Les jeunes et les agités de Konoha

Chapitre 25 : Il faut sauver le shinobi Kaori



Loin de Konoha, dans la forêt du Grand Esprit, les trois jeunes genins passaient un stage de survie en milieu sylvain des plus intéressant avec leur maître Konohamaru. Entraînement aux embuscades en forêt, étude de la faune et de la flore avec usage en mission, leur maître ne leur passait rien. Un soir, alors qu'ils étaient tous les quatre en train de s'entraîner au bord d'un torrent à marcher sur l'eau, Konohamaru donnait des conseils à Jiraya pour maintenir son flux de chakra sous ses pieds.

-Voilà concentre-toi, comme quand tu fais ton Kaiten, permanent. C'est bien Jiraya tu es naturellement doué pour cela...forcément avec l'enseignement de ta tante.

-Merci Maître !

-Voilà, maintenant que tu es bien stable, tu vas essayer d'activer ton byakugan en même temps sans te déconcentrer sur le flux au niveau de tes pieds, sinon c'est le bain assuré.

-Je vais essayer !

-Courage Jiraya, cria Kaori.

-'Tain, mais arrête un peu de toujours l'encourager. Tu ferais mieux de t’intéresser à un garçon comme moi.

-Pourquoi Katsuya ? demanda Kaori toute surprise.

-Attends tu plaisantes, tes yeux auraient besoin de s'améliorer. Regarde-le, coiffé n'importe comment, pas franchement séduisant et je parle même pas de son père. Alors qu'une jolie fille comme toi devrait s’intéresser à un garçon comme moi. Une famille parfaite composée de deux kages, un talent pour le ninjustu sans conteste, des cheveux blonds magnifiques. Le top quoi...

-Katsuya, tu serais pas un peu jaloux de Jiraya ?lui répondit-elle de manière mutine avec un petit sourire.

-Moi jaloux...elle est bien bonne. J'essaie juste de te faire comprendre où est ton intérêt.

-Ah je comprends, mais tu sais, pour moi tu es un garçon banal.

-BA...NA...LE.....répéta abasourdi Katsuya.

-Maître...murmura Jiraya en marchant lentement vers le bord du torrent.

-Jiraya, pourquoi reviens-tu ? L'entraînement n'est pas fini...

-Maître, derrière nous, je viens de voir avec mes pupilles une troupe de ninja s'approcher rapidement.

-Vite reviens ! Les enfants, à couvert derrière ces rochers.

Le petit groupe se cacha rapidement derrière un monticule de rochers. Un instant plus tard une douzaine de ninja sortirent des bois sur la rive opposée du torrent.

-Ce sont tous des nunkenins, murmura Konohamaru. Que font-ils ensemble ici ? C'est le territoire du pays du Feu. Jiraya, dis-moi s'il y en a d'autres derrière eux.
-Maître, je ne vois seulement que deux autres derrière ceux-là.

Les deux derniers sortirent enfin de la forêt. L'un d'eux était une véritable montagne de muscles, chauve, une petite moustache et un bouc noir ornant sa bouche. Le second beaucoup plus petit paraissait insignifiant à son côté, à l'exception de son regard vif et de ses cheveux noirs en épi.

-Les gars ! Le maître a été clair, ils sont dans cette zone. Je vous rappelle le but de la mission : capturer le blondinet et la fille. Une pêche divine en récompense à ceux qui les ramèneront au maître.

Les hommes se mirent à crier d’allégresse en entendant les paroles de la montagne de muscles qui brandit à ce moment-là une pêche brillante dans sa main gauche. Konohamaru fronça les sourcils et se tourna vers les enfants.

-Bon écoutez, il faut y aller...mais cela ne va pas être simple. Kaori, tu vas partir la première jusqu'au campement. Tu restes là-bas, tu prépares vite les affaires et quelques pièges.

-Maître, non, je ne veux pas y aller sans vous.

-Tu discutes pas, tu es la seule à connaître des jutsus médicaux. Nous allons leur tendre des embuscades et les ralentir en tentant de semer la confusion avec des attaques à distance. Quand nous te retrouverons, il faudra que tu sois prête à partir et peut-être à nous prodiguer des soins d'urgence. En temps de guerre, les unités médicales restent à l’arrière !

Il n'eut pas le temps de finir son explication que l'un des assaillants hurla.

-Ils sont derrière ces rochers !

-Merde, nous sommes repérés...Kaori, file au campement ! MAINTENANT.

Sans hésitation cette fois, la jeune fille fonça dans les bois en direction du campement.

-Katsuya, monte sur cette branche et bombarde-les de rafales de vent. Toi, Jiraya tu restes au pied de l'arbre, active ton byakugan et empêche toute personne de s'approcher de Katsuya. Ne retenez pas vos coups, ce n'est plus un entraînement, frappez pour tuer. Maintenant à moi de jouer...Multiclonage supra !

Konohamaru se multiplia et sortit avec ses clones de derrière les rochers en s’élançant en grand nombre sur les adversaires. Dès qu'il commença son assaut, il remarqua la montagne de muscles se reculer légèrement de la première ligne et son compagnon littéralement disparaître. Sans trop de difficulté, à coup de Rasengan et de bourrasques de vent de Katsuya, la première ligne fut mise hors de combat.

-Katsuya, frappe les plus fort, tu dois tuer tes ennemis ! hurla un des clones de Konohamaru en achevant un des ninja en le frappant de son kunai à la carotide.

-Mais maître...bredouilla-t-il effrayé par la violence des assauts de Konohamaru.

-Réveille-toi, tu es leur cible. N'aie pas de pitié, ils n'en auront aucune !

Jiraya prêt au combat s'attendait à voir surgir un adversaire à n'importe qu'elle moment, mais ce qu'il vit le surprit encore plus. Devant lui, sortant du sol, un soldat de terre se forma devant lui. Il pouvait voir les flux de chakra dans le corps de terre de son adversaire, mais il ne pouvait pas distinguer le moindre Tenketsu. Sans attendre, il frappa le soldat d'un puissant coup de juken dans la poitrine. La terre implosa, laissant un trou dans la cage thoracique pendant un instant, puis la terre combla le trou rapidement.

-Maître, ils utilisent des invocations étranges, je ne peux rien faire contre elles !! cria Jiraya. Katsuya, utilise ton fuuton sur elles.

Malheureusement pour lui, son compagnon tremblait de peur n'arrivant pas à réagir devant cette scène. Derrière lui, apparut le petit adversaire brun qui ne rata pas une aussi belle occasion et frappa le fils de Shikamaru à la nuque, l’assommant d'un coup net.

-Et d'un, jubila-t-il. Je vais m'occuper de la fille, hurla-t-il en partant à la poursuite de Kaori.

-Jiraya, ne bouge pas et protège Katsuya, cria Konohamaru.

-Et toi garçon, qui va te protéger...se gaussa la montagne de muscles.

L'homme frappa ses deux mains entre elle et les plaqua au sol, une légère secousse parcourut le sol suivie d'une onde de chakra. Konohamaru se mit en garde prêt à l'assaut de son adversaire. Mais ce dernier ne bougea pas, gardant son sourire et son assurance. Les corps de ses compagnons morts se mirent à se relever et à attaquer sans attendre Konohamaru.

-Edo Tensei ? se demanda Konohamaru.

-Non, ce sont juste des pantins de chair que j'anime...tu peux les voir comme des zombies...malheureusement pour toi, ils ne sont pas mortels cette fois.

Les corps animés se jetèrent sur Konohamaru prêts à le dévorer. Le jounin se défendit avec fougue les frappant sans relâche, mais ils ne cessaient de se relever. Pendant ce temps, son adversaire goguenard sortit de sa bandoulière une pêche irradiant une aura jaune dorée, il la dévora sans attendre. Il fut immédiatement entouré d'un chakra doré intense.

-Ce Chakra....comment peux-tu ?!! s'exclama Konohamaru.

-Je vois que mes petits zombis ne sont pas assez fort pour te battre, ils ne font que te distraire. Tant pis, Invocation !

Après s’être entaillé le pouce avec ses dents, l'homme posa sa main au sol formant un sceau. L'effet fut immédiat, les corps des zombis s’écroulèrent et s’assemblèrent en une immense masse de chair de plus de deux mètres de haut. Une créature humanoïde surplombait Konohamaru totalement surpris.

-Voici mon meilleur jutsu, l'invocation du golem de chair...Personne n'a pu lui survivre. HA HA HA...

-Je serais donc le premier, ton gros tas de chair ne m'impressionne pas. Avec une telle taille, sa vitesse doit être bien ralentie....

Konohamaru n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il reçut un coup de poings d'une puissance folle du titan de chair. Sa prévision était fausse, la vitesse du golem était de loin supérieure à celle des zombis. Le coup était si violent qu'il l'envoya percuter un tronc d'arbre le sonnant un instant.

-ESPECE DE SALAUD ! hurla Jiraya en attaquant le golem avec trois clones.

Malheureusement pour le garçon, le golem avait les mêmes caractéristiques que le soldat de terre qui s’était désagréger au départ du petit homme. Aucun tekentsu n’étaient visible pour Jiraya, il décida donc de distraire avec ses clones le titan.

-Comme c'est mignon, l’élève qui protège son maître...

-Pas si mignon que ça ! Je suis sûr que si je t'attaque toi, l'invocation se dissipera...Et toi tu as des tenketsu bien visible. Mais ce chakra...je suis sûr que je l'ai déjà ressenti.

-Petit, tu vois, grâce à ce chakra, je suis nettement plus puissant que toi...

L'adversaire de Jiraya se rua sur lui avec une vélocité surprenante pour sa masse musculaire. Il décocha un coup de pied au visage du garçon qui n'eut pas le temps d'activer son tourbillon divin. Blessé à la mâchoire, il se roula sur le sol en hurlant de douleur.

-J'ai pas besoin de vous vivants, je vais pouvoir m'amuser un peu...murmura-t-il sadiquement en léchant les lèvres.

-C'est ce que nous verrons !

Konohamaru qui venait de se relever lança une pluie de shuriken de l'ombre sur son adversaire. Mais le golem s'interposa rapidement en recevant tous les projectiles en lui à la place de son invocateur. Il enchaîna immédiatement avec la nuée ardente enflammant le corps du golem en un instant, le réduisant en un amas de chair calcinée pestilentiel.

-Pas mal se moqua la montagne de muscles, mais insuffisant pour détruire mon golem.

La chair se remodela rapidement et reprit la forme précédente. Konohamaru n'en croyait pas ses yeux et commençait à paniquer. Jetant un regard en direction de Jiraya qui se tenait la mâchoire en gémissant de douleur, il se mordit la pulpe du pouce et invoqua rapidement Enma le grand singe.

-Enma, emmène Jiraya loin d'ici.

-Mais toi que vas-tu faire ? lui demanda le roi des singes.

-Me battre et ralentir cet homme si je n'arrive pas à le vaincre. Je vais essayer la technique que m'a interdit Naruto-Niichan. Maintenant dépêche-toi de fuir avec lui.

Enma n'attendit pas plus pour obéir, prenant Jiraya sous un bras et s'enfuyant rapidement dans la forêt.

-Tu dois tenir à ce gamin et avoir bien peur de moi pour en arriver à faire un choix aussi stupide.

-Pourquoi aurais-je peur de toi...

-Tu paniques pour la vie de ce gamin et cette fuite est la preuve que tu as déjà abandonné l'idée de me battre. Dans ta panique tu as oublié d’évacuer le blondinet, mais cela m'arrange car ton petit protégé ne m’intéressait pas.

-Malédiction, se dit Konohamaru, j'ai complétement oublié Katsuya. Je fais un bien piètre Jounin si je laisse mes sentiments pour Jiraya me faire oublier les autres membres de mon équipe. Tant pis, maintenant je n'ai plus le choix, je dois le vaincre.

Invoquant deux clones à ses côtés, Konohamaru commença à réaliser un Rasengan dans sa main gauche.

-Tiens je te pensais droitier. Tu sais bien que cette technique n'est pas assez puissante pour vaincre mon golem, ah ah ah. Tu tombes bien bas, ninja de konoha.

-Je suis droitier et j'ai mes raisons de choisir ma main gauche. Sache que se sacrifier pour protéger nos amis et nos proches est une tradition dans la famille Sarutobi...oncle Asuma, Grand-père Hiruzen, cette fois je crois que c'est mon tour.

Le second clone invoqué positionna ses mains ouverte au dessus du Rasengan qui se mit à briller plus fortement commençant à prendre une teinte orangé.

Pendant ce temps à Konoha, en début de matinée, Shikamaru qui venait de passer une nuit blanche dans son bureau venait de convoquer plusieurs personnes. Dans le silence de son bureau, Hinata et Hanabi patientaient aux côtés d'Akira et de Momo ainsi que son père Choji. Puis entrant précipitamment sans frapper, Sakura vint se joindre à ce petit groupe.

-Bon vous êtes tous là, dit-il d'une voix sombre.

-Shikamaru, pourquoi nous as-tu convoqués si tôt ? lui demanda son ami Choji.

-Le groupe de Konohamaru Sarutobi risque d’être confronté sous peu à des membres du Néo-Akatsuki. Je vous ai convoqué afin de former un groupe pour aller les prévenir, voir les secourir. Chacun de vous est un parent proche ou ami, voilà la raison de votre présence ici. Je pensais y envoyer les adultes mais cela va être difficile pour certains...

-Shikamaru, je ne peux pas y aller s'affola Sakura...Ino est au plus mal et mes recherches pour interrompre l'effet du genjutsu n'avancent pas assez vite. Je ne trouve pas Lee depuis hier soir...commença à sangloter Sakura. Je ne peux pas abandonner Kaori, ni Ino...

-Sakura-Chan...Hinata vint réconforter Sakura. Je peux y aller à ta place si tu veux.

-Sakura, je pensais envoyer Momo qui a des pouvoirs de guérison hérité de sa mère, si tu n'y vois pas d’inconvénient Choji. Toi aussi Akira, j'aimerais que tu y ailles...Vous êtes tous les deux les enfants de mes compagnons, ni moi ni Temari ne pouvons y aller. Je vous le demande comme un service.

-Moi je veux aller sauver Katsuya, cria Momo. Papa, tu peux pas m’empêcher d'y aller.

-Moi aussi Hokage-sama je veux sauver mon ami Jiraya, répondit Akira de façon plus posé.

-C'est bien d’être motivé jeunes genins de Konoha, mais je ne vous laisserai pas partir sans adulte. Un souvenir douloureux d'une mission sans Jounin me hante toujours aujourd'hui.

-J'irais à la place de Sakura, déclara Hinata en s'approchant du bureau. Il y a mon fils là-bas.

-NON ! C'est moi qui irait.

Hanabi s'interposa entre Hinata et le bureau de Shikamaru.

-Hanabi, non c'est à moi d'y aller.

-Grande-soeur Hinata, tu es moins douée que moi et tes grossesses t'ont fatiguée et obligée à délaisser ton entraînement. Sans oublier que tes enfants ont besoin de toi. C'est moi qui irait, moi aussi j'ai des raisons d'y aller et pas qu'une seule. Shikamaru-Sama, je serai le Jounin qui accompagnera le groupe.

-Parfait alors, partez le plus vite possible. Voici les documents avec tous ce qu'il y a à savoir sur la mission.

Sakura tremblante sortit en courant du bureau. Elle prit immédiatement la direction de la prison de la ville. Elle s’arrêta essoufflée devant un des gardes.

-Je veux voir le prisonnier Uchiha Sasuke de toute urgence.

-Désolé Dame Sakura, mais nous n'avons pas eu d'ordre de l'Hokage à ce sujet. Ce prisonnier a été mis en cellule d'isolement pour plus de sécurité.

-Je t'ordonne de me laisser le voir, espèce d'abruti !! hurla Sakura les yeux pleins de rage et de larmes.

-Navré Dame Sakura...les ordres sont...

Sans attendre la fin de la réponse, Sakura décocha un terrible coup de poing dans le sol devant elle, éclatant la roche et faisant voler le garde et une partie de la porte de la prison en même temps.

Kaori termina sa course en arrivant au campement. Comme prévu, elle prépara rapidement les affaires pour partir le plus vite possible dès le retour de ses compagnons.

-Vite, vite, où sont les notes explosives...oui ici, les bandages...où sont les bandages...


Affolée elle se dépêchait de rassembler le maximum de matériel pour une fuite rapide. En relevant la tête de son sac à dos, elle aperçut que le camp était encerclé par un grand nombre de soldats en terre.

-Je t'ai enfin rattrapée, jeune fille, déclara d'une voix nasillarde le petit homme brun à la coupe en épi.

Chapitre 26 : C'est ma fille, ma bataille!



Face à l'un des soldats de terre, Kaori se mit immédiatement en garde, prête à combattre. Au vu des mouvements des pantins en argile, sa conclusion fut rapide, ils n'arriveraient pas à rivaliser avec sa vitesse. Elle put éviter facilement les premières attaques qu'ils lui portèrent. Sans paniquer, elle choisit une cible parmi tous et exécuta l'attaque enseignée par Lee. Malheureusement pour elle, le résultat ne fut pas à la hauteur de ses attentes, son coups se heurta à la jambe de terre mais sans rien produire. Son adversaire la regardait s'acharner contre ses soldats en riant.

-Inutile ma petite, ce ne sont pas de simples créatures de terre, ils sont parcourus par du chakra. C'est ce qui leur donne une forte résistance. Tu ferai mieux de te rendre. Je ne te ferai aucun mal, je veux juste t'emmener voir mon maître.

-Je suis la fille de Sakura Haruno, la disciple de Tsunade Sama cinquième Hokage de Konoha et ninja légendaire. Je n'abandonnerai pas si facilement. Première porte ouverte, hurla la jeune fille. Si j'arrive à combiner le flux de chakra que je viens de générer en un point précis comme maman m'a appris, je devrais réussir à frapper assez fort pour briser ces statues.

Prenant le temps de concentrer la décharge d’énergie de l'ouverture de la première porte, Kaori se rua sur l'un des soldat de terre et lui assena un violent coup de poing dans la poitrine. L'effet fut immédiat et son torse vola en éclat.

-Bravo, bravo ! Quel talent, je suis très impressionné. Tu mérites que je me présente. Mon nom est Kenshiro, dit-il d'un ton moqueur. Mais dis-moi fillette, regarde un peu l'effort que tu viens de faire pour briser un seul de mes soldats. Sans compter, qu'il se reforme...

L'homme avait raison, Kaori sentait déjà la fatigue provoquée par un tel effort et le contre coup d'une telle libération de chakra. Pire, la statue de terre se reformait lentement sous ses yeux.

-Allez gamine, cesse un peu ton jeu et rend-toi. Sinon je risque de m’énerver. Sache que mon maitre m'a demandé de te ramener vivante et les yeux intactes. Cependant,je suis libre pour le reste.

-Pourquoi mes yeux intactes ? C'est Jiraya qui possède un Dojustu, pas moi. Vous devez faire erreur, répondit Kaori.

-Je n'ai pas à connaître les raisons de mon maître. J’accomplis sa volonté. Maintenant soldat de terre, attaquez-la sans pitié.

Les soldats se mirent à attaquer beaucoup plus rapidement et avec une parfaite coordination. En très peu de temps, Kaori commença à ne plus esquiver leurs assauts et reçut plusieurs coups. Les efforts qu'elle devait fournir pour parer leurs attaques l’épuisèrent, sapant lentement ses forces. Au bout de quelques minutes, elle se retrouva bloquée par l'un d'eux sans la moindre possibilité de s’échapper.

Sakura courut rapidement en direction de la cellule d'isolement de Sasuke. Elle l'ouvrit précipitamment et entra.

-Sasuke...

-Sakura ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ? s’étonna Sasuke assis dans un coin de la cellule.

-Il faut que tu m'aides, s'il-te-plait.

-Sakura, je ne veux pas être désagréable, mais il me semble que si je suis entre ces murs c'est déjà pour t'aider. Explique-toi, tu as l'air totalement paniquée.

-Écoute, ma fille est en danger. Aide-moi, je t'en supplie.

-Je veux bien t'aider mais je suis prisonnier de Shikamaru, alors comment-veux tu que je t'apporte la moindre aide ? répondit Sasuke, perplexe.

-Libère Ino de ton genjustu que je puisse partir sauver Kaori.

-Je ne peux pas, le genjustu a atteint directement son esprit. Je ne sais pas comment elle pourra s'en sortir, c'est la première fois que je fais cette attaque dans de telles conditions. Navré Sakura, mais le destin d'Ino dépend de toi maintenant.

-Mais ma fille...Bon dans ce cas, dis la vérité à Shikamaru sur ton alibi le soir du meurtre de Kankuro. Il te libérera et ensuite tu pourras aller sauver ma fille à ma place.

-Sakura, tu me prends pour ton chien savant ou quoi ? D'abord tu me demandes de ne pas révéler notre liaison pour ne pas briser ton foyer. J'ai accepté et voilà maintenant où j'en suis. Mais je t'ai donné ma parole. Maintenant tu veux que je revienne dessus pour aller sauver ta fille ? Cela n'a pas de sens. Demande donc à Lee, lança Sasuke avec un ton sarcastique.

-Lee a disparu du village, Sasuke tu es mon seul espoir.

-Sakura...tu me fais de la peine, mais là je ne peux rien pour toi.

Sakura s'affala sur ses genoux en pleurant, le visage dans ses mains. En la voyant, Sasuke éprouva des remords. Des souvenirs le submergèrent rapidement, il se rappela sa détresse quand, impuissant, il avait trouvé ses parents morts au pied d'Itachi.

-Reprends-toi Sakura, tu vas trouver une solution. Tu es une fille intelligente.

Elle se redressa et arrêta de sangloter.

-Sasuke, tu te souviens de notre visite chez Naruto et Hinata il y a une dizaine d'années...

-Évidement que je m'en souviens. Mais pourquoi diable me parles-tu de ça maintenant ?

-Rappelle-toi ce qui s'est passé.

-Je me souviens que tu n'as pas arrêté de parler avec Hinata et que tu étais complétement obnubilée par la petite Kushina.

-Oui, c'est vrai. Tu te souviens aussi quand Naruto t'a demandé quand est-ce que nous aurions notre enfant ?

-Parfaitement, je lui ai répondu qu'il n'en était pas question. Surtout qu'il venait de m'expliquer que Kushina était la cible d’enlèvements.

-Exactement...c'est la nuit suivante que tu m'as raconté le secret du mangekyo éternel. Que tu m'as expliqué le risque pour un enfant de posséder un sharingan. Je t'avais répondu que puisqu'il n'y avait plus de Uchiha à part toi, le risque était nul.

-Peut-être, je ne me souviens plus de toutes nos conversations sur l'oreiller.

-Il paraît que le leader de la Néo-Akatsuki possède un sharingan. S'il voulait obtenir une pupille comme la tienne...

-Je serais évidement sa cible...qu'il vienne.

-Et s'il y avait une cible plus facile que toi ?

-Je suis le dernier Uchiha...il n'y a pas d'autre cible...répondit Sasuke d'un ton suspicieux.

Kaori se débattait pour tenter d’échapper aux bras de terre qui la tenaient aux épaules. Rien n'y faisait, bloquée dans cette posture, elle n'avait aucune force pour se dégager.

-Et voilà petite, c'est fini. Tu vois bien que tes efforts étaient vains. Maintenant je t’emmène rencontrer mon maître.

-ENTREE DYNAMIQUE !

Rock Lee d'un majestueux coup de pied volant brisa d'un coup net la statue retenant Kaori. Sans attendre, il ouvrit la cinquième porte et enchaîna les attaques à grande vitesse pour briser tous les soldats de terre. Puis il se mit en position de défense devant Kaori.

-Approche ! Je suis Rock Lee, le Fauve de jade de Konoha. Tu as maintenant un adversaire à ta taille.

-Intéressant, quelle maîtrise du Taijustu, je ne suis pas de taille contre un adversaire comme toi, en tout cas sur ton terrain. Mais...

Il sortit de son sac une grosse pêche irradiant une lumière dorée et l'avala rapidement. Immédiatement une puissante aura de chakra dorée l'enveloppa.

-Invocation, golem de terre.

Plaçant ses mains sur le sol, il libéra la totalité de ce chakra dans le sol. Les monticules de terre provenant des statues détruites s’assemblèrent immédiatement pour former un titan de terre et de pierre.

Lee n'attendit pas une invitation et attaqua le titan juste après avoir ouvert la sixième porte. Mais le monstre de terre ne bougea pas malgré la rapidité et la puissance des coups du disciple de Gaï. Les poings totalement ensanglantés par les impacts, Lee impuissant stoppa ses assauts.

-Lee-San il faut s'attaquer à l'invocateur, lui cria Kaori.

-Bonne idée, répondit Lee en se tournant vers Kenshiro.

-Vous êtes malin, mais je possède un jutsu fort utile pour éviter les problèmes avec les types dans ton genre. Je le tiens de mon père...Il était expert d'Iwa dans le camouflage sylvain. Il est mort au combat lors de la troisième grande guerre ninja, tué par un genin de Konoha, m'a-t-on dit. Voilà une occasion de lui rendre hommage.

Sur ces mots Kenshiro activa un jutsu et il devint alors totalement invisible dans la forêt.

-Lâche ! hurla Lee.

-Non, je te laisse combattre mon golem. A chacun ses armes, amuse-toi.

Lee eut à peine le temps d'esquiver la frappe du titan qui explosa le sol à l'endroit où il se trouvait. Les mouvements du golem semblaient très rapides grâce à ce chakra doré qui le parcourait.

-Kyômon, porte de l'extase ! cria Lee en s'entourant d'une aura verte. HIRUDORA.

La puissante vague du tigre matinal déferla sur le golem l’oblitérant d'un seul coup. Atterrissant devant Kaori, Lee lui fit un signe du pouce pour lui montrer qu'il avait réussi.

-Lee-san, il se reforme ! lui cria-t-elle.

-Impossible...

Lee se retourna et vit le golem se reformer lentement devant lui. Rien ne semblait pouvoir détruire cette créature. Malheureusement pour lui, l'ouverture de la septième porte venait de le vider de ses forces et les douleurs musculaires liées à cette technique le saisirent. Dans son état Lee ne put éviter un coup de poings du titan qui le projeta au loin contre un tronc d'arbre contre lequel il s’écrasa.

-Lee-san ! s’écria Kaori en se redressant.

-Allez gamine, suis-moi sans faire d'histoire ou mon golem va écraser ton Lee-san, entonna la voix de Kenshiro venant de nulle part.

-Non Kaori, gémit Lee en se relevant péniblement.

-Mais Lee-San vos attaques sont inefficaces, il va vous massacrer pour rien.

-Kaori, je te protégerai. Tu es comme ma fille, il est hors de question que je baisse les bras. Tu entends Kenshiro, tu n’emmèneras pas cette petite. Il est vrai qu'un fauve peut mourir, mais il ne meurt jamais seul. Si je dois perdre la vie face à ta créature, je jure que je l'emporterai avec moi dans la tombe.

Lee se relevant difficilement s'avança en boitant vers le golem. Il jeta un regard tendre en direction de Kaori, puis lui fit un sourire éclatant en lui montrant fièrement son pouce droit dressé.

-Kaori dès que j'aurai détruit le golem, fuis le plus vite possible dans la forêt. Et quand tu verras ta mère, dis-lui que je l'aimerai toujours.

-Lee-san, nooooon ne faites pas ça !

-Maitre Gaï, pardonnez-moi je vais vous désobéir. Je vais utiliser la technique interdite. Shimon, porte de la mort ouverte !

Lee dégagea d'un coup une décharge de chakra d'une telle puissance que le souffle balaya la forêt sur une grande distance. Entouré d'une aura d'un vert vif, son corps commençait déjà à subir le contre coup de l'ouverture, de ses yeux, oreilles, narines suintaient du sang. Il chargea sans attendre le golem en lançant sur lui les bandeaux de ses avant bras.

Il emprisonna rapidement le golem dans les bandages et se plaça dans le dos de la créature.

-Le lotus, le paon, le tigre et pour finir voici l'attaque ultime de maitre Gaï ! Subis la fureur de l'ultime dragon de Konoha !

Dans un rugissement de colère, Lee concentra toute la puissance du chakra que l’ouverture de la dernière porte lui insuffla dans ses jambes. Une puissante explosion retentit provoquant une vague de poussière qui aveugla un instant Kaori. L'instant d’après ? elle vit le golem et Lee s'envoler rapidement dans une trainée verte dans le ciel.

-NOOOOON LEEE-SANNNNN !! hurla Kaori les yeux remplis de larmes.

-Quel idiot, il s'est débarrassé de mon golem. Mais tu es de nouveau seule et à ma merci, fillette. Un sacrifice bien inutile, il semblerait.

-Espèce de salaud...s’écria-t-elle en regardant vers une branche d'arbre.

-Tiens on dirait qu'elle a réussi à me repérer au son de ma voix, se dit Kenshiro en se déplaçant sans un mot.

-Je te vois !

Kaori fonça en direction de Kenshiro et lui assena la Tornade de Konoha. Le premier coup lui faucha les jambes et le second coup de pied le frappa en plein visage le propulsant au sol.

-Impossible...comment as-tu pu me voir !

Le surplombant sur la branche, Kaori les yeux larmoyants le fixait. Deux pupilles d'un rouge vif ponctué chacun de trois petites virgules noires avaient remplacé les yeux verts hérités de sa mère.


-Sakura ! répéta Sasuke pour faire réagir son amie.

-Sasuke, tu n'es peut-être pas la seule cible, lui répéta-t-elle le visage grave.

-Écoute, Kakashi et Tobi sont morts ensemble. Madara a été définitivement scellé. Il n'y a plus de Uchiha à part moi et je possède les pupilles de mon frère Itachi.

-Je te demande de me pardonner Sasuke, mais si je t'ai quitté c'est à cause de Kaori.

-Qu'est-ce que tu me racontes, que viens faire ta fille dans notre rupture ?

-Quand je t'ai quitté, j'attendais Kaori. J'ai eu peur de ta réaction si tu apprenais que j’étais enceinte de toi, peur que tu ne veuilles pas que je garde l'enfant.

Le regard de Sasuke s'assombrit rapidement, ses sourcils se froncèrent. Rapidement ses pupilles se muèrent en mangekyo sharingan. Il se leva et passa lentement devant Sakura sans lui parler.

-Sasuke où vas-tu ? lui demanda-t-elle en le voyant passer.

Aucune réponse ne lui parvint. Simplement, en sortant dans le couloir de la prison, le corps de Sasuke fut enrobé de l'enveloppe de chakra de son Susanoo. Il se mit à avancer lentement dans les couloirs, arrivant devant un groupe de trois gardes.

-Halte, retourne dans ta cellule immédiatement.

-Dégagez de là, dit-il froidement en les carbonisant sans hésitation à l'aide de l'Amaterasu.

Il sortit à l’extérieur de la prison où les deux gardes assommés par Sakura venaient de se relever. Ils n'eurent pas le temps de réagir qu'ils furent tous les deux saisis par les mains du Susanoo.

-Sasuke arrête, tu es fou qu'est-ce que tu fais ? lui cria Sakura.

-C'est évident non...J'ai vu mourir mes parents sans pouvoir les sauver, je suis responsable du décès de mon frère. Il est hors de question que je laisse ma fille subir un sort identique.

-Si tu continus comme ça, Shikamaru va conclure à ta culpabilité. Si tu pars, les lois du village te jugeront coupable, tu le sais bien. Calme-toi je t'en conjure.

-Sakura...Les juges et les lois, ça me fait pas peur, c'est ma fille, ma bataille !

Sur ce, le Susanoo de Sasuke broya les deux gardes et se dissipa ensuite. Sans même regarder Sakura, il partit en courant. La laissant seule devant la porte de la prison, effondrée en larme sur le sol répétant en sanglot :

-Mon dieu, qu'ai-je fait...

Chapitre 27 : Why so serious



Konohamaru concentrait de plus en plus son chakra dans sa main gauche, son clone transformant progressivement l'orbe en lui insufflant la nature de chakra comme le faisant Naruto avec son Rasen-shuriken. La sphère tournoyante se mit à briller d'une lueur orangée devenant de plus en plus rouge, puis dans un bruit de retour de flammes, elle se mit à prendre feu.

Son adversaire se mit à regarder la technique de Konohamaru avec inquiétude. Sous ses yeux, il voyait la sphère enflammée augmenter de volume. Konohamaru la brandit au dessus de sa tête en grimaçant de douleur. Sa main commençait lentement à se calciner.

-Tu es fou, ta technique va te détruire ! hurla son adversaire, un ton d’inquiétude dans la voix.

-Sans doute, mais je pense que je ne serai pas le seul à être détruit par mon orbe flamboyante. Prépare-toi à découvrir au sens propre du terme la volonté de feu des Sarutobi.

Konohamaru se mit à charger au pas de course avec son clone à ses côtés en direction du golem de chair de son adversaire. Puis juste avant de frapper le golem de son orbe, son clone lui saisit violemment la main droite et le projeta sur son adversaire musclé. Surpris par ce mouvement, il tenta de rappeler son golem pour le protéger.

L'impact déclencha un véritable tourbillon de feu dans la clairière, enflammant les arbres autour du maelström de feu. L'air autour du foyer fut absorbé par le feu, puis à cour d’oxygène pour perdurer, le brasier s'estompa rapidement, laissant place à une épaisse fumée, dont sortit Konohamaru la moitié gauche de son corps calciné. Son bras gauche pendait sans le moindre vêtement, laissant voir la chair carbonisée et sanguinolente. Il tituba en direction de l'arbre dans lequel gisait Katsuya inconscient, traînant péniblement sa jambe gauche dans un état identique à son bras blessé.

-Katsuya...réveille-toi, gémit-il en s'approchant du torrent.

A cet instant il reçut un violent coup de pied dans le dos, le plaquant au sol en lui arrachant un hurlement de douleur extrême.

-Terrible ta technique, hurla le géant musclé. Mais tu n'as fait que brûler mon golem qui m'a protégé. Grâce à mon chakra doré je n'ai rien subis de ton brasier. Et maintenant regarde-toi, tu n'es plus en état de lutter contre moi...Espèce d'idiot.

Il le frappa une nouvelle fois avec sa force colossale amplifiée par son chakra doré, propulsant le corps inerte de Konohamaru dans le torrent. Le contact de l'eau fraîche sur ses terribles brûlures redonna à Konohamaru un petit coup de fouet. Il se ressaisit et s'accrocha rapidement avec son bras droit à un rocher. Son œil gauche ne pouvant s'ouvrir du fait de sa paupière calcinée, il vit avec une vision brouillée son ennemi emporté sur son épaule le corps de Katsuya.

Konohamaru tenta de hurler son désespoir mais l’épuisement et la douleur eurent raison de son cri qui ne put sortir de sa bouche. Éreinté et sentant qu'il ne pourrait plus sauver le fils de l'Hokage, son esprit combatif s'effondra et son corps suivit rapidement, sa vision s'assombrit et l’obscurité envahit rapidement ses sens. Au même instant, loin de lui dans les bois, Enma qui transportait Jiraya disparut dans une légère explosion de fumée. Le garçon surpris chuta et percuta de nombreuses branches avant de s’écraser lourdement sur le sol. La douleur de sa mâchoire déboîtée se mêla aux vives douleurs que la chute avait engendrées dans tout son corps. Il se releva péniblement et se mit à avancer hagard dans la forêt.

Kaori surplombait son adversaire en le fixant de ses pupilles de Uchiha. Comprenant rapidement le danger que représentait les yeux de son adversaire, Kenshiro cessa immédiatement de la fixer et détourna son regard vers le sol.

-Maintenant je sais pourquoi notre leader s’intéresse à toi. Il avait raison de suspecter tes origines. Inutile désormais que j'utilise mon justu de camouflage avec toi. Ton ami s'est tout de même sacrifier pour rien et ton petit coup de colère ne m’effraie pas gamine.

-Fanfaronnez tant que vous voudrez, je vais venger Lee-san en vous tuant.

-Peut-être, répondit Kenshiro légèrement amusé, prenant dans sa veste de ninja une nouvelle pêche dorée. Tu crois que tu seras capable de vaincre de nouveaux golems de terre ? Je ne pense pas que tes nouvelles pupilles changeront quoique ce soit à ce niveau.

Malgré sa rage, Kaori perçut rapidement le danger que son adversaire représentait de nouveau. Elle se mit à envisager rapidement les solutions qui se présentaient à elle. Tout en voyant son adversaire mordre dans la pêche et s'entourer de nouveau de ce puissant chakra doré, elle prit une décision. Récupérant prestement une petite bombe fumigène dans son sac de ninja, elle le lança rapidement à ses pieds.

Profitant du nuage de fumée, elle s'enfuit rapidement à travers les branches, cherchant à mettre la plus grande distance entre elle et son adversaire. Elle percevait depuis la disparition de Lee dans le ciel, les flux de chakra. Elle remarqua un passage entre les grosses racines d'un immense camphrier. Il lui semblait que les racines de l'arbre étaient parcouru d'un discret flux de chakra. Curieuse, elle s'en approcha en se disant qu'elle pourrait peut-être se cacher dans ce creux étrange.

Accroupie, elle se faufila lentement dans le trou sombre. Soudain elle posa sa main dans le vide et bascula rapidement dans un boyau étroit. La chute fut rapide, elle tournait sur elle-même puis termina par atterrir sur une grosse surface molle et duveteuse. Elle crut dans un premier temps qu'il s'agissait d'un lit de mousse, mais elle sentit la surface se soulever et s'affaisser à un rythme régulier. Elle vit alors qu'elle était allongée sur une grosse fourrure de couleur claire.

Elle rampa sur la fourrure pour atteindre le visage de la créature. Somnolente, cette dernière ouvrit de grands yeux ronds surpris sur Kaori et bailla de son immense bouche.

-Oh ce doit être l'esprit de la forêt dont parlait Konohamaru-Sensei, murmura-t-elle.

-Oh ooohh ohhhhhhoooohhh, meugla lentement la créature avec un air harassé.

-Tu n'as pas l'air bien méchant, s’étonna Kaori en la caressant doucement sous son menton.

La créature regarda Kaori en agitant ses grandes moustaches, appréciant visiblement les caresses de la jeune fille. Lentement Kaori se sentit apaisée par la présence de cette grosse créature ronde au visage félin. La fatigue des émotions récentes se firent sentir lentement. Confiante, Kaori s'endormit sur l'abdomen de l'esprit de la forêt.

Shikamaru terminait de remplir de nombreux papiers afin de clarifier les démarches à suivre pour la poursuite et l'arrestation de Sasuke ainsi que les déclarations de décès des gardiens de la prison. La situation devenait de plus en plus problématique. Le tsuchikage exigeait des explications sur la mort de Kankuro et la fuite du dernier Uchiha vivant. Il exigeait aussi la réunion au plus vite d'un sommet des cinq grands Kages pour mettre en place une action de la force de paix contre la Neo-akatsuki.

Shikamaru malgré son intelligence commençait à se sentir dépassé par les événements. Malgré son intime conviction de l'innocence de Sasuke, Shikamaru ne pouvait nier que les faits pointaient tous le Uchiha comme le coupable idéal. Il n'y avait aucune logique dans l’évasion sanglante de ce dernier, il avait beau y chercher une quelconque explication rien ne collait. Son intelligence le ramenait toujours à la même chose, seule la version où Sasuke serait le chef du Neo-akatsuki et le meurtrier de Kankuro permettait une explication de chaque événement.

-LA BARBE ! J'ai beau cherché, rien à faire. A moins qu'il me manque des éléments, je ne pourrais jamais dédouaner Sasuke devant les autres Kages. Je suis sûr que le Raikage va se faire un plaisir de rappeler son passé pour enfoncer le clou. Il ne manquera pas le coche pour neutraliser le potentiel de nuisance de Sasuke...Ce sommet s'annonce mal...vraiment mal.

Il s’étira en arrière sur sa chaise et vit l'heure tardive sur la pendule de son bureau. Il décida de se lever et de s’arrêter pour se rendre à l’hôpital un moment au chevet de Temari. Il descendit les marches du grand bâtiment des Hokage et marcha dans les rues désertés de Konoha en cette nuit sans lune. Sentant le besoin de marcher, il flâna un moment sans prendre la direction de l’hôpital.

-Mais c'est le septième Kage de Konoha en personne que voilà, entonna une voix amusée.

Shikamaru leva les yeux en hauteur et vit un homme perché sur le sommet d'un lampadaire. Ce dernier portait la longue tunique sombre aux nuages rouge de l'Akatsuki, ainsi qu'un masque de kabuki blanc rehaussé de rouge et arborant un sourire immense. Shikamaru réagit en reculant d'un bond en arrière en prenant la position pour son jutsu de manipulation des ombres.

-ANBU, vite interceptez cet individu.

-Calmez-vous donc Shikamaru Nara, ce n'est pas dans votre réputation que d'agir avec une telle panique. Vos hommes de l'Anbu sont morts, alors ne vous cassez pas la voix à les appeler. Oh et inutile d'essayer votre arcane de Nara sur moi...mes yeux n'ont pas besoin de bouger pour vous éradiquer.

L'homme laissa apparaître deux Sharingans rouges dans la nuit.

-VOUS ?

-Moi, répliqua l'homme en riant.

-Je ne vais pas vous laissez si gentiment ! Kage Mane no jutsu.

Rapidement une flèche d'ombre partit des pieds de Shikamaru et remonta le lampadaire pour se fixer sur l'individu.

-Je vous tiens !

-Allons, allons un peu de calme Hokage-Sama. Si j’étais vous...

-Vous n’êtes pas moi...

-En effet, mais si j’étais vous je penserais à mon fils. Un si beau jeune homme, qu'il serait dommage que mes hommes s'amusent trop fortement avec lui dans leur tristesse d'avoir perdu leur cher leader.

-Katsuya ?

-Oui, je détiens ton fils Hokage, alors reste tranquille, lança très froidement l'inconnu. 

Shikamaru sentit son sang se glacer sous la voix dure de son adversaire. Il interrompit immédiatement sa technique.

-Voilà qui est mieux, nous allons pouvoir parler entre gens civilisés maintenant. C'est nettement plus respectueux de votre réputation de génie, je trouve, reprit-il avec de nouveau un ton amusé.

-Que voulez vous ? demanda Shikamaru en tentant de reprendre son calme et ses esprits.

-Parler, quoi d'autre voyons ? Nous sommes tous deux des chefs, des guides. Quoi de plus normal que de parler entre nous ?

-Vous cherchez le conflit, vous attaquez une nation, vous enlevez mon fils et vous voulez que l'on parle. Ça n'a pas de sens, vous êtes dans la menace non dans la discussion.

-Oh je vois que le grand Shikamaru Nara cherche à m'analyser, c'est un grand honneur. Je viens vous demander un service.

-Un service mais vous êtes totalement fou, je suis le leader du village caché de Konoha. Je ne vais pas vous rendre le moindre service.

-Ka...Tsu...yaaaaaa, chantonna l'homme.

-Que voulez vous...pourquoi cherchez la guerre alors que nous sommes enfin en paix ? Le but de l'Akatsuki n’était-il pas de faire finir les conflits ? Naruto a trouvé une solution qui maintient la paix depuis maintenant dix-sept ans.

-Ce que je veux ? Mais c'est simple...je veux que cette paix disparaisse. Elle est stérile et ne pousse que les shinobis à végéter. Les grandes nations ne se font plus la guerre et continuent de brimer les petites en conservant leur monopole militaire. Les ninjas deviennent des civils qui ne développent plus leur technique dormant sur leurs deux oreilles tant que la force de paix est là. Bientôt le ninjustu ne sera plus qu'un divertissement pour les femmes voulant perdre du poids. Ça n'est pas son essence. Je veux que le ninjustu perdure et ce développe, car telle est la volonté du créateur de ce monde.

-Tu veux donc la guerre !

-Non, je veux le chaos. Je n'aime pas les situations figées où les puissants sont intouchables. Je veux que le monde brûle dans les flammes de l'instabilité où rien n'est prévisible. Un monde imprévisible impartiale où chacun ne peut se valoir d’être à l’abri sur des acquis sociaux.

-Tu es fou...

-Non je suis un agent du chaos, de la volonté divine de l’imprévisibilité. Alors n’essaie pas de faire des plans pour tenter de m’arrêter. Ton pauvre esprit logique ne pourra jamais comprendre le mien. Je pense que nous allons bien nous amuser toi et moi, cher Hokage...

-Je t'en empêcherai. Je le jure sur tout ce que j'ai de plus cher, je te combattrai comme je n'ai jamais combattu personne. Je suis Shikamaru Nara, le septième Hokage ! cria-t-il avec conviction.

-Hohoho mais pourquoi être aussi sérieux ? Cher Shikamaru je vais mettre un sourire sur ce visage. Compte sur moi pour t'amuser.

L'homme éclata de rire de manière démente en fixant ses sharingans sur Shikamaru. Ce dernier se mit à trembler intérieurement devant ce nouvel adversaire. Jamais il n'avait vu un homme aussi étrange, changeant totalement en l'espace d'un instant. Il n'avait rien à voir avec le dogmatique Pain et son idéologie d'une paix basée sur la terreur ou d'un idéaliste infantile comme Obito et son illusion de paix permanente. Cet ennemi là n'avait pas de but logique, il sembla à Shikamaru que ce nouvel adversaire serait bien plus insaisissable que ses prédécesseurs.

-Tu échoueras, les nations ninjas sont maintenant des alliés. Obito et Madara ont échoué alors comment voudrais-tu réussir ?

L'homme poussa un petit rire mutin et disparut en un éclair pour apparaître dans le dos de Shikamaru et lui murmurer à l'oreille.

-Je ne suis pas aussi stupide que ces deux-là. Es-tu bien sûr que les nations ninjas soient alliées ? Mes amitiés à ton épouse, dis-lui de bien se reposer, perdre un enfant et un frère en si peu de temps serait dommageable pour sa grossesse et pour les relations entre Suna et Konoha. Surtout quand son mari a laissé le dernier Uchiha partir tranquillement du village...

-Espèce de monstre...

L'homme se mit à rire doucement et lécha avec sa grande langue le cou de Shikamaru.

-Tu n'as pas idée, petit Kage. N’oublie pas ton petit Ka...tsu...ya...

-Tu bluffes, fais du mal à mon fils et tu sais que tu n'auras plus de prise sur moi. Tu es obligé comme tout preneur d'otage de garder ton otage, sinon le chantage disparaît.

-Encore en train d'essayer de faire une partie de shogi. J'aime ton côté joueur, mais tu n'as pas encore compris qui je suis. Veux-tu prendre ce risque ? Penses- tu m'avoir assez bien analysé pour risquer la vie de ton fils sur ta logique ? C'est un défi amusant, non ?

-Amusant ?

-Ouiiiii amusant, soit tu as vu juste et je dois laisser ton fils en vie pour que le chantage perdure, soit tu t'es trompé sur moi et je suis assez fou et imprévisible pour décider de me passer de lui. Alors Hokage, es-tu prêt à danser avec le diable au clair de lune ?

Shikamaru perdit toute confiance en lui et en sa capacité d'analyse. Son adversaire le surpassait totalement, le rendant incapable d'appliquer sa plus grande force. Chaque solution qu'il envisageait, comportait bien trop de hasard pour qu'elle soit envisageable.

-Hmmmm je sens ta panique. J'aime ce sentiment de détresse chez toi. Tu aimerais trouver une solution mais tu n'arrives pas à jouer la vie de ton fils sur une simple intuition. Ton esprit est trop logique pour faire un choix avec si peu de certitude. Je vais partir maintenant, bien tranquillement en marchant, tu pourras même me tuer avec tes jutsus car je vais te tourner le dos. A toi de voir, si tu ne me tues pas, tu recevras bientôt ma demande de service. Je te souhaite le bonsoir HoooKaaageeee-Samaaaa, chantonna l'inconnu masqué.

Puis il se dégagea du dos de Shikamaru et partit comme il l'avait annoncé. Le chef du village tenta de joindre ses mains pour effectuer sa manipulation des ombres, mais il se mit à trembler n'arrivant pas à se décider. Voyant l'homme tourner au coin de la rue, il s'effondra sur ses genoux incapable d'agir.



 

 

  

Bientôt le ninjustu ne sera plus qu'un divertissement pour les femmes voulant perdre du poids

Chapitre 28 : Into Darkness

Lentement Kaori revint à elle, s’étirant sur un tapis de feuilles moelleuses. Sans trop prendre son temps, elle se redressa en se remémorant ce qui lui était arrivée. Elle scruta l'endroit dans lequel elle venait de se réveiller, une sorte de caverne faite par les racines des arbres. Elle stoppa en voyant la grande créature sur laquelle elle s’était endormie. « L'esprit de la forêt » pensa-t-elle en le scrutant car il correspondait assez à la description qu'en avait fait Konohamaru.

La grosse bête s'approcha en la fixant avec un large sourire aux dents énormes. Il la saisit avec ses grosses pattes et la posa sur l'une de ses épaules. Puis il se mit à courir rapidement le long du tronc de l'imposant camphrier dans lequel la caverne de racine se trouvait. Ils montèrent rapidement pour se retrouver à son sommet, surplombant l'ensemble de la grande forêt. Kaori fut surprise de voir qu'il faisait désormais nuit.

S'accrochant à la fourrure de l'esprit de la forêt, elle put enfin prendre conscience de l’étendue de la forêt. Elle remarqua loin au nord ouest de leur position, une légère fumée s’élevant des arbres. Que pouvait bien lui vouloir cette étrange créature ? Elle n'en savait rien, seule son intuition lui murmurait qu'il n'y avait pas d'hostilité en elle. Cette dernière fit apparaître dans une petite explosion de fumée, une toupie en bois dans sa patte droite. Il la lança sur la branche où il se trouvait et monta d'un bond dessus. La toupie se mit à tourner plus rapidement puis lévita dans les airs et finalement se mit à voler avec l'esprit de la forêt et Kaori.

-Où m’emmènes-tu ? demanda Kaori en s'agrippant encore plus fortement.

-Oooooohhhhhoooooohhh, répondit l'esprit en ouvrant sa large bouche.

Ils filèrent à vive allure en descendant au niveau du sol. Se faufilant tel le vent entre les arbres, Kaori aperçut Kenshiro et passa à côté sans qu'il la remarque.

-Mais nous sommes invisible ou quoi ? se demanda-t-elle à haute voix.

-Oooohhhh, répondit la créature d'un ton d'approbation.

Après ce rapide trajet, la toupie stoppa et fit un léger atterrissage sur le sol et disparut de nouveau dans un nuage de fumée.

-Pourquoi m'avoir amener ici ? demanda Kaori en descendant précautionneusement de l’épaule de son nouvel ami.

La créature ne repondit pas mais pointa de sa patte une masse sombre sur le sol. Kaori se tourna et s'approcha lentement ne voyant pas de quoi il s'agissait à cause de l'obscurité. Elle comprit qu'il s'agissait d'un corps replié sur lui-même. Prudemment, elle s'approcha suivie de l'esprit derrière elle. La lune sortit un instant de derrière les nuages et illumina le corps d'un pâle rayon. Kaori se précipita en criant :

-JIRAYA, oh non pas toi...

Elle tourna le corps de son camarade pour voir son visage. Elle vit alors la mâchoire démise et les stigmates de sa chute.

-Jiraya, réveille-toi !! cria-t-elle au bord des larmes...Ça suffit ! Lee-San et toi maintenant.

Le jeune garçon entrouvrit péniblement ses paupières et fixa le visage de Kaori. Trop épuisé, il ne put faire plus et les referma presque immédiatement en murmurant :

-Maman...tu es venue.

-Mon dieu il délire...il me prends pour sa mère.

Kaori se rappela les paroles de sa propre mère qui lui disait fréquemment qu'un ninja médecin devait garder son sang froid en toute circonstance. Elle prit une profonde inspiration et posa délicatement le corps de son ami et commença à passer ses mains entourées de chakra sur lui. L'expression sur le visage de Jiraya se détendit. Après une dizaine de minutes de traitement, Kaori se redressa et se tourna vers l'esprit de la forêt.

-Je ne peux pas le soigner comme ça, il me faut des plantes médicinales, des bandages...du matériel médical. Je dois le ramener en urgence à Konoha. Aide-moi s'il te plaît.

La grande créature la prit et la posa de nouveau sur son épaule, puis souleva délicatement le corps de Jiraya pour le prendre dans ses bras. Il se mit à marcher rapidement dans la forêt.

-Attends, je crois que tu te trompes, Konoha est de l'autre côté protesta Kaori sans résultat.

Shikamaru venait de passer une nuit blanche dans son bureau. Chiffonnant du papier ou regardant passer les nuages devant la pleine lune, il n'avait jamais été aussi stressé. Alors que le matin montrait ses premières lueurs, on frappa à la porte de son bureau.

-ENTREZ !! cria-t-il avec colère.

-Hokage-sama ? s'étonna le Tsuchikage. Vous semblez bien énervé ? Je pense savoir ce qui vous mets dans un tel état.

-Tsuchikage, excusez mon impolitesse, j'ai des soucis en effet.

-Oui, je sais, l'évasion de Sasuke Uchiha de votre prison. Mais ne vous en faites pas, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Vous ne pouvez contenir un tel pouvoir et une telle masse de haine. Par contre, maintenant que je ne peux plus rencontrer cet homme, je n'ai plus de raison de rester à Konoha.

-Je comprends parfaitement. Vous avez ma gratitude pour votre compréhension.

-Je venais prendre congé et vous remercier de l’accueil. Le jeune homme s'approcha pour serrer la main de Shikamaru. Par contre, les événements récents m'obligent à demander la tenue au plus vite d'un conseil des Cinq Kages, vous le comprendrez je n'en doute pas.

-C'est bien évident, il nous faut rapidement mettre en place une stratégie commune contre cette nouvelle menace si diffuse.

-Exactement, je suis heureux de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde. Cher Hokage, je vous dis donc à très bientôt et reposez-vous, vous faites peine à voir.

-A bientôt et merci de votre sollicitude.

Dans la forêt du grand esprit, Hanabi et les deux genins Akira et Momo poursuivaient leur recherche du groupe de Konohamaru. Pour le moment, le peu de résultat obtenue commençait à saper leur moral.

-Y a rien à faire, même avec mon byakugan utilisé au maximum de ses capacités, je n'arrive toujours pas à trouver la moindre de leurs traces. Momo, dis-moi si de ton côté, tu perçois quelque chose.

-Non Hanabi-San, la seule chose que je capte c'est une vaste zone au nord d'ici, elle est totalement opaque à ma perception des chakras. C'est comme si elle était dans un brouillard où je ne peux rien ressentir.

-Hanabi-San, mes souries d'encre n'ont rien trouver non plus ajouta Akira en dissipant une dizaine de petits rongeurs dessinés à l'encre.

-Le temps joue contre nous, plus nous tardons et plus ils risquent de rencontrer les membres de l'Akatsuki. Allons les enfants ne nous décourageons pas, la nuit est toujours plus sombre avant l'aube...

Le petit groupe se remit en route en direction du nord-ouest. Hanabi avait pris la décision de se rapprocher d'un torrent pour faire un camp, afin de faire une halte de quelques heures pour récupérer. Elle voyait bien que les deux jeunes s'épuisaient rapidement depuis la tombée de la nuit. A l'approche du torrent, Momo s’arrêta d'un coup.

-Momo qu'est-ce qui se passe ?

-Hanabi-San, je perçois un très faible chakra quelques centaines de mètres plus bas. Il est vacillant.

-Dépêchons-nous, guide-nous, Momo !

-Oui Hanabi-San, suivez-moi c'est par ici.

Hanabi était très inquiète de la dernière précision sur l’état vacillant de ce chakra. Elle activa son byakugan avec une telle intensité qu'elle ressentait une brûlure dans le fond de sa pupille. Ils s’approchèrent du lit du torrent.

-C'est juste là ! hurla Momo en pointant un gros rocher au milieu du torrent.

-Restez derrière moi les enfants.

Hanabi passa devant Momo et courut rapidement sur l'eau en voyant une silhouette se tenant d'un bras au rocher. Prenant appui sur le rocher au dessus du corps, elle reconnut immédiatement le profil droit de Konohamaru. Il tenait le rocher de son bras droit et laissait son visage et le côté gauche de son corps dans l'eau.

-Konohamaru, tu m'entends ? s’écria-t-elle en se penchant vers son visage.

-Hunnnn, gémit-il en ouvrant la paupière de son œil droit.

-Rikkudo soit loué tu es en vie. Qu'est-ce que tu as ? Que s'est-il passé ?

-Ha...naaa...bredouilla Konohamaru dans un effort terrible.

-Économise-toi, je vais te sortir de là.

Hanabi souleva son ancien fiancé en le prenant sous l’épaule droite pour le sortir de l'eau. Avec un violent effort, elle parvint à l'extraire des eaux du torrent pour le porter.

-Haaaaaannnnn, non, laisse-moi dans l'eau, cria-t-il douloureusement.

-Pourquoi ? lui demanda-t-elle en se tournant vers lui.

Elle resta figée en découvrant l’état du côté gauche de son corps. Une violente nausée monta en elle devant le spectacle du corps calciné de son ami. Ses mains tremblèrent et ses jambes manquèrent de se dérober. Les sentiments refoulés depuis des années pour tenter d'oublier son amour envers lui, refirent surface avec une intensité incroyable. Elle sentit les larmes montées rapidement. Reniflant un coup et se rappelant les leçons de son père sur le contrôle de soi, elle s'efforça de garder son calme en ramenant Konohamaru sur la rive et en l'allongeant délicatement sur le dos.

-Momo, dépêche-toi, j'ai besoin de tes capacités.

Mais voyant le corps de Konohamaru, la jeune fille recula visiblement effrayée.

-MOMO, c'est un ordre, dépêche-toi !

-Ouuuu... ouiiii Hanabi-San.

La jeune fille s'approcha de Konohamaru et lui tendit son avant-bras au niveau de la bouche.

-Kon-Chan, dépêche-toi de mordre le bras de Momo, cela va te faire du bien.

-Hanabi...cela fait bien longtemps que tu ne m'as pas appelé comme ça, bredouilla-t-il. Suis-je dans un état si dramatique ?

-Arrête, c'est pas le moment de plaisanter, répliqua-t-elle au bord des larmes.

-Pardonne-moi Hanabi...j'ai perdu et je n'ai pas pu protéger les enfants.

-Chut...murmura Hanabi en poussant la tête de Konohamaru sur le bras de Momo.

Il mordit dans le bras et la grimace sur son visage s'estompa. Momo grimaçait un peu et au fur et à mesure que Konohamaru reprenait des couleurs et un visage serein, elle s'affinait.

-Momo, ses blessures ne se régénèrent pas. Que se passe-t-il ?

-Hanabi-San, je n'ai pas encore les mêmes capacités que ma mère, tout ce que je peux faire, c'est empêcher les brûlures de s’étendre et calmer la douleur.

-Je vois, maugréa Hanabi en posant la tête de Konohamaru sur ses cuisses. Akira, envoie rapidement un message à Konoha leur demandant de nous envoyer le plus rapidement possible une équipe médicale.

Le jeune garçon s’exécuta en écrivant le message sur un parchemin, puis l'encre se matérialisa sous la forme d'un pigeon qui s’envola en direction de Konoha.

-Hanabi...murmura Konohamaru avec la faible voix qu'il avait. Katsuya a été enlevé par un ennemi qui se dirigeait en direction du nord-ouest. Je ne sais pas où Enma a emmené Jiraya...tu dois vite partir à leur recherche.

-Oui nous allons y aller...prend cette pilule déjà, lui répondit-elle avec un sourire doux en lui faisant avaler une gélule ronde.

-Pardonne moi Hanabi...marmonna-t-il en s'endormant rapidement le visage sur les cuisses de la jeune femme.

-Les enfants, montez le camp ici !

Sans attendre, les deux adolescents installèrent rapidement les sacs de couchage et placèrent quelques pièges de sécurité autour du campement. Momo s'approcha d'Akira et lui murmura à l'oreille.

-Akira, je vais partir chercher Katsuya.

-Quoi ! Mais tu es folle, toute seule, c'est de l'inconscience.

-Parle moins fort, Hanabi-San va nous entendre.

-Pourquoi ne veux-tu pas rester avec elle...

-Je vois bien qu'elle aime ce type, elle ne le laissera pas seul ici. Je reconnais son regard et son attitude. Moi je ne veux pas qu'on attende ici pendant que Katsuya est aux mains de l'ennemi. Alors je vais partir, tu viens avec moi.

-Je sais pas, c'est du suicide ton truc.

-Je te demande pas ton avis ! Tu viens avec moi, lui répéta-t-elle avec des yeux de furie, le poing serré à quelques centimètres du visage du blondinet.

-Ok t’énerve pas comme ça, on dirait ta mère quand elle est en colère. Dis-moi juste pourquoi tu tiens tant à prendre de tels risques pour Katsuya.

-Crétin ! Parce que je l'aime. Qu'est-ce qu'un type comme toi qui passe son temps dans ses dessins peut comprendre à l'amour ?

-Momo, arrête s'il te plait. Tu n'es pas la seule à aimer une personne, répondit-il en rougissant.

Les deux jeunes s’éloignèrent lentement du campement puis filèrent à toute vitesse dans les bois en direction du nord-ouest comme l'avait indiqué Konohamaru.

Plus loin dans la forêt, Kenshiro continuait de chercher Kaori. En vain pour le moment, il fouilla chaque recoins de chaque bosquet. Soudain il se figea et activa son jutsu de camouflage. Devant lui un homme arrivait en marchant lentement.

-Qui c'est ce type ? se demanda-t-il. Encore un renfort de Konoha, il semble moins furieux que l'autre de tout à l'heure. Je vais le laisser passer et le frapper par surprise, pas de risque inutile.

Malheureusement pour lui, l'individu s’avançait droit vers sa position, lentement sans hésitation.

-Toi, là-bas contre l'arbre ! Qu'est-ce que tu fais dans le coin ?

Désactivant son jutsu, Kenshiro sauta sur une branche pour le surplomber.

-Pourquoi je te répondrais étranger ?

-Si tu tiens à vivre, je te conseille de me répondre rapidement, répliqua Sasuke en s'entourant de son Susanoo.

Kenshiro en voyant les pupilles rougeoyantes du Uchiha le fixer dans l’obscurité, sentit une peur insidieuse le gagner lentement.

-Tu as le même regard que lui...murmura-t-il dans sa barbe, la même folie.

Lentement Katsuya émergea de l'inconscience, ses paupières lourdes s'ouvrirent sur une pièce sans fenêtre. Il comprit rapidement qu'il était menotté les mains derrière le dossier d'une chaise. Il tenta de se détacher, mais comprit rapidement que c’était vain.

Après un long moment d'attente, la porte en face de lui s'ouvrit, laissant entrer une silhouette vêtue d'un long manteau noir ponctué de nuages rouges. L'homme qui entra portait un masque au sourire démesuré, il fixa Katsuya de ses deux Sharingans à travers le masque.

-Bonsoir Jeune Nara...Que dirais-tu d'un peu de divertissement ?

La porte de la cellule se referma sur le rire de l'homme masqué.