cet épisode avec Mokuya, aura éveillé en vous un déclic. A présent, je vais prendre en main votre entrainement, et nous devons partir de zéro. Dès demain, à l’aube, je vous veux tous les deux sur le camp d’exercices n°2. Est-ce que je me suis bien fais comprendre ?
- Oui, monsieur.
- Monsieur ?
- Sensei.
Sur ceci, Denonai les renvoya se coucher, après tout ce n’était encore que des enfants.
Sur un bâtiment en béton, un individu masqué avait surveillé la scène où le sensei avait corrigé ses petiots. De ce que la nuit pouvait en révéler, ses habits se résumaient grossièrement à ceux de Yuki, et épousaient avec élégance ses courbes féminines. Ses cheveux longs descendaient derrière cette guerrière, en une succession de blondeur pure. Deux katanas pesaient à son arsenal. Mais avant tout, elle portait un masque sobre, où juste des yeux tirés étaient dessinés, avec en plus sur le front un flocon bleu à cinq branches. La femme demeurait sereine, intransigeante et impassible, un modèle de neutralité.
- Mes félicitations, Esméralda ! Je n’avais pas été mis au courant que tu avais directement accédé à la cinquième branche de l’ANBU. Je n’ai jamais douté de ton talent, interféra ce gardien de prison à qui rien n’échappait.
- Ne sois pas aussi familier avec moi, Denonai. Je suis sous identité cachée, je te rappelle !
- Oui, et en tant que tel, tu dois être en mission. Laquelle ?
- Je n’ai pas à te le dire, je suis sous le serment de la Yukikage.
- Pas de ça avec moi, tu sais très bien que je peux aller le lui demander quand bon me semble. Et à ton avis, comment va-t-elle prendre la nouvelle que sa récente et prometteuse recrue a échoué sa filature ?
- Bon d’accord. De toute façon, tu dois t’en douter. J’ai reçu l’ordre de surveiller tes protégés. La Yukikage repose beaucoup d’espoir sur eux. Voilà, j’espère que tu es content ! Ravala-t-elle sa fierté en se confondant au rideau de neige pour lui fausser compagnie. - Bon, je voulais finir sur une bonne note, en lui demandant si sa formation pour devenir jonin avec Black se passait bien… La prochaine fois peut-être, haussa-t-il les épaules. | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 26 Juil - 12:10 | |
| 2.3 Le chakra
A l’aube, comme convenu, les deux genins en herbe furent à l’heure du rendez-vous sur le terrain d’entrainement n°2. Et pourtant, ils avaient dû chercher et demander leur chemin à plusieurs reprises, pour enfin y attendre leur maitre, les bras croisés. Cet espace clôturé était boisé et dégagé. Une légère brise souffla et Ryusuke se mit à geindre de rester ainsi statique.
- Il se moque de nous ! Soyez, à l’heure au camp n°2… mes fesses, oui !
- Evite de parler de ton derrière, il a déjà bien morflé, sourit Ensei.
- Tu as raison, je vais arrêter d’y faire allusion. C’est plus prudent. Mais à force de ne pas être pris au sérieux par les ninjas, je vais vraiment croire qu’ils nous prennent pour des neuneus !
- Va savoir.
C’était quelque part une demie vérité, s’il faisait un minimum attention au niveau qui les séparait avec n’importe quel ninja, même le moins doué. Ils étaient loin d’être à la hauteur, raison pour laquelle, ils avaient répondu présent tôt dans la matinée. Malgré cela, leur sensei n’était pas aussi pressé. C’est alors qu’il fit son apparition, habillé du même ensemble noir avec ce large manteau qui lui donnait des airs d’enquêteur. Quand ils virent son visage à l’expression grave, ils ne lui causèrent pas d’ennui. Néanmoins, Ryusuke ne pouvait cacher qu’il trépignait d’impatience pour ce premier cours.
- Bon, je m’excuse de mon retard. Je suis un peu chargé en ce moment. Je dois m’occuper de la paperasse de la Yukikage. Bref, ça m’a pris un temps considérable.
- Vous êtes secrétaire en plus de gardien de prison ?!
- Oui, en quelque sorte.
Les amis de plusieurs mois se dévisagèrent se demandant sur quel énergumène ils étaient tombés pour qu’il soit chargé de postes aussi dérisoires pour un shinobi.
- Je sais à quoi vous devez penser, mais être un ninja ne veut pas dire que l’on va enchainer mission sur mission. Surtout en ce qui concerne notre village. Il est bien trop peu influent pour que les ordres de mission satisfassent tout le monde. Alors, il faut bien développer d’autres talents pour compenser.
- Donc Yuki no Kuni est un village à deux yens…, fit ronchon le brun extraverti.
Denonai s’apprêtait à l’assommer quand il l’écouta se reprendre :
- Ca me plait ! Car grâce à moi, le village des flocons se hissera jusqu’à ce que nous puissions faire jeu égal avec les cinq plus grandes puissances.
« Ce petit a du caractère, et de l’ambition… » Concéda l’homme aux longs cheveux ébène.
- Tu ne t’avances pas un peu vite, sinon… se mit à l’embêter le jeune enténébré.
- C’est sûr que dans votre cas actuel, vous êtes loin du compte. Alors, fini les gamineries et passons à la première leçon, déclara Denonai à en captiver son auditoire. Avez-vous au moins entendu parler du chakra ?
- Oui, sensei ! C’est grosso modo une énergie qui parcoure notre corps et qui permet au ninja d’effectuer des jutsus, fit part de sa science le Gomenaren. - Comment l’as-tu appris ? L’interrogea quelque peu surpris l’adulte pendant qu’Ensei faisait les yeux ronds. Pour une fois, Ryusuke semblait en savoir plus que lui.
- Mon père m’avait déjà enseigné les bases, mais juste la théorie. Je n’ai pas pu apprendre à le manipuler parce que…, finit-il par s’arrêter en se remémorant le décès de son paternel.
- Je vois… J’aurai dû me douter que Kamuhita t’avait déjà pris en main. Je vais simplement préciser que cette énergie a un système de circulation dans tout le corps humain. Donc en ayant une bonne maitrise, vous pourrez développer vos techniques et être capable d’en concentrer en un point de votre anatomie. Avant d’en arriver là, vous devez savoir que pour stimuler votre chakra, vous devez vous améliorer physiquement et mentalement. Tout le monde a donc plus ou moins de chakra. Même la nature en possède. Maintenant, je vais vous donner un exercice qui vous forcera à le maitriser.
- Lequel ? Se tempéra Ryusuke, alors que son équipier ne partageait pas son engouement. - Grimper aux arbres !
- C’est tout ?! C’est ridicule !
- Ah, mais je ne vous ai pas dit comment. Vous devez atteindre la cime des arbres avec pour seul appui vos pieds. Vous devez concentrer votre chakra sur la plante de vos pieds juste à la dose qu’il faut pour que vous puissiez adhérer à l’écorce sans qu’elle ne se casse. Je vais vous en faire la démonstration.
Aussitôt dit, aussitôt fait, le jonin s’évertua à envoyer un flux dosé à ses pieds, et marcha à l’horizontale les doigts dans le nez, sur l’un des troncs. Les deux gamins furent ébahis quand ils le virent se poser sur une branche avec nonchalance. -Voilà, avez-vous bien vu comment j’ai procédé ?
- Oui Denonai-sensei.
« Je ne sais pas ce que cherche à faire notre Kage avec ces enfants. Les enrôler n’est pas du tout la bonne solution. Ils découvriront la terrible vérité tôt ou tard. Ce jeu de dissimulations et de mensonges ne pourra pas fonctionner éternellement. Je dois me faire un devoir de veiller sur eux. Si je peux les éloigner d’elle, cela servira à leur bien-être, mais aussi à celui de ma sœur… »
Immédiatement, le ninja confirmé fut pris de cours par un souvenir récent.
Flashback
La veille, après le départ de Ryusuke et Ensei, Dans la chambre de la Yukikage,
Denonai n’était pas encore prêt à laisser la plus forte de Yuki dans son luxe. Il s’inquiétait quant à l’avenir. Il se tenait campé devant l’espace perlé de sa dirigeante. De son côté, elle s’était assise en tailleur, à l’écoute. Le bleu de ses yeux ne pouvait que glacer le sang. C’est tout ce qui résultait de son apparence masquée. Derrière elles, reposaient, accrochés au mur, une hache viking à une lame. Posée debout, elle était aussi haute qu’un homme et son tranchant devait être dévastateur. L’arme blanche était jumelée d’un petit bouclier rond marqué du symbole des flocons.
- Que cherches-tu à faire avec ceux-là ? Demanda Denonai suspicieux.
- Je veux qu’ils me servent corps et âme, c’est évident non ? Ils ont eu des parents exceptionnels, je m’attends à ce qu’ils soient talentueux, et l’un d’entre eux ne m’a pas déçu.
- Oui, mais ensemble leur potentiel pourrait te submerger.
- Nii-san… C’est pour ça que tu superviseras leur entrainement. Mets-moi au courant de tous les progrès qu’ils feront, et enfin s’ils développent et maitrisent leurs jutsus qui leur sont propres.
- Très bien, c’est comme tu voudras, baissa-t-il la tête. Et pour le troisième membre de l’équipe, tu y as réfléchis ? - Oui, je suis d’avis de faire sortir Rumibayu de sa cage et qu’il s’intègre une team. Celle-ci me parait parfaite. Ils devraient se motiver mutuellement pour atteindre des sommets.
- Tu n’as vraiment pas peur de ce que cela pourrait engendrer, hein.
- Non, à eux trois, ils ne pourraient rien faire contre moi. J’ai tout un village qui me craint à mon service.
- Tu as sûrement raison… et pour le traité avec Kiri, comment cela s’est-il passé ?
- Je ne savais pas que tu t’intéressais à ce point à la politique ! Ria grossièrement la première dame du pays.
- Disons, que j’aime bien connaitre nos alliés. - Oui, tout s’est passé à merveille. Les émissaires sont tout de suite partis après avoir signé le traité. Ils ont pris avec eux notre cadeau d’amitié comme prévu. Les évènements devraient se calmer.
- Et tu ne crains pas les représailles de Kumo ?
- Cette alliance s’est faite dans la plus grande discrétion. Tous ceux qui en ont eu vent, viennent de Kiri ou sont des personnes de confiance ou ont été conditionnés par mes soins. - Aucune fuite, donc, approuva le grand frère.
Fin du FB
Avec la surveillance de l’ANBU, Denonai craignait pour ses élèves, pour leur embrigadement. Lui, avait su en réchapper, étant un privilégié. Il continuait à les regarder de son perchoir branlant, avec son regard vide qui le caractérisait. Il était toujours en proie à des préoccupations, comment devait-il agir par exemple, en telle ou telle situation ? Ensei le remarqua, et Ryusuke en était toujours au même point, admiratif et joyeux. - Bon, c’est à vous…
Soudain, le sensei fut interrompu par un nouveau shinobi qui se pointa sur la même branche que lui, un homme singulier qui ne devait pas être au-dessus du rang de shunin. Il chuchota quelques mots au professeur, et déguerpit vite fait une fois le message délivré.
- Ensei, Ryusuke, je vais devoir m’absenter. Vous savez en quoi consiste l’exercice alors vous pouvez commencer sans moi. A tout à l’heure, leur dit-il sans y placer une émotion.
Denonai se déplaça rapidement avant même qu’il n’entende Ryusuke rechigner. Pour le petit perturbateur, leur maitre perdait des points dans son estime. Ensei ne put que lui tapoter l’épaule comme pour appuyer ses railleries de son point de vue abusif sur les shinobis.
Un imprévu avait frappé Yuki. Cet accident venait de la Tour des Lamentations, cette prison dont Denonai avait la lourde charge. C’est en ce lieu lugubre que ce responsable s’était résigné à y faire une visite express. Les gardiens qu’il croisa avaient une mine déconfite. Il se précipita jusqu’au dernier étage, le plus redouté. Un shunin l’y attendait, certainement celui qui avait découvert la scène le premier. La porte en ferraille de la cellule avait été forcée, et le ninja qui y était posté ce jour-là, ne ressemblait plus à rien. Ces restes gisaient ça et là. Comme s’il avait été lacéré par de multiples lames.
- Que s’est-il produit ? Ragea le jonin expérimenté.
- Je ne sais pas, senpai. Les procédures ont été respectées, et pourtant le détenu a facilement brisé ses chaines et je suppose que Dantô, désormais mort, a essayé de l’empêcher de s’enfuir. Que faisons-nous ? Partons-nous à sa recherche ?
- Non, c’est inutile. S’il a prévu de partir maintenant, ce n’est pas pour qu’on le retrouve. Son pouvoir viendrait à bout de bon nombre d’entre nous. Vous allez nettoyer ce sang, retint-il un haut le cœur. Les bouts éparpillés, vous me les envoyaient à la morgue. Je vais personnellement en informer la Yukikage, j’ai bien plus de chance de survivre à sa colère.
- Mais qu’est-ce qu’il lui ait bien passé par la tête, pour que ce soit maintenant qu’il se décide à déserter. Cela fait bien trois ans que nous l’avions parmi nous ! Insista celui soumis aux ordres.
- Rumibayu est fou, ne cherche pas à comprendre un fou, se voulut-il rassurant. « En effet, c’est plus qu’étrange, pourquoi ce jour-ci plutôt qu’un autre ? Tout ce que j’espère, c’est qu’il ne va pas chercher à se venger d’Ensei… Qui sait, sans le vouloir, il aurait pu lui éveiller une part de l’humain qui est en lui. Si c’est le cas, difficile de voir ce qu’il complote. Il n’a que huit ans, mais on ne sait jamais… » | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mar 30 Juil - 23:16 | |
| 2.4 Retour aux sources
Nos deux élèves avaient bien d’autres préoccupations à l’heure actuelle. Leur épreuve pouvait leur paraitre de taille : gravir un arbre par la force de leurs jambes uniquement, enfin avec un coup de pouce de leur chakra. Ryusuke se lança le premier, préférant faire plusieurs fois l’expérience pour en tirer leçon. Autant dire qu’à moult reprises, il échouait, en ne faisant que trois pas sur son tronc vertical. Quant au second, il en fit une approche plus réfléchie. Il avait bien assimilé que l’étape de la concentration du chakra dans les plantes des pieds était primordiale et à ne pas prendre à la légère, contrairement à son associé. Ensei palpa la surface rugueuse du végétal, se laissant aller à ses pensées virulentes. « Il se moque de nous ! Comme si cet exercice me rendrait plus fort ! Je n’ai pas de temps à perdre ici ! Les ninjas cherchent à faire de moi l’un des leurs, ça crève les yeux ! Non, je trouverai le moyen de m’améliorer par mes propres moyens. » Sans en avertir son ami, il marcha vers la sortie du terrain.
- Hé ! Tu ne veux pas essayer ? Le remarqua tout de suite Ryusuke.
- Non.
- Mais tu vas où comme ça ?
- Cet entrainement m’énerve, alors je m’en vais. - Moi, je continue. J’ai enfin ce que je voulais.
- Je sais, c’est pour ça que je ne te demande pas de m’accompagner. Salut !
- Je suis sûr que tu reviendras.
- Nous verrons.
Ainsi, leurs chemins se séparèrent et inconsciemment, ils savaient que cette situation leur était prédestinée.
Entrer dans le centre shinobi de Yuki, était particulièrement délicat pour quelqu’un ne portant pas l’insigne. Par contre, à partir du moment où l’on portait le bandeau, l’accès était libre, que ce soit pour y pénétrer ou pour sortir en ville. Ce fut donc un jeu d’enfant pour Ensei de déguerpir hors de l’emprise du Kage. En bien meilleur forme qu’à ses tous débuts, il lui était plus facile de se déplacer sans que chacun de ses pas ne passe pour le dernier. Il reconnut quelques coins de rues, mais la neige tapissait de moins en moins le sol, ce qui mettait sous un autre jour cette cité misérable. La pauvreté était encore plus mise à nue. Cette fois-ci Ensei n’était pas perçu comme un spectre affamé déambulant ça et là. Il inspirait de la crainte envers les gens. Les villageois le regardaient avec méfiance. A son passage, les conversations baissaient d’un ton. Et pourtant, il n’avait pas changé, il était toujours le même, il n’y avait que son uniforme qui le rendait différent. Le garnement ne savait même pas ce qui le retenait de balancer ce qu’il avait au front dans une poubelle. Peut-être parce que ça lui offrait un semblant de protection, un surplus de confiance. C’est durant son errance, qu’il réfléchit à l’erreur qu’il commettait. « C’est bien beau que je reste intransigeant à mes principes basés sur ma haine envers le ninja, mais cette haine ne repose sur rien de tangible sauf qu’ils sont à l’origine de bien des horreurs. Mais comment puis-je démanteler ce système tout en étant à l’extérieur. On m’a permis d’avoir ma place, et moi je la refuse pour lutter de front… J’ai bien peur que ça ne marchera jamais. Je ne veux vraiment rien avoir à faire avec les ninjas, mais si pour anéantir cet ordre, je dois me salir les mains, je le ferai. » Cette vérité lui était difficile à admettre. Devrait-il jouer au ninja longtemps ? En plus, il n’avait pas du tout l’envie de rentrer pour continuer l’entrainement qui pour lui était sans intérêt. Qu’est-ce qu’il pouvait donc faire pour gagner du temps ? « Joshua !! Oh non, c’est vrai ! On l’avait laissé derrière nous à cause de ces foutus ninjas kidnappeurs ! Il faut que j’aille voir s’il va bien. » Il ne prit pas plus de quinze minutes pour retrouver son chemin, celui qui le mènerait à leur base d’orphelins. Si tout s’était bien passé pour le petit dernier de la bande, il aurait réussi à se débrouiller. Il accourut donc jusqu’à la ruelle resserrée et l’appela en haut de la bouche d’aération… Pas de réponse. Il dut descendre et après avoir cherché du regard, constata malheureusement qu’il n’y avait plus personne. Leur petit frère de cœur s’était envolé. « Ce n’est pas vrai ! Mais où es-tu ? J’avais juré de te protéger… » Il tressaillit en apercevant des traces de combat, mais si lutte il y avait eu, tout avait été nettoyé. Un shuriken perdu s’ajouta à la liste des indices. « Pourvu que rien d’horrible ne lui soit arrivé. Je m’en voudrais toute ma vie. » Dépité et remonté à la fois, il grimpa à l’échelle et émergea des ombres froides. Dans l’espoir qu’il le verrait dans les parages, il fit des contorsions à son cou dans tous les sens possibles. L’angoisse qu’il manifestait envers le disparu, empiétait sur ses facultés d’analyse. Il ne put juste remarquer, un artisan qui dépoussiérait son perron. Il s’était arrêté dans son ménage pour regarder le déboussolé. Il ricanait de sous un sourire moqueur. « Cet homme doit savoir quelque chose… »
-Hé, vous ! Qu’est-ce qui vous faire rire ?! S’avança le petit ninja.
- Rien, je n’ai fait que te reconnaitre. Tu fais parti des orphelins bouseux qui trainaient ici. Je me rappelle de ton petit trio. Te voir maintenant sous les couleurs de Yuki, me fait bien marrer, se fit-il agaçant.
- Savez-vous quoi que ce soit sur le plus jeune de ma bande, un petit brun, cinq ans et qui a une mèche qui lui tombe sur le visage.
- Comme si j’avais à partager des informations avec l’un de ces rapaces de Yuki. Du vent ! L’envoya-t-il sur les roses.
Toucher sa propre personne ne lui faisait ni chaud ni froid, surtout que le citoyen visait ce qu’il revêtait. Non, ce qui le mit dans un état de colère monstre incontrôlable, était que la vie, l’avenir d’un proche auquel il tenait était sur le fil du rasoir. Il était en plus dénigré et sous estimé par son jeune âge. Il dégaina vivement son kunai et le pointa contre le ventre de l’individu à la critique facile.
- Hé, oh ! Ne joue pas avec ça, petit ! C’est une arme !
- Alors si vous ne voulez pas finir éventré, dites-moi ce que vous savez ! - D’accord, d’accord, calme-toi ! Ce que je sais, c’est que le gamin que tu m’as décris a été emmené de force par des ninjas.
- Des ninjas ! Craignait Ensei. De Yuki ? Appuya-t-il sur l’embonpoint du vendeur.
- Non, non, ils avaient un autre symbole étrange, comme des vaguelettes sur leur bandeau.
« Des vaguelettes… » - Tu as intérêt à m’avoir tout dit, sinon…
- Quelque chose ne va pas ? Se dévoila un troisième intervenant.
Un personnage à la haute et fine stature venait de pousser le rideau pourpre d’une devanture, celle d’un restaurant de brochettes. L’homme était couvert d’un magnifique et long kimono blanc. De son visage transparaissait un côté filou. Ensei trouvait que son faciès lui disait quelque chose, mais sa voix suave et sinueuse l’avait déstabilisé comme il ne l’avait pas entendu la première fois.
- Non, ce n’est rien, lâcha sa prise l’énervé.
Il rangea son couteau, et agit sagement en s’en allant pour éviter les ennuis, le dos tourné. Il repensa au physique de celui qui l’avait pris en flagrant délit : ce kimono, ces yeux sombres avec cette étincelle, sa coiffure indomptable avec ses bouclettes grises, et ce sourire espiègle. « Mais, c’est… ! » Il se retourna, mais il n’était plus là. Il entreprit donc de reprendre le chemin inverse, sans trop se poser de questions. Il n’avait pas d’autres choix pour s’informer sur cet autre village ‘aux vaguelettes’, et pour devenir plus fort. Il devait se tenir à cet apprentissage, qu’importe le temps que cela prendrait. Son retour chez les ninjas de Yuki fut marqué d’une promesse.
- Joshua… Je te jure que je te retrouverai, même s’il faut que des nations entières deviennent mes ennemis.
Il accéléra légèrement son rythme de marche, jusqu’à ce qu’il atteigne l’enceinte fourmillant de gardes. Il rejoignit le lieu où son compagnon travaillait sur son chakra. La matinée ne s’était pas encore tout à fait éteinte, et il fut élogieux envers le brun débordant d’énergie. En effet, il faisait des progrès en gambadant quatre à cinq pas de plus sur son arbre. Pour se motiver, Ryusuke marquait l’endroit où il avait stoppé sa course, avec un coup de kunai dans l’écorce. S’il voulait rattraper son retard, il devait s’y mettre immédiatement.
- Te revoilà, sacripant ! L’interpella Denonai qui avait su se faire discret. Serais-tu enfin disposé à te prendre en main ? Sourit-il narquois. Zut ! Il était revenu avant lui. Tant pis, le fugueur grogna entre ses dents en guise de réponse affirmative mais non enjouée. Il se plaça ensuite face à son arbuste.
« Mon dieu, déjà l’âge bête… Il m’a quand même causé du souci, et une sacrée frayeur. Au final, plus de peur que de mal. Rumibayu et lui ne semblent pas s’être revus. Ma première intuition était la meilleure, le prisonnier a bel et bien quitté Yuki, sans s’y attarder. Des dizaines d’équipes ont été mobilisées et aucune trace de l’enfant poupée n’a été trouvée, même par nos senseurs. Tant mieux, je me voyais mal m’occuper de lui et le canaliser à tout bout de champs. Je vais pouvoir me concentrer sur mes recrues. » Se rasséréna le maitre. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mer 31 Juil - 23:40 | |
| 2.5 Tenir sur l’eau
Enfin, leurs efforts allaient se concrétiser. Ryusuke avait une persévérance tenace, et réessayait même si sa progression verticale n’évoluait pas du tout. Comme il avait pris de l’avance sur son meilleur ami, il avait quelques heures de pratique dans les jambes. Il se savait sur la bonne voie, il peinait encore à contrôler correctement son chakra. Un point que lui avait confié Denonai avant qu’Ensei ne débarque, était que même des ninjas confirmés pouvaient ne pas avoir un contrôle irréprochable de leur chakra. Cependant, courir sur une surface qui leur devait de braver la pesanteur, était réalisable pour le plus dérisoire des shunins. Ensei usa de méthode et de concentration avant de s’y essayer. Puis, après avoir pris son élan, il adhéra à l’écorce. Tout comme Denonai, Ryusuke le surveillait, et il fut ébahi quand il le vit le rattraper en une seule tentative. Imitant son voisin, celui à la crinière azurée écorcha le tronc d’un coup de kunai, avant de retomber sur ses pattes. La compétition les motiva. Même si c’était amical, les aspirants ninjas ne voulaient pas que l’autre le dépasse. Des sourires en coin se dessinaient quand l’un prenait l’ascendant sur l’autre, mais l’autre répondait aussitôt du tac au tac. L’impression faisait qu’ils se battaient, mais en réalité, ils s’entraidaient, ils apprenaient l’un de l’autre, ce qui les amenait à se sublimer. L’après midi se calqua sur la fin de matinée qui n’était qu’un magnifique bras de fer entre eux deux. Ce n’est qu’en début de soirée que Denonai bougea :
- C’est bien, je dois dire que je ne vous voyez pas tenir si longtemps et aller si loin. Vous avez compris l’essentiel. Je vous encourage à continuer dans les prochains jours, cet exercice jusqu’à ce que vous arriviez tout en haut.
Que ce soit Ensei ou Ryusuke, ils reprenaient leur souffle, après qu’ils aient accompli le plus dur. Ils étaient à peu près au même niveau, chacun sur une branche à bonne altitude.
- Vous avez gagné le droit à un repos mérité. Demain, je veux vous voir ici à la même heure.
Derrière ses manières froides et rebutantes, leur maître n’en était pas moins fier de leur implication. Ils mettaient vraiment du cœur à l’ouvrage. C’est en retenant ses sentiments paternels qu’il les laissa rentrer à leurs dortoirs. Pour cette fois, ils n’eurent pas à l’idée de prolonger leur soirée. Ils étaient claqués par leur entraînement. C’était surtout une question d’habitude, c’était complètement nouveau pour eux de malaxer leur chakra. A force, ils s’épuiseraient moins vite. A pas fatigués, ils s’arrachaient pour revenir au pavillon. Avec lassitude, Ensei releva que son équipier avait son regard qui espionnait partout. Il passait particulièrement en revu les voies ombragées.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive encore ? Ne put garder le silence le maigrichon.
- Chut !
- Allez, dis-moi !
- Je me prépare à contrer une éventuelle attaque vengeresse de Mokuya, dit-il sans détourner sa surveillance des bâtiments.
- Oh, non ! Tu es vraiment irrécupérable ! Tu crois qu’un ninja de son statut va s’embêter à nous piéger ?
- A sa place, j’aurai ruminé ma défaite toute la journée…
« Ouais, c’est plutôt nous qui avons mordu la poussière, enfin bon… Je vais le laisser dans son délire. » Renonça Ensei. Comme il fallait s’y attendre, ils ne firent aucune mauvaise rencontre, et s’apprêtèrent à aller se coucher. Avant qu’ils ne se séparent, Ryusuke voulut savoir ce qui avait fait changer d’avis, son frère d’arme.
- Tu es rapidement revenu sur ta décision, aujourd’hui. Comment ça se fait ? Il s’est produit quelque chose ? - Ok, je n’ai pas à te le cacher… En fait, je suis retourné voir Joshua.
- Ah ! Comment va-t-il ?! S’excita le garçon à la coupe punk. Rassure-moi, il va bien ? - Je ne peux pas te le confirmer. Tout ce que je sais, c’est qu’il a été emmené par des ninjas d’un autre village.
- Je vois…, se calma Ryusuke.
Le petit brun se sentit désarmé, inutile. Il avait été touché par cette triste nouvelle. Un espoir persistait que Joshua soit encore en vie. Mais, le reverrait-il un jour ? Il entra alors dans sa chambre, sans chercher à en savoir plus, sa nature bavarde s’étant effacée. Il était en proie à l’abattement et Ensei le comprenait. Il aurait pu lui aussi s’écrouler complètement, mais son serment lui avait donné l’assurance qu’il le retrouverait à un moment ou à un autre. C’est sans même se dire bonne nuit qu’ils s’affalèrent sur leurs draps pour un somme de longue durée.
Le matin se leva de bonne heure, tout comme ces jeunes ninjas plein de vigueur. Ce nouveau jour prévoyait une bonne dose de sport. En premier lieu, Denonai qui fut là à l’avance, leur présenta les trois arts principaux du ninja : le taijutsu, le ninjutsu et le genjutsu. Pour illustrer ses propos, il prit l’exemple de Mokuya qu’ils avaient vu en action. Il s’était servi d’un taijutsu net et propre face à Ryusuke. Ses senbons qui gravitaient dans l’air étaient un jutsu typique issu du ninjutsu classique. Puis, Ensei avait été victime d’une de ses illusions de pétrification, donc d’un genjutsu. Ils pouvaient ainsi se faire une idée des différentes manières d’utiliser le chakra. Mais pour l’heure, leur sensei avait choisi de renforcer leur physique par des séances d’exercices au corps à corps. Le maniement des armes ninjas fut aussi au programme. Ils mirent du temps à trouver le bon geste pour que leurs lancers de shurikens atteignent leurs cibles. Pour finir en beauté la séance, Denonai les opposa dans un combat où seulement le taijutsu allait opérer. Dans sa première observation, il n’y avait aucun doute sur la supériorité de Ryusuke. Ce petit était plus entreprenant, avec ce soupçon de fougue. Il était aussi largement plus résistant, encaissant les rares attaques d’Ensei. Le pauvre adversaire fut vite mis à terre, avec deux coups placés dans le ventre. Ils refirent un duel, mais le résultat avait gardé son vainqueur, Ryusuke. Denonai en déduisit que l’intenable avaient des facilités dans les arts martiaux, peut-être exploiterai-il ces facultés-là ? Par contre, il était dans le flou pour le cas d’Ensei, mais rien n’était perdu d’avance. Le maître le voyait très bien exceller en ninjutsu. Avant cela, le professeur les convia à prendre un repas copieux dans un de ses restaurants préférés. Il commanda à leur place, un bol de soupe bouillante aux nouilles. Le liquide épicé brûlait leurs gosiers, mais ça n’était pas désagréable. - Vous pouvez nous dire pourquoi vous nous avez imposé ce régime ? Le questionna le frêle.
- Je ne vous ai pas laissé le choix, car plus vous aurez chaud mieux ce sera pour la suite. Je vais même en prendre à emporter, au cas où. - C’est quoi ce que l’on va faire ? Une nouvelle épreuve ? Trépignait le brun, curieux. - Vous allez voir. Nous changerons de zone d’apprentissage pour cette fois-ci, leur concéda Denonai.
Repus, Denonai les fit sortir du village et leur fit faire un footing sous une légère brise. Il prétextait qu’ils devaient entretenir leur forme. Mais, entre autre, il voulait qu’ils dégagent une chaleur corporelle élevée. En plus, cette activité favoriserait la digestion. Cet échauffement les mena à l’endroit voulu, un lac gelé. La fonte avait commencé comme il se doit. Il n’y avait qu’une fine couche flottante. Le jonin les enjoint à venir avec lui sur l’eau figée, c’est ce qu’ils firent, retissant. Au beau milieu, leur meneur brisa la glace causant des fragilités qui se propagèrent. Les élèves frémirent, juste un instant, le temps que Denonai Raikoku se démène pour souder les craquelures à l’aide de son givre libéré au contact de sa main. De par son intervention, il ne restait que deux ouvertures dans la glace. S’ils n’avaient pas été présents, ils auraient pu croire que des phoques avaient élu domicile dans ce havre aquatique.
- On va pouvoir commencer, qu’est-ce que vous en dites ?
- J’ai plus que hâte ! Sautilla Ryusuke.
- Oui, enfin… je pense refroidir tes ardeurs, jeune Gomenaren. Ce que vous devez accomplir, c’est de vous maintenir immobile sur l’eau.
- Hein !! S’écrièrent-ils ensemble.
- Ah, ah ! Ne faites pas vos têtes d’ahuris ! Je vous explique le principe. Vous devez procéder comme pour grimper aux arbres. Mais il y a une différence de taille, puisque l’eau est une surface liquide. Vous allez devoir déployer une concentration hors norme pour que le flux à vos pieds se répande de manière constante, le dosage doit être continu ! Si vous échouez… plouf ! Plaisanta-t-il.
- Mais on va mourir de froid ! Gesticula le fils de Kamuhita.
- Mais non, je suis là s’il y a un pépin. De toute manière, il faut bien vous rafraîchir après la soupe et le sport, sourit-il à peine. - Vous êtes un gros sadique !
Ensei suivait les rebuffades de son partenaire avec peu d’intérêt. Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils se plaignent ou non, la finalité restait la même : ils devaient réussir pour progresser encore et encore. En revanche, il avait le poil qui s’hérissait rien qu’en s’imaginant passer le gros orteil dans cette eau. Comme son associé, il appréhendait cette mise à l’épreuve. - Vous avez chacun votre puits, alors à vous de jouer, mes élèves adorés, les lança-t-il, détaché et sur un ton neutre.
Denonai eut le temps de s’asseoir à même le lac pétrifié, que les enfants n’avaient pas bougés, immobiles devant leurs trous. Pour cause, ils devaient manipuler leur chakra avec précision et de façon plus soutenue. Ils n’avaient pas du tout envie de faire trempette, ils voulaient donc être sûrs de leur tentative. Ce fut Ryusuke qui leva le premier sa jambe au dessus de ces flots apaisés et sombres. Tout en fermant les yeux, il y alla franchement, prenant son courage à deux mains. Il ne réussit même pas à faire un pas correct. Instantanément, il prit un bain. En le voyant plonger, Ensei fut parcouru d’un frisson. « Pourvu que je ne fasse pas la même ! » Il se ressaisit pendant que le brun remontait en claquant des dents. Leur sensei vint le prendre sous son aile en l’emmitouflant dans une serviette. Il l’avait emmené pour l’occasion. La soupe qu’il avait pris à emporter, leur servirait de remontant, s’ils essuyaient échec sur échec. Ensei avait repris son sang-froid, et avait repositionné ses doigts en mudras. Le chakra tourbillonna deux secondes à ses pieds avant de stagner. Il se sentit prêt, et Denonai le voyait sur la bonne pente. Le genin devenait de plus en plus vivant à mesure qu’il modelait cette énergie. Il se trouvait une seconde nature. Devenir un ninja… était-ce si mal que ça, en fin de compte ? C’est avec détermination qu’il se posa sur l’amas liquide. Il n’eut aucune difficulté à se maintenir sans faire de remous. Il avait réussi ! Le dosage, le flux constant, il avait tout paramétré avec minutie. Il avait un talent certain, ni l’adulte ni l’autre gamin ne se mentirent là-dessus. Ensei voulut pousser jusqu’où il pouvait tenir, malgré le risque de faire un plongeon. Il aperçut le regard chaleureux de son maitre qu’il lui était destiné, c’était comme si il le voyait sous un autre jour. Soudain, il flancha ! Il n’avait pourtant pas été négligeant, mais une image lui vint comme un flash. Elle s’étendit devant ses yeux à une vitesse extrême, mais elle était suffisamment réaliste et percutante pour qu’il la retienne dans sa mémoire, une mémoire essorée de ses nombreux souvenirs. Il découvrit un objet en gros plan… un bandeau frontal d’un ninja de Yuki. Il était porté par quelqu’un à en croire sa position, et était éclairé par une lumière artificielle. Une goutte de sang suintait sur le métal gris, et le ressenti du jeune chevelu était une peur et une haine effroyables. C’est dans cette fraction de seconde, qu’Ensei s’enfonça dans l’obscurité du lac, envoyant autour de lui des éclaboussures. | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 16 Aoû - 15:56 | |
| 2.6 Cauchemar
« Qui suis-je… qui suis-je à la fin ?... Ce village me fait mal… Je le maudis. »
Ce gosse indécis était une proie facile pour les ténèbres, ceux de son cœur, et ceux qui le cajolaient dans ce lac. Il gelait sur place sans se débattre, et en même temps il n’en était pas mécontent. Il y était choyé, il était chez lui… « Je me sens bien… » Cette absence de tout, l’avait apaisé, avait atténué cet effroi qui l’avait pris aux tripes. Cependant, contre sa volonté, il fut tiré hors de l’eau. Une personne l’avait ramené à la triste réalité. A l’air libre, il était glacé, trempé jusqu’à l’os. L’homme à la longue coiffure raide, l’avait extirpé des profondeurs en ayant plongé à sa rescousse.
- Ca suffit pour toi, Ensei ! Il n’était pas nécessaire que tu t’épuises. J’ai assez à faire avec un Ryusuke ! Le sermonna-t-il sans y mettre de sévérité. Ensei se contenait ; sa rage pouvait lui échapper à n’importe quel moment. Heureusement, il était lucide. Il se laissa revêtir d’une serviette sèche, en se recroquevillant sur lui-même. Il respirait fort. Denonai était persuadé que le froid extrême y était à l’origine, mais avant tout, c’était sa haine farouche qu’il essayait de refouler. Ce qui lui donna du baume au cœur, fut qu’il avait expédié cette étape avec réussite. Ryusuke retenta sa chance, et prit exemple sur son équipier. Il ne fit plus sa tête brûlé, et une fois sûr du maintien de son chakra, il marcha sur l’eau. Il n’était pas à l’aise, ses semelles pataugeaient. Le sensei lui intima de s’arrêter. Il avait compris l’essentiel, il lui manquait cette concentration. Il avait tendance à s’éparpiller pour un rien. Il devrait mieux s’en sortir avec plus de maturité. C’est sous les cris triomphaux du surexcité, que cette journée riche en découvertes se termina. Un noir complet s’évapore. La vision était embuée de larmes. Des sanglots d’enfant s’échappaient de sa bouche. Il était incapable de les retenir. Sous ses pieds attachaient à des sandales, un parquet le soutenait. Il était vraisemblablement assis, calé contre un mur. Il se morfondait. Tristesse, détresse et angoisse lui donnaient la gerbe. La mort le guettait. Il avait peur de regarder le sol, mais s’y risqua. Ses pleurs furent en suspend le temps que sa vue trace ce parterre de planches cloutées. Des flaques de sang se dévoilèrent et lui donnèrent un début de malaise. Finalement, deux corps étaient répandus, meurtris. Un homme à la musculature pouvant faire des envieux et aux cheveux gris et court, et une femme aux cheveux bleu ciel coupés au carré…Ses parents. Ils étaient morts. En revanche, une personne bien vivante se tenait face à ce massacre. Des ombres se jouèrent de l’enfant en dissimulant visage et tout geste fluide venant de l’inconnu. Un seul, un unique détail ressortit de ce personnage : les lampes à huile de cette salle commune faisaient briller un bandeau ninja sur sa tête. L’emblème de Yuki, ses flocons…c’est ce bandeau ! Il était éclaboussé du sang de ses victimes. Comment pourrait-il l’oublier ? Il était traumatisé… sa peur… sa haine… se mêlent et se tissent entre elles. L’assassin fit alors un pas en avant. Il allait le tuer ! Ensei se réveilla en sursaut. Des sueurs froides ruisselaient sur son front et partout sur son corps. Il lâcha un léger cri en s’apercevant que son index, s’était noirci et allongé. Plus il reprenait contenance, plus son étrange doigt rétrécissait, pour redevenir normal. « Ce n’est qu’un rêve, un mauvais rêve. » Mais il était si réel. Son petit cœur en était encore chamboulé, ne sachant plus comment rythmer la cadence de son pouls. Il avait chaud, affreusement chaud, et pourtant le chauffage n’était pas en marche. Il se leva, encore mort de trouille par ses démons, et alla à la salle de bain. Au lavabo, il se rafraîchit le visage. Au bout d’une minute, il le referma entre ses mains. Il était de nouveau perdu. « Pourquoi suis-je aussi tremblotant après un rêve ? Il était vraiment réaliste, c’est comme si je l’avais déjà vécu… Ce doit être une bribe de mon passé, celle qui m’a le plus détruit. J’ai vu le même bandeau dans le flash de tout à l’heure, et ce n’était pas un rêve, c’est donc bien l’un de mes souvenirs. Je saisis mieux ce qui me pousse à rejeter Yuki, et ce qu’il symbolise. Merde… » A trop se maltraiter l’esprit, il vomit dans l’évier, c’était une réaction de son corps. Il n’était vraiment pas bien. Pour la peine, il se vêtit en conséquence pour prendre l’air. Il ferma la porte sans bruit. Pensant être plus enclin à se revigorer en hauteur, il osa prendre sa place sur le toit. Pour cela, il avait mis à contribution la technique d’adhérence. Il pensait qu’il serait seul là-haut, sous cette lune argentée. Sa respiration se calma quand il vit qu’il avait été doublé par un autre ninja. Grâce aux lueurs nocturnes, il put l’identifier. C’était son maitre, Denonai. Lui-même s’était posé pour contempler la sérénité du spectacle. Ensei devait faire une croix sur sa sortie solitaire. Se rendant compte que Denonai n’était pas pressé par ses tâches et responsabilités, il s’installa près de lui. Sa nuit cauchemardesque lui avait chassé l’envie d’en savoir d’avantage sur la Yukikage. Néanmoins, il était obnubilé par ce qu’il avait vu dans son sommeil. Vu le rang de son professeur, peut-être savait-il des détails sur ses parents ? Il les avait peut-être connu ?
- Vous ne dormez toujours pas ? Commença-t-il son interrogatoire en douceur.
- C’est plutôt à moi de dire ça, fit l’homme amusé. Si tu veux savoir, il m’arrive d’avoir des insomnies.
- Hm…
Il y eut un calme plat, avant que le plus jeune ne renchaine la discussion.
- Je veux vous faire une confidence, moi aussi. Je rêve souvent de mes parents. Du moins, j’en déduis que ce sont les miens. Les avez-vous connus ? - Oh là ! Comment veux-tu que je le sache ! Avant que tu ne sois emprisonné, je ne t’avais jamais vu. Mais je dois avouer que tu me fais penser, à une femme, une kunoichi de notre village qui est décédée. Mais que tu sois son fils, me surprendrait ! Par contre, tu pourrais être de sa famille. - Alors, tant pis. Moi qui voulais en apprendre plus sur eux…
- Il ne faut pas que tu te prennes la tête. Tu les retrouveras, j’en suis persuadé.
« Il ne semble pas au courant qu’ils sont certainement morts… Yuki cache bien des choses. » En conclut l’azuré.
- Oui, je suis d’ailleurs bien occupé au sein du village, à présent. Au fait, en parlant de village, j’ai vu un symbole différent des flocons !
- Lequel ?
- C’était comme de petites vagues, je crois.
- Les ninjas que tu as aperçus viennent de Kiri, le village caché de la Brume, l’un des cinq grands villages. Tu es intéressé par la géographie ? Voulut savoir le shinobi de haut niveau. - Oui, ça me plairait bien d’en savoir plus ! Ca me changerait les idées, sourit le genin. « Excellent ! Je vais pouvoir me renseigner sur cet ordre établi, et comprendre comment tout cela fonctionne. »
C’est sans aucune arrière-pensée, que Denonai lui fit un topo des Cinq Villages, ceux qui menaient la danse en ce bas monde. Il traita du Gokage à ne pas sous-estimer. Puis, il boucla ce tour d’horizon avec les petits pays, et les quelques petits villages ninjas qui s’efforçaient à exister parmi eux. Il lui expliqua que la Yukikage avait fait des sacrifices pendant son règne pour sortir sa patrie de cette spirale infernale. Elle voulait qu’il soit reconnu, mais c’était du passé tout ça… C’est en pensant à sa sœur bien-aimée qu’il questionna son apprenti dans le blanc des yeux :
- Penses-tu que les gens peuvent changer - Je ne sais pas, bafouilla Ensei qui n’était pas prêt à y répondre.
Il lui avait posé une colle. Il préféra passer à autre chose : - Allez, au lit ! Se ressaisit le jonin. Les entrainements continuent dès demain. Je vous promets aussi que vous aurez bientôt vos premières missions. Ensei avait été rassasié pour ce soir, et ce n’était que lors de leur échange qu’il prit conscience qu’il pouvait avaler une tonne d’informations sans mal. Denonai prit congés, reprenant ses faux airs sombres. Le débutant ne voulait pas se recoucher même s’il le fallait. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Lun 19 Aoû - 12:17 | |
| 2.7 Frictions
Les jours s’accélérèrent entre missions et entrainements intensifs. Côté missions, l’engouement d’Ensei et de Ryusuke avait vite déchanté. Ils s’attendaient à du spectaculaire, de l’aventure. Ben… ils étaient plutôt de corvée : sortir les poubelles, récurer les toilettes, laver les sols du manoir de la Yukikage furent leurs premières assignations. Tout ça pour être payé une misère. Ce n’est qu’au fil du temps que leur taches ingrates évoluèrent. Ils eurent des missions comme apporter des missives au Kage, ou faire des courses. Quoiqu’il en soit, ils virent que leur rang de genin ne leur était pas profitable, et furent donc plus motivés que jamais pour gravir les échelons. Pour cela, ils étaient bien plus enthousiastes sur les exercices imposés par leur cher maitre. Il leur enseigna le ninjutsu de base. La permutation, le clonage et la métamorphose n’eurent plus de secret pour eux. Leurs progrès au combat à mains nus, ou dans le maniement des kunais et shurikens étaient significatifs. Leur niveau ressemblait plus à des genins en bonne uniforme. Ryusuke avait cependant gardé de plus grandes ressources que son ami dans ce style de combat. Puis, toujours en ce qui le concernait, il s’était perfectionné pour marcher sur l’eau, rattrapant par là même son rival. Faisant des efforts dans l’art du ninja, les enfants des neiges obtenaient assurance et confiance en leurs capacités. Ne manquait plus que leur série de missions de rang D s’achève… ce qui n’était pas évident avec les temps que traversaient Yuki.
Trois ans plus tard,
Le temple asiatique qui faisait office de siège du gouvernement à Yuki ne sommeillait pas complètement alors que l’obscurité régnait. L’homme aux cheveux nuit, Denonai avait été convoqué par sa sœur, la redoutable Yukikage dont l’apparence était bien mise sous silence. Que pouvait bien cacher ce voile ?
- Tu m’as fait appeler ? - Oui, cela fait un moment que je n’ai pas eu l’un de tes rapports sur l’évolution de tes poulains. Alors je le veux et oralement cette fois-ci. Comment ça se passe ?
- Ne joue pas à ça avec moi, tes ANBUS te font des rapports détaillés à ce sujet.
- Je préfère l’entendre de ta propre bouche.
- Ils ont acquis les bases, fit-il après mûr réflexion.
- C’est tout ! S’étonna la meneuse d’hommes après un temps d’arrêt, croyant qu’il aurait ajouté une précision. Bon, tu vas m’accélérer ça ! Demain je veux savoir qu’elles sont leur élément de prédilection, et fais en sorte qu’ils le maitrisent.
- D’accord, je ferai selon tes ordres, confirma-t-il pour vite s’en retourner.
- Attend une seconde, frérot. J’ai un nouvel ordre de mission pour toi, et ton duo chevronné, le stoppa-t-elle.
Elle avait eu cette pointe d’amusement dans sa voix rocailleuse qui lui déplaisait. Le rideau de perles trembla, et une main blanche comme la neige en émergea. Elle tenait un rouleau avec un cachet, sans nul doute les informations requises pour accomplir la mission. Dès que le soldat aux mains givrantes, s’empara du papier roulé, il marqua une certaine incompréhension. C’était une mission de rang B ! Elle allait donc les confronter à des ninjas, et ses élèves n’étaient pas préparés à ce genre de pérégrination hasardeuse. Leur formation n’était déjà pas complète, mais en plus ils n’avaient même pas été mis en de telles situations, en épreuve de simulation. Ajouté à ça, qu’ils devraient partir demain.
- Ils ne sont pas prêts, lui dit-il de but en blanc, lui tendant la missive.
- Mais je le sais bien. C’est pour ça qu’ils vont quand même venir avec toi. - Que cherches-tu à faire ? Les tuer ?! Se contenait-il pour ne pas s’emporter. - Cela fait trop longtemps que je patiente. Ensei, par exemple aurait dû développer son jutsu depuis le temps. Je ne veux donner qu’un coup de pouce au destin. - Tes décisions sont incohérentes. Elles vont nous perdre.
- C’est à moi d’en juger. Serais-tu en train de regretter tes actes passés ? Se fit-elle suspicieuse.
- Non. Bon, si tu insistes, nous n’avons pas le choix. Nous partirons tous ensemble. - Je préfère t’entendre dire ça.
Denonai ne prit pas la peine de lui souhaiter une douce nuit, tant il était remonté contre elle. « Quelle erreur ! Quelle erreur j’ai pu commettre en lui faisant confiance ! » C’est ainsi que tout s’éteignit.
Ce fut aux aurores que Ryusuke et Ensei se levèrent. Régulièrement, Denonai leur donnait rendez-vous pour un décrassage matinal. Ensemble, ils atterrirent sur le camp d’exercices habituel. Tout ceci était devenu une routine. Leur professeur arriva peu après eux, et n’avait pas l’intention de se tenir à leur programme.
- On laisse tomber la mise en forme pour aujourd’hui. J’ai bien mieux vous concernant.
- Quoi ? Se réveilla le tumultueux.
- Vous rappelez-vous que je vous ai parlé des différentes natures de chakra ?
Sans même qu’on le lui demande, Ryusuke, en bon élève, les récita : le futon, le doton, le katon, le suiton et le raiton. Ensei les connaissait aussi par cœur, mais il n’aimait pas faire étalage de son savoir. Il aspirait toute connaissance comme une éponge et ne la partageait avec personne. Après l’énumération sans faute du petit, le jonin passa en quoi consister la suite des évènements. Il tira de sa manche une poignée de feuille de papier, à première vue tout à fait normales.
- Ces bouts de papier vont vous permettre de savoir quelle est la première nature de votre chakra. C’est assez simple, je vous donne une feuille, vous faites passer votre chakra dans votre main, puis dans le papier. Vous verrez qu’il réagira.
Il les leur distribua et suivirent ses recommandations de mode d’emploi. Au bout du compte, le résultat escompté survint. Ryusuke écarquilla les yeux au moment où le papier se fendit en deux. Pour Ensei, il se froissa. - C’est bon, vous pouvez vous arrêter. Ensei, ton élément est la foudre, et Ryusuke, le tien c’est le vent.
- Waouh !!! Génial ! S’exclama l’intenable. Je vais maîtriser le futon !
- Je n’en suis même pas surpris, tu es une véritable tornade ! Plaisanta son collègue.
- Ah, ah, ah… Je suis mort de rire. Moi non plus, je ne suis pas étonné que tu sois de type foudre. Tu as toujours été une lumière !
- Joli !
Denonai était désemparé en les voyant se complimenter dans une ambiance joueuse et détendue. Comme on dit, il prit ses clic et ses clac et s’en détourna. Avec ce qu’il les attendait, il n’était pas du tout dans la même bonne humeur.
- Hé ! mais où allez-vous comme ça ? L’interpella enfin Ryusuke.
- Vous n’oubliez pas de nous donner les prochaines consignes ? Poursuivit le jeune assombri. - Nous verrons ça plus tard.
- Pourquoi ? Donnez-nous quelque chose à faire ! S’indigna le brun.
- Je reporte l’entraînement pour une raison. Nous avons un nouvelle mission…
- Si c’est pour récurer les toilettes de la Demoiselle, je passe mon tour, bouda celui à la coiffure invraisemblable.
- Ce n’est rien de ce genre. Demain, nous partons en terre inconnue, en dehors de Yuki. Alors faites vos bagages, juste le nécessaire. On se retrouve à la porte Ouest du centre shinobi, vers 7h00. Jusque là, je vous mets au repos.
Ils auraient aimé connaître les dessous de cette mission, mais leur sensei les avait immédiatement abandonné. Il n’arrivait plus à se retenir. Il chercha à se mettre à l’écart pour faire passer sa colère. Ses élèves étaient encore trop imprudents, leurs sourires en témoignaient. Ils étaient constamment mis sous surveillance. Il savait que s’il ne faisait pas prendre de risques à ses élèves, sa sœur le verrait d’un très mauvais œil, et trouverait en lui une gêne pour ses manigances. Il savait mieux que personne, ce qu’elle réservait aux gêneurs. Il n’avait pas d’autre choix que de mener sa jeunesse au casse-pipe, les dangers du métier. Sans souci, les deux énergumènes avaient profité de la journée libre et avait prit leur temps pour faire leurs sacs. Ryusuke ne cachait pas son impatience, et il avait même contaminé son compagnon. La nuit tombante, ils étaient bien trop pressés de bouger, que leur sommeil s’enfuyait.
Tous étaient à l’heure, avec peu de temps de récupération dans leurs compteurs. La réticence du maitre se faisait ressentir quand ils quittèrent Yuki no kuni. Mais ils furent tous plus détachés en traversant le pays de la neige. Le climat était bien sûr rude, mais à cette saison, il était supportable. Ils traversèrent de petites rivières à gués, des forêts aux feuilles persistantes et quelques rares villes. Ensei et Ryusuke avaient eu des ressentis plus que bizarres. Depuis qu’ils étaient à l’extérieur, ils ne s’étaient jamais sentis aussi libres, sans contrainte. Denonai le devina :
- Ca fait du bien de sortir de l’emprise de l’aura de la Yukikage, pas vrai ? Ils eurent du mal à assimiler cette parole lourde de sens.
- Que voulez-vous dire ? Se lança Ensei.
- Oh non, rien d’important, se retint-il pensant en avoir trop dit. Au fait, si je vous parlais de notre mission avant que l’on atteigne notre point de rencontre ?
- Faites comme vous voulez, répondit le pâle comprenant bien qu’il n’en retirerait rien de plus.
- Dans la région, un voleur de bijoux sévit. Il agit le même jour dans la semaine, à la même heure, et parvient à déjouer les systèmes de sécurité de chacune des bijouteries. Il ne s’est jamais fait prendre. Il travaillerait en solo, mais ce n’est pas encore une certitude. Notre client est donc le bijoutier qui est sûrement le prochain sur sa liste, si l’on en croit son parcours de méfaits. C’est cette nuit que le cambrioleur frappera.
- Pff… On va la faire les doigts dans le nez cette mission. Moi, qui m’attendais à quelque chose de plus palpitant, décompressa Ryusuke, les bras en éventail.
- Ah, mais je n’ai pas tout dit, ce malfaiteur était un ninja de notre village, un shunin. Alors ne la prenait pas à la légère.
- Bien, sensei.
Un bon quart d’heure tempéra leur excitation pendant qu’il prenait une route caillouteuse et sinueuse. Les gringalets s’attendaient à tomber sur une ville surpeuplée dans laquelle les affaires allaient bon train. Il fallait bien ça pour que fleurisse des commerces, et en outre une bijouterie. Bien non, ils furent pris à contre-pied quand leur vénérable maitre, les fit s’arrêter à une vaste maison à la bonne charpente. Elle était seule en bordure de route. Un silence dû à leur déroute, les plomba. Pendant qu’ils faisaient leurs têtes d’ignorant et que l’homme qui les dépassait se contint de pouffer de rire, une canne et ses canetons caquetèrent derrière eux en file indienne. | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Jeu 29 Aoû - 16:12 | |
| 2.8 Le voleur de bijoux
Cette bâtisse ne ressemblait en rien à une bijouterie, mais quand ils y entrèrent, c’était une autre histoire. Une clochette tinta pour avertir leur intrusion. Aussitôt, ils comprirent qu’ils n’auraient jamais dû douter du lieu. Des vitrines étaient disposées dans une immense pièce. Soit des ensembles comme une armure de samouraï incrustée de pierres précieuses, soit des bijoux – collier, bague, boucles – dans leur plus simple appareil étaient montrés aux yeux des clients. Chaque article était cloisonné d’un double vitrage blindé. La boutique avait été fermé au public, le gérant avait pris ses précautions avant que l’heure du crime ne sonne. Fébrile, le patron vint à leur rencontre afin de les accueillir comme il se doit. Il se frottait les mains nerveusement. Pour un bijoutier, il n’était pas spécialement bien habillé. Il avait un pantalon gris quadrillé et vieillot et une chemise blanche aux manches retroussées. Ses yeux minuscules étaient mis en valeur par des lunettes allongées à la monture dorée. Pour le physique à proprement parlé, il devait avoir la cinquantaine, voir les soixante ans bien tassés. Il avait une peau à peine bronzée, le cuir chevelu dégarni. Il n’y avait sur les côtés que des bribes de sa capillarité qui se défendaient contre le temps.
- Ouf ! Vous voilà, messieurs ! Souffla l’individu de petite taille. - Voyons, comme si nous n’allions pas répondre à l’appel de l’un de nos plus fidèles amis, monsieur Nawako... Les enfants, je vous présente Mr Nawako qui a toujours défendu nos intérêts. - Je vois que tu t’es entouré de la nouvelle génération, Denonai.
- Ainsi va la vie.
- Bonjour monsieur, le saluèrent poliment les genins.
- Comment se fait-il que vous soyez proche de Yuki ? Lui demanda Ensei qui ne voyait vraiment aucun lien entre un village de ninjas et un commerçant.
- Très bonne question ! Ca remonte à mon arrière grand-père qui était joaillier. Il a participé à l’aspect culturel du village de Yuki en fabriquant…
- Bref, passons sur les détails. La famille Nawako a fortement contribué à l’embellissement et à la renommée du village, et ça depuis le Shodaime, coupa court Denonai. C’est tout ce que vous devez savoir.
Ensuite, il reporta son attention sur leur client :
- Pouvez-vous nous donner des éléments supplémentaires à la mission ? - Oui, bien sûr. Apparemment, ce bandit opère de manière assez commune, sauf qu’il se sert du ninjutsu pour contourner tous les systèmes de sécurité, même les plus sophistiqués. On peut dire que je suis le dernier sur sa liste. Me trouvant éloigné d’une ville, et n’ayant pas de sécurité plus pointue que mes confrères, mon magasin est une cible facile.
- Je vois. Le moment est donc bien choisi pour avoir fait appel à des ninjas. Il est obligé de venir ici cette nuit, et nous serons là pour le cueillir.
- Je vous fais confiance. Je vous laisse le double de la clé de la boutique, et je m’en vais. Je vous attendrai à ma résidence, demain matin en espérant que ce soit une réussite. - Vous n’avez aucune inquiétude à avoir. Je veille au grain.
Ayant beaucoup d’estime pour le Raikoku, le propriétaire les quitta pour qu’ils s’organisent. Les ninjas faisaient tout le temps du bon travail. Pourquoi cette fois-ci ferait exception ?
Le trio se prépara de cette manière : Ensei et Ryusuke feraient en sorte d’interpeller la ravisseur en étant cacher dans la bijouterie. Ils seraient dans le feu de l’action. Le jonin surveillerait les extérieurs pour peut-être attraper le voleur avant qu’il ne commette son larcin. Quoiqu’il en soit, si un ANBU les épiait, il ne pourrait pas dire au Kage qu’il n’avait pas mis du sien. Il appréhendait alors qu’il s’était mis à l’écart de ses genins. Ses élèves avaient pris du galon, mais face à un shunin… Pouvaient-ils se surpasser ? Qu’ils se surpassent… c’était exactement ce que cherchait à faire sa sœur avec cette mission. Elle voulait qu’Ensei s’accoutume de plus en plus avec son jutsu héréditaire, et Ryusuke était mis dans le lot. Denonai venait de faire tout ce que son champ d’action lui permettait d’effectuer. Il espérait qu’ils ne seraient pas casse-cous. A l’intérieur, les deux gamins débutants s’étaient mis à couvert sous une table, bien cachés à l’ombre. Ils passèrent par diverses sensations : de l’impatience au doute de leurs forces et à une pointe de peur mêlée à de l’excitation. Ils étaient cependant prêts à intercepter le ninja. Ils avaient appris à se terrer dans l’ombre, ils devaient juste savoir par où le cambrioleur allait apparaitre. Ils étaient à l’affût, et n’eurent même pas besoin de se consulter pour se taire une bonne fois pour toute. Deux, non cinq minutes peut-être, les avaient maintenus en suspend. Il n’en fallut pas plus pour que les choses se mettent à bouger. Ils entendirent une succession de bruits, comme si on grattait au plafond. Le son était là, mais rien ne se montrait, jusqu’à ce que la bouche d’aération se déloge du haut de la pièce. « Il est malin. Il était dans les conduits. » Déduisit celui qui réfléchissait à mille à l’heure. Ils se mirent à découvert, kunai en main, et attendirent que l’ennemi déboule du plafond. Rien. Il ne semblait pas être pressé. Avait-il compris qu’il avait un comité d’accueil ? « On a pourtant été prudent ! » Immédiatement, deux objets identiques furent lancés du trou, et une fois par terre, des fumées opaques s’en dégagèrent.
- Des fumigènes ! Il nous a bien eus, ce bâtard ! Se contraria Ryusuke.
Cependant il ne fallait pas baisser les bras trop vite. En parlant de vitesse, ils furent rapidement assaillis par celle du shunin renégat. Leur vue ne leur servait à rien tant que ces fumées se propageaient. Considérant que celui à la crête était le plus costaud, l’adversaire idéalement camouflé, le rua de coups. Ils étaient parfois contrés, mais au bout du compte, le brun s’écroula, écrasé par la vitesse d’exécution du ninja sans attache. Le second n’avait pas les armes pour dissiper le nuage, il devait faire avec, sans repères. Il était donc difficile de prévoir les attaques, et il les prit de plein fouet. Il s’affala comme son compagnon. Le voleur avait tout calculé et avant même que la brume irritante ne s’estompe, tout ce qui était facile à transporter s’était envolé avec le combattant.
- On est si nul que ça ? Se morfondit Ensei, encore au sol.
- Non, on ne va pas laisser passer ça ! Allez, on le rattrape ! L’encouragea le brun qui s’était redressé, une douleur dans les côtes.
Il avait de quoi user de ressources inconnues dans les moments les plus désespérés. En plus de ça, ce genin au tempérament de feu, le transmettait aisément à son entourage. Remotivé, Ensei se remit sur ses jambes. Ils étaient à la peine rien que pour aller dehors. Sentant qu’il ne pourrait pas le pister, ils sortirent dépités.
- T’as une idée d’excuse à donner à notre sensei ? Prononça Ryusuke.
La réponse ne se fit même pas entendre. En effet que ce soit Ensei ou l’intrépide Ryusuke, ils s’arrêtèrent bouche bée, au bord de la route. Sur celle-ci, un homme n’avait fait que les attendre. « La classe, le sensei ! » Et oui, Denonai avait su se montrer prévoyant car sur son épaule, pendait le pauvre shunin déserteur qui avait dû prendre une raclée monumentale. L’assommé avait un physique banal, une tête assez petite, le crâne chauve et deux bouts de moustaches taillés avec minutie à chaque coin de lèvre. Le sac qui contenait les ornements de valeur et de collection était tout simplement aux pieds de ce grand ninja de Yuki. La mission s’était terminée sur une bonne note, mais ce n’était pas grâce aux plus jeunes.
- Je me rends compte qu’il y a encore du boulot pour que vous réussissiez ce genre de mission. Ne vous lamentez pas, c’est inutile et même contre-productif. Pensez à aller toujours de l’avant et je serai toujours là pour vous guider. En rentrant…
Tout à coup, le fardeau remua, interrompant son porteur. Un coup de poing bien placé, le fit sombrer de nouveau. Denonai y était allé de bon cœur. Il s’éclaircit la voix :
- Bon, où en étais-je ? Ah oui ! En rentrant, vous aurez un test bien défini pour l’un et l’autre afin que vous développiez votre élément.
Cette nouvelle les enchanta. Depuis quelques temps, ils trouvaient qu’ils faisaient du surplace. Avec ce que leur préparait Denonai-sensei, leurs futures compétences présageaient de belles choses. Mais autant ne fallait-il pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué…
Dans la soirée, ils obtinrent leur récompense et le lendemain, ils reprirent leur route pour rentrer à la maison. Entre-temps, ils avaient pris soin de bien ficeler leur prisonnier. Ce dernier fut la plupart du temps, perdu dans des inconsciences répétées, sur le dos du redoutable jonin. Ils étaient à l’orée d’une forêt tandis qu’ils se rapprochaient de Yuki no kuni. Ils y firent une courte pause. Ils prenaient leur encas, quand les sens avisés de Denonai s’appesantirent sur un élément étrange. Un peu plus loin, à un kilomètre, une fumée montait vers le ciel. Il n’y avait pas d’habitations dans les environs, et le fait que Yuki était proche d’ici, était assez inquiétant s’il était question d’étrangers. Des shinobis espions ou de simples voyageurs ? En ces temps durs, leur petit village était souvent victime d’assauts de leurs voisins. L’homme aux long cheveux de jais voulait en avoir le cœur net, et ce, même après qu’il avait prit de la hauteur sur un arbre.
- Attendez-moi, ici. J’ai repéré quelque chose d’anormal. Je ne serai pas long.
Il ne recueillit pas les avis de ses apprentis. Cette déclaration, comme toutes les autres, était fermes et inéluctables. Ainsi, il délaissa un Ryusuke grognon, et curieux de savoir ce qu’il l’avait mené à partir comme ça. Ensei, continuait à boire son thé chaud, serein. Contrairement au benêt, il avait retenu l’anomalie de la fumée. Il se doutait bien que leur maitre cherchait à se rassurer. Par contre, ce qui était beaucoup moins évident à deviner, c’était que deux individus s’étaient cachés dans les fourrés. Enfin ! Le capitaine d’équipe les avait abandonnés ! Ils se levèrent extrêmement vite, et défoncèrent nos joyeux héros, sans qu’ils ne voient rien arriver.
- Voilà c’est fait, Jura ! Ricana l’un d’eux.
- Mm… Non, regarde, Seiko !
Le plus clairvoyant sut avec un temps de retard que ceux qu’ils avaient frappé à mort, n’étaient que des clones.
- ’Tain, ils font chier, ces merdeux ! S’énerva celui qui s’était vu trop fort.
Aussitôt, les originaux débarquèrent. Ils s’étaient eux aussi merveilleusement dissimulés dans les bois. Ils purent voir les visages de leurs agresseurs. L’hystérique Seiko était un ninja aux cheveux blancs qui lui arrivaient à la nuque. L’une de ses pupilles brillait avidement, ce qui faisait qu’il ressemblait à un vieux lubrique avec son sourire affamé de violence. Jura avait un côté mystérieux et son look l’y aidait. Un bonnet bleu nuit et un masque de tissus qui lui recouvraient bouche et nez, l’emmitouflaient. Quelques mèches frivoles bleues marine débordaient de son bonnet. Puis, autre détail frappant, il portait des gants mais pas en n’importe quelle matière ! Ils avaient été fabriqués dans un métal brun. Pour finir, ils avaient bien des bandeaux ninja, l’un sur sa coiffe l’autre autour de cou, mais ils étaient vierges de tout symbole. « Ce sont des mercenaires. » Comprirent les deux gosses.
- Vous voulez nous dépouiller ?! Désolé, mais la somme d’argent est détenu par notre maitre, bande de blaireaux ! Jacassa celui à la crête virevoltante.
Il avait toujours cette tendance de la provoque facile. Ensei avait analysé l’ennemi, ses déplacements grâce à ses clones. Il ne fallait pas s’arrêter au bas niveau de ces enfants, puisqu’ils avaient remarqué l’embuscade. D’ailleurs, le stratège n’était pas convaincu que ces hommes en avaient après leur portefeuille. « Ils nous ont quand même sauvagement attaqué… à moins que ce soient des assassins avant tout. » Comment allaient-ils s’extirper du danger ?
Denonai planait littéralement de bosquet en bosquet. Il était près du lieu suspect. Plus il prenait ses distances avec son équipe, plus il sentait comme un malaise. Quelque chose ne tournait pas rond. Il avait perdu une pièce du puzzle, et ça ne lui ressemblait pas. Assailli de doutes, il arriva devant un foyer de branches et de brindilles brûlantes. Des poissons bien dodus, cuisaient en étant placés sur leurs bouts de bois. Le jonin s’arrêta sur celui qui faisait attention à la cuisson.
- Mais que fais-tu là, Mokuya ?! Lui demanda-t-il en posant le shinobi voleur comme un sac à patates.
- Oh ? On m’a confié la mission de récupérer ton gars-là… Du poisson ? Proposa-t-il, le sourire en coin. | |
| | | Seiko-hime2 Chuunin
Nombre de messages : 237 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi ! Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 29/05/2013
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Jeu 29 Aoû - 20:50 | |
| Coucou ! J'ai survolé les chapitres, et je trouve ton style d'écriture superbe au premier coup d'œil, jusqu'au moment où je vois le nom de Seiko ! Le personnage principal de ma fiction s'appelle aussi Seiko (sauf que c'est une fille) et je t'avouerai qu'il y a une histoire de voleur dans la mienne ! Si je la poste ici, j'espère qu'il n'y aura pas de confusion ou que l'on ne m'accusera pas de plagiat ! xD Bonne chance pour la suite. ^^ | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Ven 30 Aoû - 10:59 | |
| Non, j'en doute ! ^^ Ce n'est pas parce que ton personnage principal aura le même prénom qu'un de mes persos tertiaires, que je t'en tiendrai rigueur ! Encore moins avec une histoire de voleur. Puis, vu le nombre de personnes qui me suivent... -_-", je crois que tu n'as pas à t'inquiéter.
Bonne chance pour ta fiction ! | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mer 11 Sep - 16:55 | |
| 2.9 Se battre comme si sa vie en dépendait
La situation se dégradait entre les shinobis des neiges et ceux sans patrie. Les uns comme les autres ne pouvaient juger du niveau de l’adversaire tant que les choses sérieuses n’étaient pas lancées. Celui qui était le plus serein parmi les mercenaires, ouvrit les hostilités :
- Tant pis pour l’argent. Vous faire taire une bonne fois pour toute, nous suffira. Seiko ? - Ouais ?
- Occupes toi du beau parleur, vous vous entendrez bien ensemble. Pour ma part, je vais me faire un plaisir de faire de l’autre gamin mon punching-ball.
Il est vrai que contre des genins, ils avaient plus de chance de les mettre à genoux, en un contre un. Ensei comprit leur raisonnement, et acquiesça en silence. Il avait un plan en tête, alors autant faire croire qu’ils leur étaient supérieurs ce qui était peut-être le cas. Pour cela, il fallait qu’ils aient un trop plein de confiance, qu’ils pensent être inatteignables. N’ayant pas mis Ryusuke dans la confidence, il le surprit en prenant ses jambes à son cou. Il pénétra dans les bois. L’ennemi fanfaronnait en voyant qu’ils avaient divisés leurs forces sans qu’ils aient besoin de se salir les mains.
- Pas cool ton ami ! Il te laisse en plan ! Dit sèchement l’homme aux cheveux décolorés.
- Seiko ! Concentre-toi ! Je pars à la poursuite du fuyard. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, lança celui au masque en tissus.
Le dernier à être intervenu s’arrêta de parler pour enfin agir. Il partit se charger d’Ensei. Ce type n’avait pas l’air commode, mais Ryusuke restait confiant. Son ami était débrouillard, il allait trouver une solution. Cependant en ce qui le concernait, il l’était un peu moins, et l’autre en face commençait à le mettre en rogne.
- Nous ne sommes plus que tous les deux. Tu ne vas rien comprendre à ce qu’il va t’arriver ! Cracha-t-il. - J’attends de voir ça, vas-y approche !
Seiko fulmina et se jeta dans ce combat. Les kunais se rentrèrent dedans et ne purent les départager. Le plus âgé engagea un combat au taijutsu en se montrant plus entreprenant, mais sous ses assauts répétés, Ryusuke savait les parer. Les crochets que décochait le grand déchainé faisaient qu’il était tout le temps sur la défensive. Il l’attaquait sans retenue empêchant notre aspirant de riposter. Pour ne pas être submergé, le gosse dut reculer. Il jeta en même temps une poignée de shurikens qui ne trouvèrent pas la peau de Seiko. Cette opération avait juste pour but de l’éloigner de son opposant qui avait bien plus de réflexes et d’expérience que lui. « Je suis plutôt mal engagé, si l’autre est aussi à l’aise au corps à corps. Pas le choix, il faut que je temporise à distance, en attendant une erreur de sa part. » Durant ces trois ans, Ryusuke avait gagné en discernement, l’intelligence surdéveloppée d’Ensei était peut-être contagieuse ? C’est alors qu’il jeta shurikens et kunais pour embêter le fou furieux. Comme cela le sous-entendait, de l’agacement monta venant de Seiko. Les injures fusèrent comme s’il en pleuvait. « Je lui fais perdre son sang froid ! Excellent, je dois continuer sur ma lancée. » La folie furieuse de projectiles chargea encore, de quoi décourager un Seiko obligé d’esquiver ou contrer avec ses armes. Une nouvelle série survint à sa droite, avec toute la volonté qui soit, il ne pourrait tous les éviter avec des moyens rudimentaires. « C’est bon ! Il va se les prendre ! » Pour la énième fois, le mercenaire rumina une insulte et fit des mudras.
- Suiton – Serpent d’eau !
Le chakra prit la forme d’un serpent constitué d’eau qui ondula pour rencontrer les objets coupants. Ils furent tous engloutis avant que le reptile liquide n’explose en arrosant l’herbe. Seiko ne se laissa plus faire, il était quelqu’un qui préférait dominer l’échange. Ce casse pied voulait combattre à distance, et bien il serait servi ! Il fouetta l’air avec ses suitons qui imitaient les déplacements sinueux du serpent. A un moment donné, Ryusuke fut pris de vitesse, et se fit mordre au bras. Il s’en défit en tirant sur son membre, tout en décapitant la bestiole aquatique. La morsure lui avait laissé une sale trace. Le cours de l’affrontement avait encore basculé. Ryusuke se trouvait en mauvaise posture, mit à mal par ses jutsus à la trajectoire difficile à prévoir. Le ninja de Yuki cherchait à revenir au corps à corps, mais impossible ! Il était à chaque fois repoussé. Les blessures légères s’accumulaient. « Ca ne sert à rien de l’approcher. Je vais seulement observer ses serpents. Il faut que je m’économise pendant qu’il gaspille son chakra. Si Ensei revient à temps, on pourrait prendre le dessus… J’espère qu’il va bien. »
Dans la forêt, la tension était palpable. Ensei avait pris les devants en s’éloignant volontairement du danger. Grâce à son échappée, il avait attiré à ses trousses, l’une de ces pourritures. Il espérait par là que son compère puisse se battre sans se soucier de deux personnes en même temps. A présent, il croisait les doigts pour que de son côté, tout se passe sans accrocs. L’autre derrière lui n’allait pas tarder à le rattraper, seulement fallait-il savoir par où il se manifesterait ! Se mettant sur ses gardes, il ralentit sa course. « Où est-il ? Allez ! Dépêche-toi de te montrer, je vais arriver… » Une feuille frémit. Il leva les yeux. L’individu aux cheveux bleus était au dessus de lui, en chute libre pour lui asséner un coup meurtrier dans le crâne. Il s’en était fallu de peu. La branche sur laquelle il avait pris appui, éclata comme toutes celles qui subirent la force du ninja. Ensei n’avait pas été loin d’effleurer le gantelet métallique. A pieds joints, il retomba au sol, le souffle coupé par la peur d’encaisser ne serait-ce qu’une attaque. Le bonhomme avait aussi prit le temps de charger son coup suivant. Le garçon étudia le fonctionnement de sa technique. Jura concentrait son chakra dans ses mains, et ses gants amplifiaient cette pression. S’il parvenait à lui infliger qu’une simple baffe, le genin ne donnait pas cher de l’état dans lequel serait sa mâchoire. Il essuya une attaque directe, facile à anticiper. Il prit une marge de sécurité, et le poing tendu de l’ennemi entra en contact avec un arbre juste derrière le shinobi de Yuki. Ensei blêmit dès qu’il vit le gros végétal se rompre en deux sous l’impact du gantelet. Une volée d’oiseaux déguerpit après avoir été secouée. Jura ne laissa pas de répit, en enchaînant d’un coup de pied dans l’abdomen. Le fragile débutant s’écroula sur le dos et ne put que lever la tête, alors que son adversaire ganté revenait sur sa proie avec un nouveau poing chargé. Il était mal barré, et la situation empira. Contre toute attente, un individu fit bruisser un buisson et les interrompit. C’était Seiko ! Ryusuke n’avait pas réussi à le mettre au tapis ?!
- Je te jure, tu aurais pu faire en sorte de moins vous perdre dans cette cambrousse ! Je ne sais pas ce qui me retient de t’envoyer mon poing dans la figure !
- Certainement parce que tu risques d’en recevoir un qui va te démanger longtemps, le désarçonna Jura. Tu en as déjà terminé avec l’autre ?
- Ouais, il était ridicule. Tu pourrais me le laisser celui-là ? Je n’en ai pas eu assez. - Si tu veux, ça m’est égal. Mais fais gaffe, il n’est pas évident à toucher.
- Oh, c’est plutôt toi qui n’es pas doué, le charia l’impulsif. Il s’avança donc en direction des deux opposants qui avaient engagés les hostilités. Il marcha tranquillement, muni d’un kunai, et passa à côté de son ami Jura. Jusque là passif, le masqué réagit au quart de tour. Avant que Seiko ne puisse esquisser un mouvement, il le pulvérisa de son poing fermé. « Merde, il a compris. » A la place de l’insultant, apparut un clone d’Ensei qui disparut aussitôt.
- Un henge associé à un bunshin… malin. Malheureusement pour toi, dès que j’ai vu ton clone de tout à l’heure, je peux les repérer. Je me disais bien que tu étais faiblard, je comprends mieux, maintenant que je sais que tu avais divisé ton chakra en deux. De plus, je connais trop bien mon équipier pour ne pas reconnaître son chakra, dommage pour toi.
Sentant que c’était mal parti, le jeune garçon ne vit que pour seul exutoire, la fuite. Il s’était relevé pendant que son clone avait échoué. Il courut, désemparé, Jura le suivait prenant du plaisir à le voir gesticuler dans tous les sens. Voyant très bien qu’il ne pouvait aller très loin sans le bon vouloir de l’habile aux mèches bleu marine, celui qui les avait bleu ciel abandonna. Il s’arrêta net dans la forêt. Non, il n’avait pas abandonné, il avait prit du courage et faisait front. Le soldat entrainé lui fit honneur, et cogna du bout de ses gants dans le ventre du genin. Il s’était résigné et n’avait même pas bougé. Il avait juste froncé les sourcils, redoutant la douleur… certainement ce qu’il redoutait le plus. Il fut éjecté du sol, pour choir contre un tronc dont l’écorce s’éparpilla à cause du choc. Il souffrait le martyr, il devait avoir des côtes brisées. Contre l’arbre, il haletait, chaque respiration lui perçait les poumons. Bien sûr, il ne pouvait repousser l’approche de Jura qui allait mettre un terme à son existence. Et subitement, le boxeur ne fit plus un pas, plus un geste.
- Que m’arrive-t-il ? Qu’as-tu fait ?! Je suis comme paralysé !
- Regarde autour de toi.
C’est ce qu’il fit. Il fut atterré en observant, quatre parchemins disséminés chacun sur un tronc, délimitant une zone carré, et lui, était à l’intérieur.
- Tu m’as tendu un piège avec des sceaux sur des parchemins ? Comment ?! Comment as-tu pu le préparer ? Tu n’en as pas eu le temps ? - C’est vrai, et ce n’est pas moi qui l’ai fait. En revanche, que crois-tu que mon clone a fait avant qu’il ne se change en ton pote ?
- Non ! C’est ton clone ?! - Oui, et grâce à lui, tu vas te mordre les doigts de t’être frotter à nous.
- Bravo, je m’incline devant ton intelligence et surtout devant ton inconscience. Tu as fait exprès de te prendre ma dernière attaque pour que je pénètre dans cette zone. Tu aurais pu en mourir, si j’y étais allé plus sérieusement. - Pff… Depuis le début, tu n’y allais pas à fond. Maintenant crève !
Un simple mudra suffit, et Ensei activa ces parchemins qui étaient explosifs. A bout portant, et sans aucun moyen de se libérer, Jura n’en réchappa pas. L’enfant à la bouille innocente le fit sauter. A la fin du grondement, il ne vit que deux gants de fer qui s’écrasèrent dans la poussière. C’était bel et bien fini. Désormais, ce qui le préoccupait, était de se remettre sur pattes. « Ryusuke, j’arrive. »
Ryusuke tenait encore en échec le grossier Seiko. L’homme aux cheveux blancs n’en finissait pas de lancer son jutsu fétiche. Il ne devait pas lui demander beaucoup de chakra, et sur la durée, le brun n’était plus aussi fringant. Sa vue se brouillait, ses muscles étaient éreintés. Lui qui croyait qu’il serait plus tenace que l’autre timbré ! Il s’était lourdement trompé. Certaines erreurs de jugement lui infligèrent de nouvelles blessures : des morsures ou des fouettés de serpents aqueux. « Je ne vais pas pouvoir tenir d’avantage. J’ai beau réfléchir, aucun plan ne me vient à l’esprit. Si Ensei était là, il saurait quoi faire. J’en ai marre de devoir toujours compter sur son génie ! » Même si la volonté était là, le corps ne suivait plus. Il trébuchait presque à chacune de ses entreprises. C’est dans un de ces moments de faiblesses, que Seiko vint à créer trois serpents d’eau de même taille. Ryusuke était fichu.
- Mange ça, fils de… ?!
Il n’eut même pas l’occasion de finir de déblatérer son insulte, qu’il tomba inconscient. Il venait de prendre un coup à la nuque. Quelqu’un avait été suffisamment rapide et précis pour frapper du tranchant de la paume là où ça faisait mal. Alors que l’utilisateur de suiton s’écroula en deux temps, il permit de mettre à jour, le sauveur qui n’était autre que Denonai.
- Sensei, vous êtes enfin revenu ! - Oui, tout va bien ? Je me suis fait un sang d’encre. Où est Ensei ? Lui demanda-t-il, les yeux écarquillés. - Il est dans la forêt aux prises avec un autre ninja. Il faut aller l’aider !
- Ce ne sera pas nécessaire… Aïe ! Fit celui qui était le sujet de la conversation, en se serrant le haut du corps.
- Kamuhita ! Tu as réussi !
- Oui, mais je vais trainer des séquelles.
Leur bon professeur les ausculta et vit que celui qui était normalement le plus prudent avait subi bien plus de dommages que celui au regard étincelant. Comme l’avait pressenti l’azuré, il avait bien plusieurs côtes démises. Il fallait d’urgence qu’il aille à l’hôpital. Ryusuke devrait aussi l’y accompagner pour des soins plus en surface. Ryusuke aida son ami à se déplacer, quant à Ensei, il était bien le seul à se questionner sur où pouvait se trouver leur prisonnier. Le voleur de bijoux n’était plus sous la surveillance accrue de Denonai. Lui, s’était assombri après qu’il se soit informé de l’état de ses troupes. Une colère monstre se lisait dans ses yeux et une aura à glacer le sang l’entourait. Il parla pourtant avec chaleur envers ses élèves, eux qui pensaient réellement qu’il leur en voulait.
- Rentrons ! Vous avez besoin de vous reposer avant que l’on rentre dans un entrainement plus poussé. J’en profiterai pour régler une affaire, articula-t-il alors que sa fureur montait. | |
| | | nero Genin
Nombre de messages : 136 Age : 33 Lisez-vous les scans ? : Oui Date d'inscription : 19/12/2011
| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Jeu 12 Sep - 17:43 | |
| 2.10 La Louve
Les jeunes peu expérimentés furent remis sur pied en un rien de temps avec la magie du ninjutsu médical. Cette branche du ninjutsu fascinait Ensei qui trouvait enfin quelque chose de bon dans l’art du ninja. Ces techniques là n’avaient pas été élaborées pour faire souffrir, mettre à mort ou endeuiller, mais pour sauver des vies. A peine le lendemain de leur nuit à l’hôpital que leur maitre les accueillit à bras ouverts, sur un autre terrain en pleine nature. Les peupliers prenaient un bain de soleil pendant qu’une neige fondue enduisait les rochers. Ils espéraient, et particulièrement Ensei, que leur nouvelle étape ne tirerait pas trop sur leurs corps fraichement rétablis. Celui qui craignait le plus était l’obscur garçon, sa couche de bandelettes sur le torse prouvait qu’il était fragile.
- Bonjour, on va tout de suite aller dans le vif du sujet. Vous rappelez-vous de vos éléments ? - Oui, moi c’est le futon !
- Le raiton.
- Comme vous en avez des différents, vous n’aurez pas à accomplir le même exercice, et vous aurez chacun votre accessoire. Ainsi vous éveillerez votre affinité. Autant que je vous montre de quoi il va être question. Pour toi, Ryusuke…
Il sortit un tout petit objet tenant dans le creux de sa main et le mit à la vue de tous.
- Un glaçon ? Vous pensez que je n’ai pas assez froid comme ça ?! S’insurgea le punk. - Tiens, prends-le, l’envoya-t-il. - Qu’est-ce que je dois faire avec ça ? Préparer un cocktail ? Sourit-il en réceptionnant l’objet froid. - Non. En te servant de ton chakra, je veux que tu sculptes le glaçon pour qu’il ait une forme de sphère. Ainsi tu acquiers la finesse et le tranchant du vent. Si tu y parviens, tu auras acquis la base du futon.
- Ok, fit-il avant d’apposer ses deux mains contre le petit bloc gelé.
Il était à fond dedans à en tirer la langue de concentration.
- Si celui-ci finit par fondre, voici un sac qui en est rempli pour que tu puisses le remplacer, lui indiqua le sensei. A ton tour Ensei, voilà ton matos ! Il lui jeta un oreiller dans la figure qui finit par descendre le long de son visage tout doucement. Ryusuke n’en ratant pas une, se plia en deux, mort de rire devant la scène. Ensei n’était par contre pas d’humeur à plaisanter :
- C’est une blague ! Vous voulez que je fasse une sieste ?!
- Calme-toi, il y a une explication, s’impatienta le Raikoku devant les railleries. Pour que tu développes la foudre, tu vas devoir envoyer de ton chakra dans ce coussin. Le but étant que tu dois diffuser le chakra de manière continue à l’intérieur, de la même manière que de l’électricité passe dans les corps non isolants. - Mais pourquoi dans un oreiller ?!
- Qu’y a-t-il dans un oreiller ? - Des plumes.
- Oui, et donc plusieurs entités rassemblées dans le tissu. Ce que je veux que tu parviennes à faire, c’est de faire parcourir ton chakra au travers de toutes les plumes, et absolument toutes ! Sinon tu ne pourras manipuler la foudre à son plus bas degré. Quand ce sera bon, tu verras le résultat par toi-même.
Intrigué, il se mit immédiatement à la tache, tout comme Ryusuke avec son glaçon. Le chevelu apposa sa paume sur le coussin et y fit traverser son énergie. Ne pas oublier une seule plume, il fallait une bonne dose de patience pour cela. Quand il était maitre de ses émotions, il savait l’être même si cela devait lui prendre des heures en étant immobile.
- Bien, je m’en vais maintenant que vous savez quoi faire, se délesta le personnage de ses apprentis.
- Encore ! Témoigna le brun de sa frustration.
- Je vous avais dit que j’avais une affaire à régler, alors j’y vais. Je reviens très vite pour voir s’il y a du progrès.
Le rouspéteur n’eut rien à rajouter, c’était clair et sans fioriture. Ils se démèneraient sans son coaching. Puis, ils apprenaient à être autonomes. Contrairement à son ami d’enfance, Ensei s’y était fait. Son rôle important au sein du village faisait qu’il ne pouvait se concentrer exclusivement sur eux.
Denonai aurait pu s’en occuper durant la convalescence de ses élèves, mais il était bien trop énervé, et face à sa sœur, ça n’aurait pas fait bon ménage. Il avait bien fallu une nuit entière, pour qu’il s’apaise. Maintenant il fallait mettre les points sur les i. Il devrait montrer une certaine sévérité. C’est à vive allure qu’il arriva au palais de luxure, et passa en revue toutes les portes en les ouvrants à grande volée. Il finit par celle qui abritait la dirigeante encore et toujours pudique devant quiconque. Elle était bien entourée de gardes comme le règlement le stipulait. Normalement, il fallait demander audience avant d’avoir la chance de rencontrer la Yukikage, mais Denonai était au dessus de tout ça.
- Que veux-tu mon frère ? Tu m’as l’air anxieux, s’inquiétait-elle en gloussant d’amusement. - Ne te moque pas de moi, Yokona ! Tu sais que je n’aime pas ça ! S’interposa l’ainé. - Combien de fois, il va falloir que je te le répète moi aussi ! Je ne veux plus que tu m’appelles par ce prénom en présence d’autres personnes ! Monta-t-elle d’un ton.
- Excuse-moi, je me suis emporté. Au lieu de nous invectiver l’un l’autre, dis-moi ce qui t’es passé par la tête ! Tu aurais pu me mettre au courant que tu avais ordonné à la team Mokuya de menacer mes élèves en étant déguisés en mercenaires !
- Oh, si on ne peut plus faire de farce entre frère et sœur.
- Tu vois ! Tu recommences ! Non, sérieusement qu’est-ce qu’il t’a pris ? - Comme on en avait parlé, j’ai décidé d’accélérer les choses. Je veux qu’ils stimulent de plus en plus leurs facultés, et ce n’est qu’en situation critique qu’ils y seront enclins.
- Si telles étaient tes intentions, Mokuya a dû te rapporter que cela a été un fiasco total ! Tu te rends compte ! Tu viens de sacrifier la vie de l’un de tes hommes pour rien !
- Il faut parfois faire des sacrifices, j’en ai fait pour me placer à la barre de commandement et j’en ferai encore pour y rester. - Même moi ? Tu te débarrasserais de moi… ?
- Arrête de dire des bêtises… Tiens à propos de Mokuya et de ‘sacrifice’, ne me fais pas la leçon alors que le pauvre est revenu frigorifié de la tête aux pieds, le taquina-t-elle.
- Bah c’est bien différent de tes manières rustres. Je ne l’ai pas tué. Comme il m’a saoulé, un coup de cryogénie lui a servi de leçon. D’ailleurs comment va-t-il, depuis la mort du shunin qui était sous sa responsabilité ?
- Tu connais Mokuya… - Oui, il s’en fout comme de son dernier senbon… J’avais l’espoir qu’il avait un peu changé, avoua-t-il en baissant lentement la tête. - Tu as bien fait de venir me voir, nii-san. J’allais te faire venir pour te présenter ta nouvelle recrue.
- Tu as enfin trouvé le troisième ninja ! Je ne suis qu’à moitié ravi car ça va me faire plus de travail, accentua l’homme par une mimique qu’il ne faisait qu’en présence de sa sœur. - Oh que non, tu n’auras pas à t’en faire à ce sujet. Elle fait partie de mon Harem.
Cette déclaration fut cinglante et désarma le jonin. Elle avait toujours le don de le surprendre alors qu’il la connaissait par cœur. Il ne put la réprimander ou ajouter quoi que ce soit, car elle prit la parole avec poigne :
- Entre !
Une cloison coulissa laissant apparaître une fille de onze ans. C’était une brune recouverte de la panoplie du ninja des flocons. Elle n’était pas désagréable à regarder. Elle était attirante, charmante pour son âge. Ses cheveux étaient longs et raides, agrémentés d’une frange carré. Néanmoins, son regard sombre irradiait d’un mal être profond, et d’une assurance de tueuse.
- Je te présente l’une des mes favorites, frérot, Takumi Senta, la Louve. - Je suis enchantée, s’inclina la nouvelle venue. - De même, la salua-t-il. « Mon dieu, mais que cherche-t-elle à faire… Cette fille n’a pas besoin de mes conseils ! Encore une fois, elle me cloue le bec. »
De ce fait, le sensei fut mis dehors avec ce troisième élément, qui ne lâcha pas un mot. Même une tombe aurait été plus bavarde. Mais des fois, on pouvait en apprendre bien plus en ne faisant qu’observer. C’est au pas de promeneur qu’ils se dirigèrent là où il avait mis les deux zozos au travail. Au fur et à mesure de leur marche muette, l’homme à la chevelure de jais décela qu’elle découvrait le centre ninja sous un nouveau jour. Elle appréciait les grands espaces, ça se sentait. « Elle a été formé par Yokona elle-même. Elle a dû rarement quitter le village, ou elle était chargée de la sale besogne durant les nuits. Le Harem de la Yukikage… j’ignore tout ce qui y est rattaché, dont ces membres. Ce dont je suis sûr, c’est que Yokona ne doit s’intéresser qu’aux kunoichis. Après, ce qu’elle leur réserve est un mystère, et mieux vaut que j’en sache le moins possible. Elle doit leur bourrer le crâne. Je ne peux qu’être sur mes gardes, comme elle vient d’y introduire l’une d’elle dans mon équipe. Ca me perturbe…Comment veut-elle exploiter le potentiel de mes gars avec une telle femme à leurs côtés ? »
- Vous n’avez pas à vous inquiéter, sortit-elle du bout de ses lèvres suaves, presque aussi blanche que sa peau. Je ne suis pas là pour vous causer du mal.
« Elle a un sacré toupet cette petite. Elle a beau me donner sa parole, je ne peux pas lui faire confiance. »
- Ah, on y est ! Viens, je vais te montrer tes camarades, se permit-il d’ignorer l’affirmation de la jeune.
Ainsi, le Raikoku sortit ses protégés de leurs activités qui focalisaient leur attention. L’incompréhension les gagna en remarquant la brunette, qui a vu d’œil les dépassait tous les deux. Ils attendirent les explications.
- Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais je vous avais promis que nous aurions un équipier supplémentaire. En tout cas, c’était prévu comme ça. C’est cette demoiselle qui va compléter votre trio. Elle s’appelle Takumi, faites-lui bon accueil !
- Ravi de faire ta connaissance, montra son enthousiasme l’enfant expansif.
Quant à Ensei, un simple bonjour coincé entre ses dents fut tout ce qu’on pouvait retirer de lui. Il n’aimait pas du tout comment elle les regarder. En fait, il trouvait que son expression froide pesait particulièrement sur lui. On aurait dit qu’elle le tenait fautif sans raison apparente. Se faire ainsi juger du regard le révulsait. C’était vraiment mal parti pour qu’ils travaillent ensemble, et encore plus pour qu’ils deviennent amis. Contrairement à lui, cette Takumi avait fait son effet sur celui à la crête. Il était complètement tombé sous son charme. Quel charme d’ailleurs ? Honnêtement il faisait pitié à voir avec ce sourire béat et ces yeux pétillants. Il sombra dans son désarroi quand Denonai repartit de pied ferme :
- Bon, je vous laisse faire connaissance, et n’oubliez pas de bosser dur ! Leur rappela-t-il en s’éclipsant.
« Ce n’est pas vrai, voilà que le sensei se fait la malle. » S’exaspéra le plus mince.
- Maintenant qu’il est partit, qu’est-ce qu’on fait ? On fait une pause et on fait connaissance ? Tenta Ryusuke comme approche.
- Si vous poursuivez là où vous en étiez ? Le renvoya-t-elle sèchement. Je vous regarde. De toute façon je n’ai rien à faire de la journée.
« Pour qui se prend-t-elle ? Notre professeur ?! Qu’est-ce qu’elle a à se montrer supérieure ? » Rumina Ensei.
Il n’y fit plus attention, voyant qu’il perdait en concentration. Cependant, son obstination ne le menait à aucun résultat concluant. Ryusuke était dans la même impasse. L’après midi touchait à sa fin, et ils en étaient au même point. La main de Ryusuke s’engourdissait et celle d’Ensei était parcourue de picotements. Mais que ce soit l’oreiller ou le glaçon, ils n’avaient pas été modifiés par leurs natures de chakra. Ca en devenait rageant. En les observant en pleine galère, la fille de l’équipe se moqua d’eux en silence. Elle les trouvait vraiment mauvais et risibles. Finalement, elle souffla de dépit, et Ensei en eut plus qu’assez, lui qui faisait preuve de sang froid en règle générale. Mais il ne pouvait supporter ce genre d’individus.
- Tu peux arrêter de gêner notre avancée, annonça-t-il durement.
- Quelle avancée ? J’ai de quoi être exaspéré par votre incompétence, le provoqua Takumi.
Le punk ninja lâcha son morceau de glace dès qu’il comprit que son collègue était devenu plus que sérieux. Contre toute attente, le pâle explosa et ne put se retenir. Il s’énerva tout en se ruant sur elle, les poings fermés.
- Ne fais pas ta maligne ! Pourquoi tu n’essayes pas si t’es si forte que ça ?!
Il voulut la remettre à sa place, mais soudainement, la brune ne laissa pas passer la provocation. Elle forma des signes avec ses mains à une vitesse plus élevée que la moyenne. Elle paraissait si insensible.
- Doton – Pointe de Roc !
Le garçon fut stoppé par un amoncellement de terre qui se dressa devant sa course, en une pointe légèrement courbée. Elle avait protégé la fille à temps, et avait fait subir une douleur aux phalanges et au poignet de l’agacé. La densité de la pierre avait réfrénée son énervement. Takumi n’était pas de leur niveau, elle était plus avancée dans son apprentissage.
- Je crois que tu as la réponse à ta question. Je maitrise déjà mon élément, boulet.
L’altercation avait frustré le gamin. Il préféra se taire, et s’éloigna d’elle. Il ramassa son coussin pour prendre encore plus de distance. Il ne pouvait plus la voir, même en peinture. Ryusuke ne dit même pas un mot, il lui était difficile de prendre parti. D’un côté il y avait son meilleur ami, et de l’autre son coup de foudre. Ses pensées le faisaient hésiter, et l’hésitation le faisait stagner pour atteindre son objectif.
Trois jours suivirent sans qu’aucun des deux ne voient d’amélioration. Denonai et Takumi assistèrent à leur combativité au fil du temps et de ses minutes. Les nuits de sommeil étaient souvent ponctuées de pensées envers la nouvelle. Pour l’un il fantasmait, pour l’autre il la maudissait. Ce n’est que le quatrième jour, qu’il y eut de la réussite. Ensei avait su percevoir l’ensemble des plumes de l’oreiller, et avait envoyé un flux constant de chakra au travers. Tout à coup, sa paume transperça l’assemblage de tissus sans qu’il n’ait eu à faire le moindre effort. Il enleva instinctivement son bras du trou béant et remarqua qu’autour de son membre, de l’électricité le parcourait. Le repose-tête était dans un piteux état, il avait noirci à cause du coup qu’il lui avait porté. Une odeur de cramé s’en échappait. Denonai alla le féliciter :
- Voilà ! C’est du beau boulot ! Tu vas pouvoir te familiariser avec les rudiments du raiton. Je veux quand même savoir jusqu’où va ton potentiel élémentaire. Viens, je vais te montrer l’étape suivante.
Aussitôt ils se frayèrent un chemin dans la zone boisée, et l’adulte le fit se positionner face à une pierre à la taille monumentale.
- Le concept est très simple par rapport à la pratique. Tu dois faire comme avec le coussin, sauf que ce sera sur cette roche. Tu devras y mettre plus d’intensité. Nous verrons ainsi l’étendue de la force de pénétration de ton raiton. Cette tache se révélait compliquée. Le brun au regard inerte se retira pour retourner auprès de ceux qu’il avait laissés derrière. Dans un même temps, Ensei menaçait de ses pupilles profondes, cette pierre qui lui barrait la route. Quelque soit l’obstacle, il le braverait.
Deux semaines plus tard,
Il était l’heure de faire le bilan des entrainements. De longues heures avaient vu combien ils étaient tenaces, combien ils en voulaient, de longues heures avaient aussi vu une Takumi qui roupillait d’ennui. Pour le cas d’Ensei, le mieux qu’il pouvait faire était de donner une couleur cendrée au menhir. Il n’arrivait pas à concentrer une quantité maximale dans sa main. Il lui était impossible de pulvériser la matière. Les techniques raiton de nos fiers Raikages, n’étaient vraiment pas à sa portée. Ils devraient se contenter de ses acquis, et Denonai avait même une idée ingénieuse pour qu’il progresse en raiton et en même temps dans un autre domaine.
- Ne te surmène pas pour rien, Ensei. Tu as une limite comme tout le monde. J’ai une solution pour que tu te spécialises. Tu vas intégrer une équipe médicale à l’hôpital du centre de Yuki. Tu y apprendras les jutsus médicaux. Tu seras au poste d’anesthésiste avec ton utilisation de la foudre. Tu verras, ils t’expliqueront le fonctionnement. Tu manques peut-être de puissance, mais en contrepartie on va jouer sur la finesse. Cela te correspond mieux.
Ensei était satisfait d’avoir la possibilité d’apprendre des techniques qui ne nuisent pas à autrui. C’est avec joie qu’il se fit recruter par le service hospitalier. Le cas de Ryusuke était plus problématique. Les deux semaines d’échéance n’avait servi à rien. Le glaçon n’était même pas taillé d’une fêlure. Il en était découragé, surtout qu’il avait la fâcheuse manie de se comparer à Ensei. « Je suis vraiment le plus ridicule des ninja. Ensei n’a même pas l’envie de devenir ninja et il s’en sort mieux que moi, qui suis motivé à fond. » Son maitre le toisait alors qu’il réfléchissait sur son cas.
- Ton cas n’est pas désespéré, Ryusuke. Ton père n’était pas une bête en ninjutsu. Je vais te prendre sous mon aile, pendant qu’Ensei est entre de bonnes mains. Ce n’est pas grave si tu n’arrives pas à maitriser d’éléments. Il existe d’autres moyens pour devenir un excellent ninja. Je vais perfectionner ton taijutsu, et on va exploiter une autre branche de la voie du ninja. Je ne m’y étais pas engagé pour l’instant parce que je ne suis pas un as dans ce domaine. En revanche, tu pourrais me surpasser… Alors on y va ?
- Je vous suis, pas question que je sois à la traine derrière Takumi et Ensei.
Les shinobis des neiges apprenaient de jour en jour, gagnaient en assurance, se spécialisaient. Ensei assimilait tout ce qui touchait la médecine à une vitesse folle. Son rôle d’anesthésiste dans les blocs opératoires lui tenaient à cœur, et il devint vite indispensable. Sa petite maitrise de la foudre, lui permettait d’engourdir tout un patient ou localement. Il pouvait agir sur le système nerveux au contact de la peau. Ryusuke s’affermissait et grâce aux attaques que lui faisaient endurer son sensei, il était devenu robuste et presque insensible au froid. Takumi, n’évoluait pas trop dans sa panoplie de techniques. Mais elle s’ouvrait peu à peu à l’extérieur. Elle se plaisait à découvrir Yuki, même si son plaisir était gâché par la présence d’un ou deux ANBUS. Denonai était heureux de les voir aussi enjoués. Il s’était même approché de Takumi pour en apprendre plus sur elle. Il était difficile de lui tirer les vers du nez. Il n’en tira que peu de choses. C’est dans ce cadre là qu’un évènement allait leur tomber dessus. Celui-ci pouvait signer leur arrêt de mort ou une future renommée retentissante. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Lun 16 Sep - 17:47 | |
| Arc Examen shunin3.0 Une mission top secrète ! La saison douce s’était installée. Le soleil avait finit de dégivrer en étendant ses bras rayonnants timides. Dans le centre de Yuki, l’hôpital était sollicité 24 heures sur 24, mais c’était pour la bonne cause : sauver des vies. Ensei, vêtu et ganté comme il se doit, fut appelé dans un couloir. Une infirmière le pressa : – Ensei ! On a besoin de toi au bloc opératoire n°2. – Ok, j’y vais. Une fois le masque mis sur le nez et la bouche, il s’incrusta dans l’équipe qui se préparait à s’occuper d’un patient ninja. Ensei trouvait dommage, et égoïste que les soins n’étaient donnés qu’à des militaires. Autour d’eux bien des gens souffraient. Le chirurgien distribua les charges. Pour Ensei, il lui incombait d’atténuer la douleur de l’homme. Le jeune garçon savait agir sur le système nerveux en transmettant son chakra de nature raiton, rien qu’en touchant la personne. Il retira un instant son gant pour anesthésier l’épaule grièvement meurtrie. Le patient avait eu la malchance de se prendre des éclats de shuriken qui avaient charcuté l’articulation. L’opération ne serait pas de tout repos, puisqu’il fallait déjà extraire tous ces petits morceaux de métal de la chair. Le manieur de scalpel avait du boulot devant lui. Cependant contre toute attente, il tendit son outil à Ensei. Le genin en était troublé. L’homme lui faisait confiance pour aussi remettre sur pied son patient ! Ce chirurgien savait ce qu’il faisait puisque c’était lui qui l’avait pris en main. Il était temps pour son élève de montrer les fruits de son apprentissage. Ayant beaucoup d’estime envers son prédécesseur, il accepta le défi. Il était donc sur deux postes en même temps. Son chakra endormait le corps de la victime, accompagnait la précision de son scalpel, et cautérisait. Au bout d’une heure et demie, l’opération s’était terminée par l’enroulement de bandage sur les plaies refermées. Ce fut une réussite ! Il fut alors félicité par chaque membre de son équipe. Entre autre, le chirurgien lui tapota l’épaule de fierté. Ensei mérita de se nettoyer, s’enlevant la sueur et alla prendre sa pause. Tout à coup, ressurgit la même infirmière qui le recherchait une nouvelle fois encore. – Tiens, j’ai un message qui t’est adressé. – Merci. Avant de l’ouvrir, il vit qu’il venait de la Yukikage. Il devait immédiatement se rendre à ses quartiers. Venant d’elle, il s’attendait à tout et n’importe quoi. * Au milieu d’une petite clairière circulaire assaillie par des bosquets de hêtres et sapins, deux hommes, des ninjas étaient en plein exercice qui se révélait délicat. Ils se faisaient face, à quelques mètre l’un de l’autre, leurs doigts en position de mudras. Ils avaient les yeux clos, et ne bougeaient pas d’un millimètre. Pourtant les gouttes de sueur qui suintaient leur front, témoignaient qu’une lutte invisible et intestine faisait rage. Tout à coup, le plus âgé mit un terme à l’affrontement. Il avait peut-être un moment de faiblesse, c’est ce que fit remarquer l’inexpérimenté. – Hé, hé, je vous ai eu, sensei ! Jubilait-il, les bras levés haut vers le ciel. Vous avez abandonnez face à moi ! – Tu t’avances un peu vite, Ryusuke. J’ai laissé tomber parce que quelqu’un vient à notre rencontre, se défendit Denonai. – Ouais, c’est ce qu’on dit…, mais vous ne voulez pas admettre votre défaite, c’est tout. Le brun survolté se fit rabattre le caquet, car en effet un membre du village, un shunin mit genou à terre en arrivant aux côté de celui aux cheveux soyeux et d’ébène. – Je viens vous délivrer un message. Il lui laissa la missive et repartit aussitôt dans les bois. Denonai déplia le papier avec soin et lassitude. Il s’attendait à ce que ce soit l’intimidante Kage qui en soit à l’origine, et ça n’avait pas loupé. Il lut rapidement. – Bon, Ryusuke, nous sommes convoqués par notre Yukikage. Nous nous sommes assez défoulés pour aujourd’hui. * Dans un logement propre et peu meublé, une personne portant le symbole des flocons, s’était assise sur ses genoux entre quatre murs. Elle méditait entre ces parois murales qui la réduisaient à un loup dans sa cage. Cette demoiselle prenait sur elle depuis qu’elle avait ses nouveaux coéquipiers. Après quelques efforts sur son image, elle arrivait à enfouir cette peur effrénée. Au plus profond d’elle, elle se sentait comme une bête sauvage pris au piège qui attendait qu’on la pique. Toutefois, il ne fallait pas que Denonai, ou qui que ce soit du groupe passe au travers du mur qu’elle s’était dressé, ou plutôt du mur qu’on lui avait imposé. Elle était celle que l’on surnommait la Louve, un animal qui lui allait bien. Takumi s’apaisait dans sa position quand elle décela une intrusion chez elle. Elle tourna à peine la tête derrière elle. – Vous n’en avez pas marre de me surveiller quotidiennement, souffla-t-elle durement. Un ANBU apparut au dessus d’elle, sur le plafond, la tête en bas. Sa voix masculine se fit entendre de sous son masque qui indiquait qu’il était de la troisième branche. – Ce n’est pas contre toi, mais la Yukikage veut savoir comment tu réagis au monde extérieur. C’est pour ça qu’elle demande à l’ANBU de te surveiller et de faire des rapports réguliers sur toi. Elle s’inquiète beaucoup, tu sais. – Oui, tant que je sers ses intérêts, elle peut se le permettre. – Tu lui manques du respect ! Comme tu es un membre de son Harem, tu ne devrais pas. De toute manière, je ne suis pas venu pour une tache routinière. Je viens t’annoncer que tu dois vite la retrouver dans sa salle d’audience. La kunoichi marqua une certaine surprise dans le noir de ses pupilles. Y avait-il un contretemps ? A la porte d’entrée du somptueux temple de leur dictateur, la team Denonai se rassembla au grand complet. Ensei s’était remis ses habits traditionnels de Yuki, comme Ryusuke. Ceux de Takumi étaient ressemblants mais en plus féminins. Quant à Denonai, il ne démordait pas de son manteau noir. – Tiens, elle est là, elle aussi…, déprima le ninja médecin. – Ce n’est pas très sympa, mon vieux ! Takumi ne t’a encore rien fait ! Le disputa celui à la coupe punk, pour avoir le beau rôle auprès de la jolie fille. – J’anticipe. Elle ne va pas tarder à me chercher des poux. – Pff… Comme si je faisais attention à un sale type comme toi, le cassa la glaciale Takumi. Le jonin spectateur intervint avant que cela ne dégénère : – Oh ! Oh ! On se calme les enfants ! Vous ne pourriez pas vous dire des mots gentils, pour une fois ? – Hors de question ! S’exclamèrent l’azuré et la brune, catégoriques. – Vous pouvez me dire, Denonai sensei, pourquoi elle a été intégrée à notre équipe. On n’a vraiment pas besoin d’elle, osa critiquer celui au teint blanchâtre. – Mm… soupira le maitre. Vous me désespérez. Si tu veux, tu pourras poser ta question à notre Kage, si l’envie t’en dit. – Non, c’est bon. Je crois que ça ira. Maintenant que tout était dit entre eux, on leur permit de rentrer dans cet immense bâtiment. Tout au long du trajet, l’enfant qui avait été pris en charge par le Raikoku, ne détacha pas son regard de sa collègue. « Comment peut-il tomber amoureux de cette fille ?! » Ryusuke le décevait à ce sujet. Au bout de plusieurs couloirs et de coudes à angle droit, ils purent se tenir devant la terrible femme des neiges, ou plutôt devant son rideau de perles. Sa silhouette n’avait pas changé, elle serait immortelle dans leurs mémoires. La tension de l’attente électrifiait cette grande pièce cloisonnée. Finalement, la dame s’exprima clairement : – Je suis heureuse que vous ayez répondu aussi vite à mon appel. Je vais faire bref, comme j’ai d’autres projets en suspend… J’ai reçu par aigle, un rouleau en provenance d’Ame. Le nouveau chef du village caché de la pluie est désireux de tester et d’améliorer les unités des petits villages, en commun. Ainsi, nous serions mieux à même d’élever de véritables combattants capables de concurrencer les cinq grands pays. Il organise un examen shunin à Ame, pour cet effet. Il nous a conviés d’y envoyer nos poulains les plus doués. Vous vous doutez bien que j’ai pensé à vous, estima-t-elle de sa voix grave. – C’est une bonne opportunité pour avoir de bonnes relations avec Ame. Quand partons-nous ? Voulut savoir le geôlier. – Ah, mais tu ne les accompagneras pas, Denonai, sourit-elle. Nos aspirants ninjas se débrouilleront comme des grands. Cela ne tient pas de mon ressort, c’est le dirigeant d’Ame qui a posé cette condition dans sa lettre. – Je trouve cette condition plus que douteuse. – Certes, mais ne devons-vous pas avoir confiance en nos futurs alliés ? Mes élèves feront la route avec vous. Vous serez donc six à prétendre au rang de shunin. C’est une occasion pour vous de vous mesurer à de grosses pointures et d’évoluer. Alors acceptez-vous que je vous recommande pour cet examen ? – Oui madame, répondirent-ils sans hésitation. – Alors dépêchez-vous de faire vos bagages, vous quitterez ensemble le village, ce soir. Vous avez une semaine de trajet. Voici une carte avec l’itinéraire à suivre pour arriver à bon port. Un ninja, garde du corps de la Kage, déposa le document dans les mains expertes de Takumi, puis retourna dans l’ombre. – Vous pouvez disposer. Je crois que vous avez des choses à faire… Oh, et mon frère ! J’espère que tu me seras reconnaissant. Je n’étais pas dans l’obligation de te consulter après tout, le taquina-t-elle. « Ils sont frère et sœur ?!! » Réagirent Ensei et Ryusuke. Ils allaient tous prendre congés, comme convenu, quand la Yukikage retint l’un d’entre eux : – Ensei ! J’aimerai te parler seul à seul. Denonai n’y pouvait rien. Il était cependant anxieux en découvrant que le garçon avait été pris à part. L’inquiétude avait de quoi le gagnait, mais il n’avait pas le pouvoir suffisant pour interférer. Il la laissa donc faire en quittant les lieux avec les autres. Une fois à l’abri des oreilles indiscrètes, la plus puissante kunoichi des environs, commença par le caresser dans le bon sens du poil. – Je tiens à te féliciter pour ton abnégation, et pour tout le travail que tu as fournis à l’hôpital. Tu es quelqu'un d’exemplaire. C’est pour cela que je t’accorde beaucoup d’estime. – Merci maitre Yukikage, c’est un honneur pour moi de vous servir, mentit-il à demi-mot. – Bien… et c’est pour cette raison, que je veux te donner une mission personnelle et top secrète. Je suis certaine que tu seras le mieux à même de la remplir, même à côté de Takumi. Pour le coup, elle réussit à flatter son ego, ce qui n’était pas aisé en règle générale. – Quelle est-elle ? – Je veux que tu élimines cette personne, dit-elle sans âme en lui donnant une photo de l’autre côté de sa frontière de perles. Ensei vit alors une belle fille à la peau mate, les cheveux mi-longs d’un vert léger, avec des yeux dorés. – Qui est-ce ? – Cette ninja va participer au même examen que toi, c’est donc une concurrente. Elle appartient à un petit village voisin. Le problème avec cette fille, c’est qu’elle est une puissante arme dans les mains de ses dirigeants. Elle est bien assez dangereuse pour faire de l’ombre aux autre petits pays comme le nôtre. Je veux rétablir une égalité entre nos forces respectives, à commencer avec les villages du même gabarit. Est-ce que je peux compter sur toi ? – Je ne vous décevrai pas, s’inclina le genin. | |
| | | nero Genin
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| Sujet: Re: Les enfants des neiges [Naruto] Mar 17 Sep - 14:25 | |
| 3.1 Les six jeunes flocons
L’après midi servit à ce qu’ils fassent leurs sacs de départ. Ils prirent quelques provisions, des sacs de couchage au cas où, et tout le matériel du ninja dont ils auraient besoin. Il ne fallait surtout pas sous-estimer cet examen. Ensei prit en plus, sa trousse de soins, certainement qu’elle sera utile, surtout avec une tête brûlée comme Ryusuke. Quoique lui aussi était pas mal dans le genre. Le jeune ninja médecin respira un bon coup en quittant sa chambre. Il était rare qu’il quitte Yuki, la seule fois avait été pour la mission du bijoutier. C’était donc la première fois qu’il s’aventurerait à l’extérieur sans la tutelle d’un adulte. Pour cela, il n’était pas mécontent de voyager à plusieurs, même s’il aurait pu s’abstenir d’une certaine compagnie. Il retrouva ses compagnons à la porte Ouest, comme prévu. Le jour déclinait progressivement jusqu’à ce que les torches soient allumées tout autour des fortifications. A pas lents, l’ombre de l’enfant se mêla aux cinq autres. Il se sentit prêt : prêt à en découdre à Ame, mais aussi à réussir sa mission. Dès qu’il se montra, Ryusuke ne put s’empêcher de l’embêter gentiment :
– Bah alors ! Tu es à la bourre !
– Non je suis pile à l’heure.
Ensei s’attendait à ce que la bouche trou la remette à sa place. Mais il ne se passa rien, c’était presque si ça lui manquait. La brune plus âgée, était plutôt en pleine conversation avec une fille de l’équipe de la Yukikage. Le genin spécialisé en médecine avait complètement oublié qu’ils seraient six à vadrouiller hors du pays des neiges. Il allait devoir faire connaissance avec de nouvelles têtes, ça ne l’enchantait pas plus que ça. Il était plus du genre à avoir son cercle d’amis et de mentors. Il salua le trio d’inconnus. Dans cette équipe, il vit un garçon qui avait affaire à deux demoiselles. L’une d’elles lui plaisait déjà car elle s’amusait à rembarrer la petite Takumi. Elle était petite de taille, vêtu du costume de Yuki mais découpée de manière trop décontractée au niveau des cuisses. Même si le soleil ne tapait pas fort dans la région, elle possédait une peau métissée. Elle était coiffée de ses cheveux blancs, dont deux mèches encadraient son visage. Elle avait des yeux vifs d’un bleu dragée ravissant.
– Je sens que le voyage va vite devenir un calvaire, avec toi aux commandes, Takumi. On ne va pas rigoler souvent, la taquina-t-elle.
– Ne commence pas, Yune ! Tout à coup, je me dis que ce n’était pas si mal quand je ne te voyais plus, s’échauffa la brune.
– Oh, mais ton autre équipier est plutôt mignon ! L’ignora-t-elle en jetant son dévolu sur Ensei.
Takumi prit sur elle tandis que la métisse se présenta au nouveau venu. La première impression fut qu’elle était charmante et sympathique. « Je me demande comment Yune et Takumi sont arrivés à se connaitre…elles s’aiment comme chien et chat. » Sans qu’il n’y prête attention, son meilleur ami lui chuchota quelques mots l’oreille :
– Super, tu as ta copine ! Et moi, tu me laisses Takumi.
– Fais ce que tu veux, souffla de dépit l’azuré. Mais je ne t’aiderai pas si tu te fais briser en mille morceaux. – Bon, si on bougeait ? C’est que nous allons vraiment prendre du retard, là, se manifesta la seconde fille qui n’avait fait qu’observer tout ce beau monde.
Cette demoiselle était celle qui comptait le plus de printemps. Elle devait avoir seize ans tout au plus. Elle avait de magnifiques cheveux d’un blond extrêmement clair. Ses courbes féminines étaient peut-être les plus généreuses des femmes du groupe, mais elle ne montrait pas ses atouts habilement dissimulés de sous une tenue neutre. Un kunai relativement long était maintenu à son dos, prêt à l’emploi. Tout le monde fut d’accord de se lancer dans cette folle expédition. La blonde ne faisait pas la chef dans son attitude. Elle était même lasse dans ce rôle. Mais quand elle disait quelque chose, c’était bien pour la bonne cause, comme rediriger la troupe sur leur objectif ou calmer les esprits. Elle était avant tout franche. Mais au fil de l’escapade, ils remarquèrent qu’elle était réservée, et son visage dur n’était pas engageant pour qu’on vienne vers elle. L’ainée des aspirants s’appelait Kagu. Ils parcourent donc tout leur pays, pour déboucher sur une nouvelle nation, le pays du Feu. Selon l’itinéraire, ils devaient le traverser d’Est en Ouest. Ainsi, les trois jeunes hommes firent connaissance. Autant dire que celui qui était obligé de côtoyer la gente féminine depuis tout ce temps, se fit un plaisir de discuter avec Ryusuke et Ensei. Son nom était Kotarasu, un brun aux airs sérieux. Il était de la même tranche d’âge que Kagu, et on pouvait affirmer qu’ils s’entendaient bien tous les deux. Pendant deux jours de pérégrination, on ne les vit jamais en mésentente. Kotarasu était souple vis-à-vis de son amie. Quant à Yune, même tous les deux ils peinaient à contrôler son tempérament. Cette fille avait tout le temps la bougeotte. « Mon dieu, une Ryusuke féminine puissance dix ! » Au moins, la bonne humeur était au rendez-vous. Les deux premières nuits s’étaient passées sous le clair de lune, mais selon ce qu’avait prévu la Kage, ils dormiraient sur des lits douillets pour le troisième soir. C’était ce que Takumi leur fit miroiter en retraçant plusieurs fois leur parcours sur leur la carte.
– On devrait tomber sur notre lieu de repos, une auberge je suppose. – Pourquoi, tu ‘supposes’ ? Se méfia Ryusuke.
– Parce que le seul indice que j’ai d’indiqué, c’est ‘‘Surprise’’ sur la carte.
– Venant de la Yukikage, je m’attends au pire. Elle est machiavélique, cette femme, concéda Ensei.
Ils mirent un temps considérable avant de voir quoi que ce soit. Yune commençait même à douter sur la capacité de Takumi à déchiffrer une carte.
Toutefois, ils arrivèrent à l’endroit où ils devaient faire une halte pour la journée. Ryusuke et Ensei en furent abassourdis. Kagu, Takumi et Kotarasu avaient pénétré immédiatement dans le hall d’entrée d’un prestigieux hôtel. Elle avait les traits d’une villa avec des murs couleur sable. Ils avaient de quoi se croire en vacances.
– Alors comme ça, la Yukikage ne prend pas soin de ses sujets ? Mauvaise langue, va ! Rit le punk.
– Ouais bon… N’empêche, au lieu de balancer son fric n’importe comment, elle devrait venir en aide à ceux qui pourrissent dans sa ville, contrattaqua Ensei.
Ils entrèrent à leur tour avec Yune, pour rejoindre le trio de tête. Ils étaient au comptoir afin d’annoncer leur venue à la propriétaire, une dame d’un certain âge. Kagu prit la parole :
– Nous sommes six, originaires de Yuki. Est-ce qu’on vous a prévenu de notre arrivée ?
– Ah oui ! Nous vous attendions, votre chef de village a payé à l’avance, pour que vous puissiez prendre du bon temps. Vous avez chacun votre chambre pour cette nuit seulement. Vous avez à votre disposition nos sources chaudes, et buffet à volonté. Si vous avez besoin de quoique ce soit, mon personnel est à votre service.
Incroyable, ils allaient pouvoir se ressourcer. Cela tombait à pic ! A l’unanimité, ils prirent un bain aux sources thermales. Les hommes et les femmes étaient bien entendu séparés par un mur de planches resserrées qui empêchait absolument toute tentative de voyeurisme. Les filles se prélassaient se remémorant de vagues souvenirs qu’elles avaient partagées. Juste à côté, les garçons étaient plus dans la plaisanterie. Ils en vinrent à discuter de leurs camarades de l’autre sexe et de leur potentiel. Ce fut Ryusuke qui lança le sujet :
– Yune et Kagu sont fortes ? Adressa-t-il à l’intention de Kotarasu.
– Bien sûr ! Elles ont été enrôlées dans le Harem, c’est quand même quelque chose !
– Le Harem ? Qu’est-ce que c’est ? S’intéressa Ensei.
– Vous êtes sérieux, les gars ?! Vous n’êtes pas au courant que Takumi en fait partie ?! Il faut vous renseigner avec qui vous faites équipe ! Le Harem est composé de kunoichis surentrainées sous l’autorité de la Yukikage. Personne ne sait ce qui s’y passe, ni ce qu’elles endurent. Kagu, Yune et Takumi sont de la dernière génération, et votre copine est la plus douée. Vous comprenez la rivalité entre elle et Yune qui est obligée de se satisfaire de la deuxième place. Chaque membre de cette élite porte un nom de code qui est un animal de la toundra ou des glaciers : Takumi est la Louve, Kagu est le Lynx et Yune la Chouette Harfang.
– Mais alors… elles surpassent des genins tels que nous ! S’emporta Ryusuke, qui était en même temps ébahi. Elles ne devraient même pas concourir pour l’examen.
– Ouais, mais comme elles n’ont jamais été gradées officiellement, le village peut se le permettre. Puis, je suis sûr que l’on rencontrera des ninjas considéraient comme genins, mais qui en réalité, ont un niveau bien plus élevé.
Il y eut un moment de silence. Ryusuke s’enfonçait dans l’eau, déconfit en apprenant qu’ils seraient sûrement la risée du tournoi. Ensei, raviva sa mémoire en repensant à la kunoichi qu’il devait zigouiller. « Elle fait aussi partie des gros poissons. Quand je pense que je dois accomplir une mission de rang S à moi tout seul. » Soudain, le brun écervelé émergea et demanda confirmation :
– Les filles se détendent derrière, pas vrai ? Donc Takumi aussi ? – Oui, et en voyant ton regard de vicieux, je crois savoir à quoi tu penses, sourit Kotarasu.
– Moi, je ne veux surtout pas que vous m’assimiliez à vos bêtises, s’écarta l’azuré.
– Moi non plus, je ne veux pas risquer ma vie, se retint le plus vieux.
– Bande de poules mouillées ! Elles ne nous verrons pas, je peux vous l’assurer. Kotarasu, tu es le plus grand… tu pourrais me porter pour que je passe la tête au dessus du muret.
– Ah là, là… Allez, je peux au moins faire ça pour toi. Tu seras le seul à prendre cher. – Je n’ai pas envie de te voir faire ton dégoûtant. Je vais me sécher, fit Ensei en sortant.
Ils ne firent même pas attention à lui, et s’exécutèrent, le brun aux yeux verts sur les épaules du plus musclé. Il était à bonne hauteur, et eut quelques difficultés à déceler l’une des demoiselles, à cause de la fumée environnante.
– Oh non ! Je ne les vois pas, plissa-t-il les yeux.
Tout à coup, un objet volant non identifié sortit de cette brume épaisse et arriva jusqu’à lui à vive allure. Cette masse informe était en fait une sandale, qu’il réceptionna dans sa figure. La voix de Takumi accompagna la chaussure vociférant des jurons à l’encontre du petit effronté. Les menaces s’accumulaient. Touché dès le premier essai, Ryusuke tomba à l’eau comme une pierre. Le séjour promettait d’être vivant et mouvementé. Plus tard, ils prirent le dîner tous ensemble. Le buffet était garni de mets délicats, qu’ils s’empressèrent à engloutir. C’était succulent ! Ensei n’avait jamais été aussi à l’aise, à part peut-être à l’hôpital, mais là c’était plus un moment de détente. Lorsqu’il était concentrait dans son travail, son esprit ne flânait pas. De même pour Takumi, elle s’ouvrait d’avantage, en présence de la gente féminine. Du moins, elle était plus expressive. Il pointa du regard les trois filles tour à tour. « Elles sont sous les ordres de la Yukikage. Même en dehors de Yuki, elle nous met sous haute surveillance. Le Harem m’inquiète. Si elles sont ici, c’est qu’elles ont une mission. » Le cheminement de ses pensées fut brouillé par du grabuge. Ryusuke avait fait des avances à Takumi, un peu trop rentre dedans. Pour se faire respecter, elle lui expédia un coup de coude dans le ventre et le finit en lui mettant la tête dans un plat de gambas. Une explosion de rire survint, quand il se redressa, une crevette dans l’oreille, une autre coincée dans une narine. Même Kagu en avait les larmes aux yeux, la main calée contre sa bouche pour se retenir. Les clés furent distribués un à un, pour qu’ils puissent se poser dans les chambres qu’on leur avait assignées. Ryusuke et Ensei avaient attendu d’être tranquilles devant un aquarium géant, pour s’échanger quelques banalités, mais aussi pour partager leur crainte pour cet examen à l’étranger.
– Tu n’as pas peur de ce qu’ils pourraient nous réserver ?
– Pff… Je ne pense pas que ce soit pire qu’à Yuki. Tu oublies de quel enfer nous sortons. Allez, je te dis bonne nuit.
Le médecin fit un dernier signe pour lui souhaiter un sommeil réparateur, et se mit à chercher sa chambre. D’après le bout de papier qui était accroché à sa clé, il avait la neuf. Entretemps, leurs affaires avaient été réparties sans qu’ils n’aient à le demander. Le service était impeccable, dire qu’ils devraient continuer leur route dès demain matin, inlassablement. Il hésita entre les couloirs mais au final, il fut soulagé de trouver le numéro sur la porte. Contrairement à ce qu’il s’attendait, elle était déjà ouverte. « Oh non, j’espère que l’on ne m’a pas volé ! Tout mais pas ça ! » Il enclencha la poignée et entra en trombe. C’est là que ce qu’il vit, le stoppa net. Son mauvais pressentiment laissa place à une gêne à tel point que ses joues s’empourprèrent. Comment s’était-il trouvé dans une position aussi fâcheuse et inconvenante ? Takumi était là, en train de se changer pour la nuit. Elle revêtait un T-shirt pour se coucher quand elle leva ses yeux tout ronds ! Elle non plus, ne savait plus quoi dire face à cette intrusion.
– Ah !! Je suis désolé ! Je me suis trompé ! S’éclipsa-t-il à l’instant même.
« Pourquoi est-ce qu’il a fallu que je confonde le neuf et le six ?! Ce n’est pas vrai, je vais faire des cauchemars maintenant ! » Se lamenta-t-il tout en courant de peur de se faire poursuivre, ce qui n’était pas le cas. | |
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